Du genre dans l’histoire est un podcast produit par l’Association Mnémosyne. Cette dernière agit pour promouvoir la place des femmes dans la recherche historique et l’histoire des femmes et du genre comme objet de recherche historique. Elle s’intéresse également à la place des femmes et du genre dans l’histoire enseignée à l’école. Son objectif est d’informer, de former et de forger les outils facilitant la mixité des connaissances historiques transmises aux élèves et leur mise en œuvre par les enseignants dans leur cours.

Dans ce podcast, nous tâcherons de toucher un public élargi d’enseignant.es n’ayant pas accès aux stages de formation ou n’en voyant pas la nécessité.

Femmes, genre et migrations

 

Il ne vous aura pas échappé que la question des migrations tient une place essentielle dans l’actualité nationale, européenne et mondiale. Pourtant, l’histoire nous apprend que la migration est un phénomène aussi ancien que l’humanité, que le déplacement des hommes et des femmes est un mouvement a toujours existé et que les économies du monde entier en ont longtemps profité, alors même que les frontières ont cherché à le contrôler et le criminaliser. Aujourd’hui, alors que les frontières de l’UE et des USA se ferment et que la xénophobie fleurit et que les politiques migratoires sont de plus en plus restrictives, il nous a semblé nécessaire de concentrer notre attention sur la question des migrations féminines et du genre des migrations. En effet, il est rare que l’on distingue les parcours migratoires masculins et féminins : au contraire, comme souvent, on applique au mot « migrant » le masculin générique, gommant la spécificité des  parcours migratoires féminins et masculins. Par ailleurs si rien n’interdit dans les programmes scolaires de s’intéresser aux migrantes autant qu’aux migrants, l’histoire et la géographie des migrations se font souvent au masculin.

Nous allons donc vous prouver l’intérêt de faire apparaitre les femmes et le genre dans les migrations grâce à nos deux invitées : l’historienne Linda Guerry, spécialiste du genre des migrations dans le passé, autrice de l’ouvrage publié en 2013, Le genre de l’immmigration et de la naturalisaiton dans la France de l’entre-deux guerre, L’exemple de Marseille (1918-1940), et la géographe Camille Schmoll, qui a fait paraître il y a deux ans un ouvrage essentiel, Les damnées de la mer, dans lequel à travers le parcours migratoire de Julienne, elle nous permet de comprendre la spécificité des parcours migratoires féminins.

Au-delà des récits de migration, il s’agit de comprendre en quoi, en considérant le genre des migrations, on pourrait repenser les politiques d’accueil en lien avec les besoins des migrants, hommes et femmes. Pour les enseignants qui nous écoutent, nous verrons dans la seconde partie du podcast en quoi la problématique de genre appliquée aux migrations peut vous permettre d’enrichir vos cours d’histoire et de géographie.

Bibliographie :

  • Bacon Lucie, Clochard Olivier, Honoré Thomas, Lambert Nicolas, Mekdjian Sarah et Rekacewicz Philippe,« Cartographier les mouvements migratoires »,  REMI vol. 32 – n°3 et 4 | 2016
  • Catarino Christine, Morokvasic Mirjana et Hily Marie-Antoinette (dir.), « Femmes, genre, migration et mobilités » , Revue européenne des migrations internationales , vol. 21 – n°1 | 2005
  • Diaz Delphine, Un Asile pour tous les peuples ? Exilés et réfugiés étrangers en France au cours du premier XIXe siècle, Paris, Armand Colin,  2014
  • Freedman Jane, « Conflit, crises et femmes réfugiées en Europe », Confluences Méditerranée  2017/4 N° 103 | pages 31 à 39
  • Green Nancy L. & Waldinger Roger (eds), A Century of Transnationalism: immigrants and their homeland connections, Urbana, University of Illinois Press, 2016
  • Guerry Linda , La naturalisation au service de la nation, gisti | « Plein droit », 2020/3 n° 126 | pages 36 à 39
  • Guerry Linda,  Le Genre de l’immigration et de la naturalisation. L’exemple de Marseille (1918-1940), Lyon, ENS Éditions,2013
  • Guerry Linda, Le regroupement familial, notice EHNE 2024
  • Larcher Smaïn, De la violence à la persécution, femmes sur la route de l’exil, Paris, La Dispute, 2010
  • Larcher Smain, L’odyssée des femmes sur la route de l’exil et ses violences, Écarts d’identité n°136, Exil au féminin, 2020
  • Latouche Alice « Ouvrez les frontières ! Ouvrez les villes ! » : L’effet paradoxal des politiques d’hébergement sur la vulnérabilité des femmes migrantes à Athènes » , Espace populations, société, 2021/2-3
  • Lendaro Annalisa, Rodier Claire & Vertongen Youri Lou (dir.), La Crise de l’accueil. Frontières, droits, résistances, Paris, La Découverte, 2019
  • Manning Patrick, Migration in World History, New York & London, Routledge, 2012 [2005]
  • Martini Manuela, timent en famille. Migrations et petite entreprise en banlieue parisienne au XXe siècle, Paris, CNRS Éditions, 2016
  • Migreurop, Atlas des migrations dans le monde, Liberté de circulation, Frontières, inégalités, Dunod, 2022
  • Rogers Rebecca & Thébaud Françoise (dir.), « Voyageuses », Clio. HFS, 28, 2008
  • Santinelli-Foltz Emmanuelle, « Quitter les siens. Mariage, migration et genre au haut Moyen Âge », Clio. FGH, 50, p. 249-273.
  • Schmoll Camille, Les damnées de la mer. Femmes et frontières en Méditerranée, Paris, La Découverte, 2020
  • Tassin Louise, « Le mirage des hotspots, Nouveaux concepts et vieilles recettes à Lesbos et Lampedusa », Savoir/Agir  2016/2 N° 36 | pages 39 à 45
  • The International Migration Review ,Vol. 40, No. 1, « Gender and Migration Revisited » (Spring, 2006), pp. 64-81
  • Tyzler Elsa, « Boza disent aussi les femmes », Vacarme n°83, 2018/2, page 6 à 9
  • Tyzler Elsa, « Nous sommes des battantes. » Expériences de femmes d’Afrique centrale et de l’Ouest à la frontière maroco-espagnole , Genre, sexualité et société, « Vulnérabilités », 25, Printemps 2021
  • Tyzler Elsa, « Se soutenir. Expériences de sororité aux frontières de l’Europe » , Ecarts d’identité n°136, Exil au féminin, 2020

Sitographie :

Missing Mogrants Projet, URL : https://missingmigrants.iom.int/region/mediterranean 

 Grand Reportage, Lampedusa, une île entre deux mondes, RFI, émission diffusée le 17/10/2013

International Organization for Migration, Living without them: Stories of families left behind, 4 épisodes, 2021

LSD, La Série Documentaire, Femmes migrantes invisibles, France Culture, 6 octobre 2021

Romane Frachon, Femmes et frontières, QG le média libre, 6 épisodes, 2021

Genre etc, Femmes et Frontières en Méditerranée, avec Camille Schmoll, Science Po, 2022

Un podcast à soi, Migrantes et combattantes, n°36, Arte Radio Podcast, mai 2022

 

 

Un podcast produit par l’Association Mnémosyne avec Cécile Béghin.
Noémie Gmür et Clémentine Letellier à la technique.
Clémentine Letellier à la lecture des textes.
Enregistré au sein du Studio La Poudre de la Cité Audacieuse.

Masculinités & Nazisme


Comment le nazisme a-t-il fait évoluer les masculinités et les féminités, les normes de genre et les sexualités dans la société allemande entre 1933 et 1945 ? Quels changements et quels moyens pour les imposer ? Quelles sources sont-elles disponibles pour étudier ces mutations ?

Dans ce nouvel épisode de notre podcast, nous recevons Patrick Farges, professeur des Universités en Histoire contemporaine à l’Université Paris-Cité, au sein du laboratoire ICT (Identités, Cultures, Territoires) – Les Europes dans le monde (UR 337), spécialiste de l’Allemagne, de l’histoire du genre & des masculinités.


Bibliographie :

Un podcast produit par l’Association Mnémosyne avec Cécile Béghin.
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La Querelle des femmes

 

Aujourd’hui, en compagnie d’Eliane Viennot, nous nous intéressons à cette longue polémique de l’histoire intellectuelle et culturelle de la France et de l’Europe, que l’on nomme « la Querelle des femmes ». Notre invitée nous explique en quoi cette querelle est représentative des préjugés envers les femmes et des entraves à leur présence dans le champ littéraire, philosophique, scientifique et politique depuis le XVe siècle.

Eliane Viennot est un personnage plutôt connu dans l’espace public français, puisqu’elle se bat depuis des années en faveur de la langue inclusive (Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin, 2014) et son combat est assez médiatisé. Mais elle est également professeure émérite de littérature de la Renaissance et spécialiste des relations de pouvoir entre les sexes. Son ouvrage, la Querelle des femmes ou n’en parlons plus , sorti en 2019 et son site internet (elianneviennot.fr) retracent dans les détails les élements essentiels de cette polémique que nous allons décortiquer dans cet épisode.

Bibliographie :

  • DUBOIS-NAYT Armel, DUFOURNAUD Nicole, PAUPERT Anne (dir.), Revisiter la « Querelle des femmes ». Discours sur l’égalité́/inégalitéś des sexes, de 1400 à 1600, Saint-Etienne, Publications de l’université́ de Saint-Étienne
    (coll. « École du genre »), 2013, vol. 3/4.
  • DUBOIS-NAYT Armel, HENNEAU Marie-Élisabeth, Von KULESSA Rotraud (dir.), Revisiter la « querelle des femmes ». Discours sur l’égalité́/inégalitéś des sexes en Europe, de 1400 aux lendemains de la Révolution, Saint-Étienne, Publications de l’université́ de Saint-Étienne (coll. « École du genre »), 2015, vol. 4/4.
  • DUFOURNAUD Nicole, La querelle des dames à la Renaissance, EHNE
  • HAASE-DUBOSC Danielle, « Intellectuelles, femmes d’esprit et femmes savantes au XVIIe siècle », dans Femmes, genre, histoire, n°13, avril 2001, pp. 43-67.
  • MARSAY Julien, La revanche des autrices. Enquête sur l’invisibilisation des femmes en littérature, ed. Payot.
  • TICRIZENIS Daphné, Autrices, ces grandes effacées qui ont fait la littérature, Tome 1, du Moyen Âge au XVIIe siècle, ed. hors d’atteinte
  • VIENNOT Éliane, La Querelle des femmes ou n’en parlons plus, Ixelle éditions, 2019, 124 p.
  • VIENNOT Éliane, Revisiter la « Querelle des femmes ». Discours sur l’égalité-inégalité des sexes, de 1750 aux lendemains de la Révolution, avec la collaboration de PELLEGRIN Nicole, Saint-Etienne, Publication de l’Université de Saint-Etienne, 2012, 204 p.
  • VIENNOT Éliane, Ce que l’imprimerie changea pour les femmes , Revue de la Bnf, 2011/3 (n° 39), pages 14 à 21
  • VIENNOT Éliane, La France, les femmes et le pouvoir. L’invention de la loi salique (Ve-XVIe siècle), Paris, Perrin, 2006.
  • VIENNOT Éliane, « Une intellectuelle, auteure et mécène parmi d’autres : Marguerite de Valois (1553 – 1615) », dans Femmes, genre, histoire, n°13, avril 2001, pp. 125-134.
  • ZIMMERMANN Margaret, «Querelle des Femmes, querelles du livre » in de COURCELLES  Dominique et VAL JULIÁN Carmen (dir.), Des femmes et des livres, Publications de l’École nationale des chartes, | p. 79-94 .

Sitographie :

Textes et crédits :

  • Texte 1 : Christine de Pisan, La Cité des Dames, Stock « Moyen Âge », 1986, 1ère édition : 1405

« Si l’on voulait prétendre que les femmes ne sont pas assez intelligentes pour apprendre le droit, l’expérience prouve le contraire. On a vu de nombreuses femmes – et l’on en trouve encore de nos jours – qui furent de très grandes philosophes et qui purent maîtriser des disciplines aussi difficiles et nobles que le droit. D’autre part, si l’on voulait affirmer que les femmes ne sont pas faites pour la politique et le pouvoir, je pourrais te citer l’exemple de beaucoup de femmes qui ont déjà régné. Et afin que tu comprennes mieux, je te rappellerai encore quelques-unes de tes contemporaines qui, restées veuves, ont si bien dirigé leurs affaires après la mort de leur mari qu’elles fournissent la preuve irréfutable qu’aucune tâche est trop lourde pour une femme intelligente. »

  • Texte 2 : Les oeuvres de Mesdames de Roches, vol. 2, 1579,

« L’Envie, voyant une femme faire la sépulture de Phocion, empoisonné par ses concitoyens, entre en fureur et décide de se venger en transformant les hommes en tyrans domestiques et en interdisant aux femmes le livre et le savoir. Mais Agnodice fera échouer son plan.

(…)

Ah! je me vengerai (ce dit-elle) tu veux défendre

Phocion, dont je hais encor la morte cendre,

Sache qu’en peu de temps je te ferai sentir

De ton hâtif secours un tardif repentir:

Car en dépit de toi je t’animerai les âmes

Des maris, qui seront les tyrans de leurs femmes,

Et qui leur défendant le livre et le savoir,

Leur ôteront aussi de vivre le pouvoir.

Les voulant secourir couvrit sa double pomme »

  • Texte 3 : François Poulain de la Barre, De l’égalité des deux sexes, 1673.

« Il serait aisé de conclure que si les femmes sont capables de posséder souverainement toute l’authorité publique, elles le sont encore plus de n’en estre que les Ministres: comme d’estre Vice-Reines, Gouvernantes, Secrétaires, Conseillères d’Etat, Intendantes des Finances. Elles peuvent être Généralles d’Armée


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Un podcast produit par l’Association Mnémosyne avec Cécile Béghin.
Noémie Gmür et Clémentine Letellier à la technique.
Clémentine Letellier à la lecture des textes.


Femmes et genre dans les conflits du XXe siècle.
Guerres mondiales, guerres coloniales, nouvelles conflictualités

Nous nous sommes déjà intéressées dans ce podcast à la présence des femmes dans la guerre (souvenez-vous de l’épisode 12 de notre saison 1), mais nous avions envie de revenir sur les guerres du XXe siècle : non pas que ce siècle ait connu plus de guerres que les précédents, mais les conflits du XXe siècle ont atteint par différents aspects une dimension jusque-là inconnue.

Françoise Thébaud, les femmes au temps de la guerre de 14, Payot, 2013Par ailleurs, dans les programmes scolaires du secondaire, les guerres du XXe siècle occupent une place majeure, et c’est souvent un prétexte pour ne pas donner de place aux femmes, les guerres étant encore perçues comme des évènements historiques typiquement masculins, ou au mieux neutres.

Pourtant, depuis 40 ans, les recherches sur la place des femmes dans la guerre et le genre des guerres du XXe siècle ont pris une ampleur considérable. Les historiennes et les historiens du monde, après s’être interrogés sur les rôles occupés par les femmes dans les conflits, ont mesuré les effets de la guerre sur les sociétés, les relations hommes-femmes et les rôles de genre. Aujourd’hui, les travaux portent sur les sexualités et l’intimité des populations qui subissent la guerre. Dans ces réflexions, hommes et femmes ont toute leur place.

Pour faire avec nous un bilan des avancées de l’histoire des femmes et du genre dans les conflits du XXe siècle et réfléchir à la façon dont on peut introduire ces recherches dans les cours du secondaire, nous avons invité Françoise Thébaud : historienne des femmes et du genre, historienne de la maternité et de l’engagement politique des femmes, elle s’est aussi beaucoup consacrée à la question de la place des femmes dans les conflits du XXe siècle et au genre de la guerre. Elle a été la première présidente de Mnemosyne (2000 à 2008) et elle a été jusqu’en 2018 codirectice de la revue Clio-Femmes, Genre, Histoire qu’elle a confondée en 1995.

Propositions de documents pour vos cours :

Dans cette épisode, Françoise Thébaud nous parle de beaucoup de femmes et de sources différentes, notamment de ce qu’on appelle des « ego sources ». Voici celles qu’elle nous présente dans cet épisode (L’ordre des sources présentées ci-dessous suit majoritairement le déroulé de l’épisode) :

  • des carnets d’infirmières canadiennes. 

Des infirmières militaires canadiennes, mai 1917Des infirmières militaires de l’hôpital général canadien no 10 du Corps de santé royal canadien arrivent à Arromanches, France, le 23 juillet 1944.Pour en apprendre plus sur les infirmières militaires du Canada qui sont venues en Europe lors des deux guerres mondiales, nous vous conseillons la lecture de cette page internet issue du site du gouvernement du Canada dédié aux vétérans de guerre (cliquez sur ce lien), mais également cet article de mars 2022 publié sur le site internet du centre canadien pour la Grande Guerre (cliquez sur ce lien). Pour varier les supports, nous vous conseillons l’écoute de cet épisode de podcast de la Bibliothèque et Archives Canada qui présentent les ego sources rédigées par ces infirmières canadiennes. L’épisode est intégralement retranscrit.

 

 

 


  • Edith Cavel, infirmière britannique (Première Guerre mondiale)Edith Cavell

Vous pouvez aussi mobiliser des connaissances et des ressources sur des infirmières européennes, et notamment Edith Cavel que Françoise Thébaud mentionne dans cet épisode. N’hésitez pas à aller faire un tour sur la page qui lui est dédiée sur le site du National WWI Museum and Memorial de Kansas City aux Etats-Unis, qui vous donnera également accès à des sources intéressantes pour qui maîtrise l’anglais.


  • Marie Curie et ses voitures radiologiques (Première Guerre mondiale)

Même les programmes scolaires n’osent pas ne pas parler de Marie Curie. Il nous est possible d’aborder le rôle de cette illustre scientifique durant la Première guerre mondiale, et nous vous proposons deux supports pour vous y aider. Tout d’abord, vous pouvez lire cet article du journal Le Figaro rédigé lors du centenaire de la guerre 14-18 et proposé en pdf sur le site de l’académie de Versailles (cliquez sur ce lien). Vous pouvez également regarder cette vidéo proposée par le réseau Canopé « Marie Curie dans la guerre »

petite curie

(on notera l’absence de femmes sur cette photographie).


  • Les bataillons de femmes russes (Première Guerre mondiale)

Maria Botchkareva, Yaska, journal d'une femme combattante, Russie 1914 - 1917), Armand Colin, 2012Françoise Thébaud mentionne dans cet épisode les bataillons de femmes cosaques et vous conseille la lecture de l’ouvrage de présenté par Stéphane Audouin-Rouzeau et Nicolas Werth : Maria Botchkareva, Yashka, journal d’une femme combattante, Armand Colin,2012. Pour compléter cette lecture, voici le lien vers un article de RetroNews sur ces bataillons de femme en Russie, rédigé par Marina Bellot en 2017 et mis à jour en 2021.

Retronews bataillon femme russie


 

  • Le monument aux morts de Lodève

Impossible de parler de la Première Guerre mondiale sans évoquer les monuments aux morts. Or, certains sont très intéressants à utiliser en classe pour parler des femmes. Voici par exemple le monuments de Lodève, dans l’Hérault (photographie prise après le nettoyage du monument, par B. Derrieu en 2013) :

Pour plus d’information sur ce monument, vous pouvez lire ce passage d’un article d’In Situ, Revue des patrimoines, consacrés aux monuments érigés par le sculpteur Paul Dardé, ou encore cette page de l’université de Lille décrivant le monument. Il existe d’autres monuments de ce type, et François Thébaud cite celui de Saint-Pol-de-Léon, dans le Finistère, également présenté sur le site de l’Université de Lille consacré aux monuments aux morts (cliquez ici).

monument aux morts de St-Pol-de-Léon (Finistère)


  • Lioudmilla Pavlichenko (Seconde Guerre mondiale)

Lyudmila PavlichenkoExemple emblématique des tireuses d’élites actives lors de la Seconde Guerre mondiale, Ludmilla Pavlichenko, surnommée « lady Death », est présentée dans cet épisode par Françoise Thébaud. Pour en apprendre plus sur cette soldate, voici un article (en anglais) issu du site du National WWII Museum de La Nouvelle Orléans (cliquez ici).

 

 


  • Louise de Bettignies, espione de guerre (Seconde Guerre mondiale)Louise de Bettignies, mémoire

Françoise Thébaud souligne l’image ambiguë de l’espionne durant la Seconde Guerre mondiale. Il est donc d’autant plus important, à ce titre, de présenter cette femmes à nos élèves. Pour vous y aider, voici deux ressources qui peut vous être utiles : un article sur la page « Chemin de Mémoire » du site du ministère des Armées qui lui est consacré (cliquez ici), et un docu-fiction présenté par France Inter avec la participation de l’historienne Chantal Antier (cliquez ici).

Si vous souhaitez mobiliser davantage de figure d’espionne, n’hésitez pas à mobiliser la figure plus connue de Rose Valland, espionne durant la Seconde Guerre mondiale et passionnée d’art, notamment grâce à ce récit de Jennifer Lesieur. Si vous travaillez sur la Guerre froide, n’hésitez pas à consulter l’ouvrage de Chloé Aeberhardt, Les espionnes racontent, Robert Laffont, 2017, qui met en récit les actions d’anciennes espionnes de la Guerre Froide. Pour un avant goût du contenu de cet ouvrage, voici un épisode de l’émission « Le Book Club » de France culture qui parle en parle.

 

  • Jeanne Bohec, une autre figure de la résistance française. 

Des résistantes en France, on en connait beaucoup, que ce soit Marguerite Duras, Lucie Aubrac, Rose Valland, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Laure Diebold, Yvonne Le Roux, Renée Lévy, Simone Michel-Lévy, Marie-Madeleine Fourcade, Marie-Claude Vaillant-Couturier… Françoise Thébaud a choisi, dans cet épisode de notre podcast, de nous parler de Jeanne Bohec. Nous vous conseillons, comme ressource complémentaire, de consulter cette page du musée de la résistance consacrée à « la plastiqueuse à bicyclette ».

photo d'identité de Jeanne Bohec - service historique de la Défense, 16 P 67268 ©

photo d’identité de Jeanne Bohec – service historique de la Défense, 16 P 67268 ©


  • Des historien·nes travaillant sur les femmes dans les guerres de la 2ème moitié du XXe siècle

François Thébaud cite plusieurs historien·nes durant l’épisode, dont le travail nous permet de mieux connaître et donc mieux enseigner une histoire mixte des conflits de la 2ème moitié du XXe siècle, notamment dans les conflits coloniaux. Ainsi, notre invité mentionne le travail de François Guillmot sur la guerre du Vietnam, ou encore celui de Djamila Amrane sur la guerre d’Algérie.

François Guillemot, Des vietnamiennes dans la guerre civile, L'autre moitié de la guerre, 1945-1975, Indes Savantes, 2014

François Guillemot, Des vietnamiennes dans la guerre civile, L’autre moitié de la guerre, 1945-1975, Indes Savantes, 2014

Danièle Djamila Amrane-Minne, Des femmes dans la guerre d'Algérie, préface de Michelle Perrot, Karthala, 1994

Danièle Djamila Amrane-Minne, Des femmes dans la guerre d’Algérie, préface de Michelle Perrot, Karthala, 1994


  • Les violences de guerreMarta Millers, Une femme à Berlin

Nous abordons également dans cet épisode le thème des violences de guerre envers les femmes. A ce sujet, Françoise Thébaud mentionne l’ouvrage autobiographique de Marta Millers, l’une des nombreuses Allemandes à avoir subi les viols de guerre perpétrés par l’armée soviétique en 1945. Elle a publié son journal, ce qui constitue l’une des ego-source extrêmement utile pour la transmission de l’histoire. Pour compléter la lecture de ce journal, nous vous invitons à écouter cette interview de la metteuse en scène Brigitte Haentjens, qui a adapté ce journal au théâtre, diffusée sur Radio Canada.


  • Des guerres émancipatrices pour les femmes ?

Françoise Thébaut évoque une affiche réalisée par Henri Lebasque et présentant les rôles sexués imposé à la population lors de la période de reconstruction qui suit la Première Guerre mondiale. Pour aller plus loin dans la découverte, l’étude et l’utilisation de ce document extrêmement riche, rien de mieux que le site « lHistoire par l’image » qui lui consacre une page complète. Vous trouverez d’ailleurs des liens vers d’autres dossiers passionnément utiles pour enseigner une histoire mixte (cliquez sur la photo pour accéder au site de l’histoire par l’image) : L'emprunt de la paix

Dominique Fouchard, Le Poids de la guerre. Les Poilus et leur famille après 1918, Rennes, PUR, 2013

Dominique Fouchard, Le Poids de la guerre. Les Poilus et leur famille après 1918, Rennes, PUR, 2013

Il est également fait mention, dans cet épisode, de la question du retour des Poilus après la guerre et de la place des femmes dans la société. La discussion vise à s’interroger sur l’émancipation réelle ou non des femmes liées aux guerres. Notre invitée évoque à ce propos l’ouvrage de Dominique Fouchard, Le Poids de la guerre. Les Poilus et leur famille après 1918, Rennes, PUR, 2013. Vous pouvez accéder au compte-rendu de lecture que François Thébaud a rédigé dans le n°39 de la revue Clio. Femmes, Genre, Histoire (cliquez ici).

L’émancipation ne concerne pas seulement l’obtention du droit de vote, ou le travail des femmes, mais également leur accès à l’éducation. A ce propos, il est intéressant de mobiliser les textes de lois dans nos corpus documentaires. Voici un extrait de l’arrêté du 10 juillet 1925, complétant la réforme du plan d’étude de l’enseignement secondaire, dite réforme Léon Bérard (mai 1923) :

arrêté juillet 1925 éducation filles


 

Vous trouverez également une multitude de documents relatif aux femmes dans les guerres sur le site suivant : « A Closer Look At The Women’s Work Collection »

Bibliographie

  • Clio, Femmes, Genre, Histoire, « Les lois genrées de la guerre », 2014/1 (sous la direction de Fabrice Virgili)
  • Capdevila Luc, François Rouquet, Fabrice Virgili et Danièle Voldman, Sexes, genre et guerres (France, 1914-1945), Petite bibliothèque Payot, 2e éd., 2010
  • Handfield Nicolas, Julie Le Gac & Chloé Poitras-Raymond (dir), Femmes en guerre, de l’époque médiévale à nos jours, Lille, Septentrion, 2022.
  • Rouquet François & Fabrice Virgili, Les Françaises, les Français et l’épuration, Folio Histoire, 2018
  • Thébaud Françoise, Les Femmes au temps de la guerre de 14, Petite bibliothèque Payot, 2013 (réédition complétée)
  • Thébaud Françoise, Yannick Ripa, La Condition des femmes de 1789 à nos jours, la Documentation photographique, 2022

Textes et crédits :

  • Texte 1 : Lettre de paysannes de Chantelouve (village de l’Oisans) au préfet de l’Isère (extraits), 29 mai 1916

« Monsieur le Préfet,

Permettez-nous s’il se peut de vous exposer nos besoins. Nous trouvant dans l’impossibilité absolue de pouvoir cette année rentrer nos récoltes, faute de bras d’hommes, nous venons faire appel à votre bienveillance. Afin d’interpréter [sic] pour nous auprès de l’autorité militaire. […. Elles demandent des permissionnaires agricoles] Ce n’est pas nous pauvres femmes qui faucherons, car nos forces déjà si épuisés par le surmenage et le chagrin continuels depuis deux ans ne le permettent pas. (…) Veuillez nous excuser, Monsieur le Préfet, de la liberté que nous prenons à votre égard. Nous espérons fermement que vous aurez égard à notre situation (….)»

Valentine Blanc, Marie Cros, Marie Siaud et un groupe de femmes de mobilisés

  • Texte 2 : extrait de Yashka, Journal d’une femme combattante, 1923, p.39

« Jour et nuit ma pensée se portait vers les champs de bataille, et je croyais entendre la plainte de mes frères blessés. Jusque dans le Nord sauvage de la Sibérie retentissait le choc des armées immenses. Les bruits les plus divers circulaient, bruits de victoires et de défaites, et le monde parlait à voix basse des torrents de sang répandu, et de la masse énorme des mutilés retirés du front et refluant vers les plaines. Je brûlais du désir d’aller là-bas, moi aussi, d’être baptisée dans le feu et purifiée dans la fournaise. J’éprouvais le besoin du sacrifice ; mon pays m’appelait et une force intérieure irrésistible m’entraînait. Il fallait seulement que mon mari s’éloignât pour quelques jours. »

  • Texte 3 : Journal La Française, 19 décembre 1914 – Jane Misme, “Une campagne féminine des pays ennemis et des pays neutres en faveur de la paix” (extraits)

« Cette agitation, pour que nous continuions à traiter en amies les citoyennes des pays ennemis, pour que, unies à elles, nous adjurions les hommes qui s’entr’égorgent de se tendre la main, nous choque… nous révolte (…). Les Françaises se déclarent solidaires des Français qui soutiennent la guerre, qui, eux non plus, ne l’ont point voulue mais qui l’ont si fièrement acceptée pour sauver la France attaquée. (…) Les désavouer, ce serait trahir eux et la patrie. Aujourd’hui l’âme des Françaises les plus pacifistes se bat contre l’ennemi, à côté de nos soldats. Et tant que durera la guerre, les femmes de l’ennemi seront aussi l’ennemi. (…) Que nos collègues internationales se persuadent qu’il ne peut y avoir en ce moment aucune question internationale féminine. Il n’y a qu’une seule et immense question internationale tout court. Elle ne peut se résoudre que par la logique des choses, c’est-à-dire par la défaite d’une des forces engagées. Pour cette solution, hélas ! aucune diplomatie ne peut rien. Il faut, le cœur déchiré, laisser agir les armes et couler le sang.»

  • Texte 4 : Lettre de Maurice Drans, fils de commerçants, 23 ans en 14 à sa fiancée Georgette connue lors d’une permission. Lettre écrite le 17 mai 1917  (extrait)

« O ma Georgette, je devrais te parler d’amour, et je te parle de ça [un champ de cadavres] ! Ah ! Dans ces moments-là, titubant, ivre, abandonné, frissonnant, naufragé, je tends les bras vers toi, je t’implore, je te supplie. Je suis un homme pourtant et des fois je grince des dents pour ne pas pleurer. »

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Noémie Gmür et Clémentine Letellier à la technique.
Clémentine Letellier à la lecture des textes.


Pouvoir et corps des femmes.
Accouchées et sages-femmes royales en France aux XVIIe et XVIIIe siècles

.

Comme vous le savez, dans ce podcast, on s’intéresse beaucoup au corps des femmes et à la façon dont le corps féminin est souvent présenté comme une limite pour l’action, alors même qu’il est instrumentalisé et utilisé par des sociétés patriarcales, au gré des besoins. Depuis quelques années, les historien·nes se sont intéressés au pouvoir des reines et aux différentes modalités de son expression : c’est ce qu’on appelle les Queenship studies.

Aujourd’hui, nous recevons Pascale Mormiche, qui a publié, aux éditions CNRS, en 2022 un ouvrage intitulé Donner vie au royaume. Grossesses et maternités à la Cour, XVIIe – XVIIIe siècles. Ensemble, nous observerons la façon dont les corps des reines et des princesses royales ont été mobilisés dans la reproduction d’héritiers et d’héritières par la monarchie française des XVIIe et XVIIIe siècles, dans des stratégies d’exercice et de conservation du pouvoir. Il s’agit donc ici de considérer la grossesse et la maternité comme des événements majeurs des dynasties royales.

Cette question des grossesses royales nous amènera à observer plus largement la question du corps et de la sexualité des princesses et des reines ainsi que l’existence des différentes actrices et acteurs de la surveillance et plus largement, de la reproduction des familles royales, et en particulier les sages-femmes. À travers leur rôle et leurs compétences, c’est toute la question des savoir-faire féminins à l’époque moderne, leur acquisition et leur transmission, que nous pourrons interroger.

Comme d’habitude, nous vous parlerons également des possibilités qu’offre cette étude scientifique dans l’élaboration de vos cours, notamment en classe de 5e et de 2nde.

Propositions de documents pour vos cours :

Dans cette épisode, nous évoquons la possibilité d’étudier la construction de l’Etat royal en France à partir de l’étude de la construction dynastique du pouvoir, ce qui passe immanquablement par la reproduction sexuelle des rois et des reines.

Pour cela, nous vous proposons plusieurs documents ci-dessous :

Bibliographie

  • BEAUVALET-BOUTOUYRIE Scarlett, Renard Jacques, « Des sages-femmes qui sauvent les mères ? », Histoire, économie et société, 1994, 13e année, no 2, p. 269-290.
  • BERTHIAUD Emmanuelle, « Grossesse désirée, grossesse imposée : le vécu de la grossesse aux XVIIIe- XIXe siècles en France dans les écrits féminins privés », dans Histoire, économie & société 4/2009 (28e année), p. 35-49.
  • BERTHIAUD Emmanuelle, «La grossesse invisible: la représentation des reines et des princesses enceintes à la cour de France (XVIIe-XIXe siècles)», Naissance et petite enfance à la cour, Septentrion, Villeneuve d’Ascq, 2016.
  • COESTER Christiane, « Passages de frontières. Le voyage de la jeune mariée dans la haute noblesse des temps modernes (XVe-XVIIIe siècle) », Genre & Histoire [en ligne], 9, Automne 2011.
  • COSANDEY Fanny, « Les femmes en monarchie : épouses ou héritières ? », dans CAPDEVILA Luc et al. (dir.), Le genre face aux mutations : Masculin et féminin, du Moyen Âge à nos jours, Rennes, PUR, 2003.
  • COSANDEY Fanny, La Reine de France. Symbole et pouvoir, XVe-XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, « Biblio- thèque des histoires », 2000.
  • GARGAM Adeline, « L’obstétrique au XVIIIe siècle : un territoire de femmes convoité par les hommes », dans Femmes et Sciences, Paris, éd. Association Femmes et Sciences, 2012, p. 73-90.
  • GAUDE-FERRAGU Murielle, La reine au Moyen Âge. Le pouvoir au féminin, XIVe-XVe siècle, Paris, Tallandier, 2014.
  • GAUDE-FERRAGU Murielle, LAURIOUX Bruno et PAVIOT Jacques (dir.), La Cour du Prince. Cour de France, cours d’Europe, XIIe-XVe siècle, Paris, Champion, «Études d’histoire médiévale », 13, 2011.
  • GÉLIS Jacques, La sage-femme ou le médecin. Une nouvelle conception de la vie, Paris, Fayard, 1988.
  • HANAFI Nahema, « Le fruit de nos entrailles: la maternité dans les écrits des nobles toulousaines du siècle des Lumières», Annales du Midi, 2010, t. 122, no 269, p. 47-74.
  • HANAFI Nahema, Le frisson et le baume. Expériences féminines du corps au Siècle des Lumières, Rennes- Paris, PUR, CTHS, 2017
  • LAURENT Sylvie, Naître au Moyen Âge, De la conception à la naissance : la grossesse et l’accouchement (XIIe-XVe siècle), Paris, Le Léopard d’or, 1989.
  • LEWIS Andrew W., Le sang royal. La famille capétienne et l’État, France, Xe-XIVe siècle, Paris, Galimard, 1986.
  • MORMICHE Pascale et PEREZ Stanis, Naissance et petite enfance à la cour, Septentrion, Villeneuve d’Ascq, 2016.
  • MORMICHE Pascale, «De la grossesse à la naissance : le calendrier et le cérémonial (1638-1789) », Naissance et petite enfance à la cour, Septentrion, Villeneuve d’Ascq, 2016.
  • MORMICHE Pascale, Devenir prince. L’école du pouvoir en France, XVIIe – XVIIIe siècles, CNRS Editions, 2009
  • MORMICHE Pascale, Donner vie au royaume, CNRS éditions 2021
  • NOLDE Dorothea, « Princesses voyageuses au XVIIe siècle. Médiatrices politiques et passeuses culturelles », Clio. Histoire, femmes et sociétés, 28, 2008, p. 59-76.
  • PASCAL Eugénie, « L’attente de l’héritier. Désir d’enfant, grossesse et délivrance dans les lettres de princesses (1560-1630)», dans MCCLIVE Cathy et PELLEGRIN Nicole (dir.), Femmes en fleurs. Femmes en corps. Sang, Santé, Sexualités, du Moyen Âge aux Lumières, Saint-Étienne, Publications de l’université de Saint-Étienne, coll. « L’école du genre », série « nouvelles recherches », no 4, juin 2010.
  • PEREZ Stanis, Le corps de la reine, Paris, Perrin, 2019.
  • PICCO Dominique, « “Réseaux de femmes, femmes en réseaux” : Avant-propos », Genre & Histoire [en ligne], 12-13, Printemps-Automne 2013.
  • ROGISTER John, « Queen Marie Leszczynska and Faction at the French Court, 1725-1768», dans CAMPBELL ORR Clarissa, Queenship in Europe 1660–1815, The Role of the Consort, Cambridge, Cam- bridge University Press, 2004.
  • SAGE PRANCHÈRE Nathalie, L’école des sages-femmes. Naissance d’un corps professionnel (1786-1917), Tours, Presses universitaires François Rabelais, coll. « Perspectives historiques », 2017.
  • SYLVÈNE Édouard, Le Corps d’une reine. Histoire singulière d’Élisabeth de Valois, Rennes, PUR, 2009.
  • VIENNOT Éliane, Marguerite de Valois. « La reine Margot », Perrin, Tempus, 2015
  • WILSON-CHEVALIER Kathleen et Viennot Éliane (dir.), Royaume de Fémynie. Pouvoirs, contraintes, espaces de liberté des femmes, de la Renaissance à la Fronde, Paris, Champion, 1999.

Textes et crédits :

  • Texte 1 : annonce de Marie-Antoinette à sa mère le 17 juillet 1773 après une entrée solennelle à Paris.
  • Texte 2 : lette de Stanislas, père de Marie Leszczynska, au maréchal du Bourg, son secrétaire, dans Paul de Raynal, Le mariage d’un roi, Paris, Calmann-Lévy, 1887, p. 305.
  • Texte 3 :  réflexion de Louise Bourgeois, Sage-Femme de Marie de Medicis en 1617 dans Observations de Louyse Bourgeois ditte Boursier, Sage-femme de la Royne, livre deuxiesme, p. 215.
  • Texte 4 : Discussion entre la dernière princesse de Berry et son accoucheur Louis-Charles Deneux, dans Louis-Charles Deneux, Quatrième grossesse de la duchesse de Berry, Paris, A. Delahaye et E. Lecrosnier, 1881, p. 64.

Générique : Warm Sunset par Romarecord1973, disponible sur Pixabay

Un podcast produit par l’Association Mnémosyne avec Cécile Béghin.
Noémie Gmür et Clémentine Letellier à la technique.
Clémentine Letellier à la lecture des textes.


Venez découvrir le tout premier épisode de la saison 2 de notre podcast, Du Genre dans l’Histoire, qui vous présente les grandes problématiques de l’histoire des femmes et du genre à travers des recherches récentes. Nous nous interrogeons ensuite sur les possibles transpositions didactiques de ces travaux dans les cours d’histoire du secondaire.

Aujourd’hui, nous allons parler d’intimité, de couple et de mariage, en observant l’évolution du marché de la rencontre entre les XIXe et XXe siècle. Nous mentionnons également le lien entre les petites annonces de journaux, les agences matrimoniales, et le développement des sites et applications de rencontres actuelles qui peuvent être perçues comme une forme contemporaine de l’intermédiation de rencontre.

Pour évoquer ces questions, nous avons le plaisir de recevoir Claire-Lise Gaillard, qui a soutenu en 2021 sa thèse sur l’histoire du marché de la rencontre en France aux XIXe et XXe siècles (c.f. bibliographie). Avec elle, nous nous sommes interrogées sur l’existence d’un « marché matrimonial », sur le rôle des intermédiaires de rencontre et sur ce que les petites annonces révèlent de l’intimité, des stéréotypes de genre et des stratégies amoureuses et matrimoniales des français·es.

Nous vous présentons également tout l’intérêt que cette thématique, mais surtout les sources utilisées par Claire-Lise Gaillard, présentent pour enseigner les transformations de la société française entre le XIXe et le XXe siècle dans les cours d’histoire-géographie, mais aussi en EMC.

Propositions de documents pour vos cours :

Nous remercions Claire-Lise Gaillard de nous permettre de vous diffuser ces quelques documents provenant de sa thèse, Célibataire épouserait jeune fille avec dot. Histoire du marché de la rencontre en France (XIXe-XXe siècles) [à paraître]

 

Dans cet épisode, nous vous invitons à vous saisir de la source primaire utilisée par Claire-Lise Gaillard : les petites annonces. Leur lecture, au premier abord ludique, permet rapidement aux élèves de collège comme de lycée, de saisir les stéréotypes et le modèle qui sous-tend l’écriture de ces petites annonces. Il devient alors possible d’étudier avec nos classes les interactions sociales propres au XIXe siècle (en 4e – 3e, ou en Première voire en Terminale). Voici un échantillons de petites annonces issues du journal L’Intermédiaire Discret, classé par sexe.

 

Vous pouvez aussi utiliser des caricatures qui, aux côtés de ces annonces, permettent de percevoir la façon dont le marché matrimonial, mais surtout l’intermédiation des rencontres, sont perçues et critiquées.

 

Pour étudier les stéréotypes de genre, en EMC par exemple, nous vous conseillons ces graphiques proposés par notre invitée dans sa thèse à paraître :

 

Enfin, les petites annonces datant de l’entre-deux guerre peuvent permettre de constater, de façon différente de nos sempiternelles pyramides des âges, l’impact démographique et social de la Grande Guerre, en permettant aux élèves de constater la grande quantité de veuves qui se tournent vers le marché patrimonial et qui sont moins regardantes que les célibataires sur le statut matrimonial recherché.

Bibliographie

  • BERGSTRÖM Marie, Les Nouvelles lois de l’amour. Sexualité, couple et rencontres au temps du numérique, Paris, La Découverte, 2019.
  • BESSIÈRE Céline et GOLLAC Sibylle, Le Genre du capital : comment la famille reproduit les inégalités, Paris, la Découverte, 2020
  • BETTE Peggy et GONZALEZ-QUIJANO Lola, « De « la femme seule » aux femmes sans mari », Genre & Histoire, février 2016, no 16.
  • CHARLE Christophe, Histoire sociale de la France au XIXe siècle, Points Histoire 2015
  • DAUMARD Adeline, « Affaire, amour, affection : le mariage dans la société bourgeoise au XIXe siècle », Romantisme, 1990, vol. 20, no 68, p. 33-47.
  • FRYDMAN Hannah et GAILLARD Claire-Lise, « « Les dessous des petites annonces » : quand les intimités se marchandent à la quatrième page des journaux (IIIe République) », Histoire, Économie & Société, 19 août 2020, 39e année, no 3, p. 45-66.
  • FÜG-PIERREVILLE Corinne, Entremetteurs et entremetteuses dans la littérature de l’Antiquité à nos jours : actes du colloque international des 18 et 19 mai 2006 [Université Jean Moulin-Lyon 3], Lyon, CEDIC Centre Jean Prévost, Université Jean Moulin, Lyon 3, 2007.
  • GAILLARD Claire-Lise et LEGRANDJACQUES Sara, « Rencontre(s) : enjeux, pratiques, représentations », Hypothèses, 2019, vol. 22, no 1, p. 229-237.
  • GAILLARD Claire-Lise, « Du média à l’intermédiaire : le courrier du cœur comme espace de rencontre. L’exemple du courrier de Midinette » dans STIÉNON Valérie et ABSALYAMOVA Elina (dir.), Les Voix du lecteur dans la presse française du XIXe siècle, PULIM., Limoges, 2018, p. 322-342.
  • GAILLARD Claire-Lise, « Feuilleter la presse en ligne par Giga Octets », dans MULLER Caroline et CLAVERT Frédérique (dir.) Le Goût de l’archive à l’ère numérique, http://www.gout-numerique.net/table-of-contents/feuilleter-la-presse-ancienne-par-giga-octets, 4 juin 2018.
  • GAILLARD Claire-Lise, « Oscillations et réaffirmations du genre dans les petites annonces de l’Intermédiaire Discret 1921-1939 » , Genre & Histoire,  21 | Printemps 2018 , p.1 à 20.
  • GAILLARD Claire-Lise, Célibataire épouserait jeune fille avec dot. Histoire du marché de la rencontre en France (XIXe-XXe siècles), thèse doctorat Université Paris I, sous la direction de KALIFA Dominique et LEMERCIER Claire, Paris 2021.
  • GOUGELMANN Stéphane et VERJUS Anne, Écrire le mariage en France au XIXe siècle, Saint-Étienne, Presses universitaires de Saint- Étienne, 2017.
  • GROPPI Angela et FINE Agnès, « Femmes, dot et patrimoine », CLIO. Histoire, femmes et sociétés, avril 1998, no 7.
  • KALIFA Dominique, « L’invention des agences matrimoniales », L’Histoire, juin 2011, vol. 365, no 6, p. 76-79.
  • PERROT Michelle, Histoire de la vie privée. Tome 4. De la Révolution à la Grande guerre, Paris, Seuil, [1987], 1999.
  • SALMON Aïcha, La Nuit de noces. Une Histoire sociale et culturelle de l’intimité conjugale (France, années 1800 – années 1920), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2020.
  • SOHN Anne-Marie, 100 ans de séduction: une histoire des histoires d’amour, Paris, Larousse, 2003.
  • TABET Paola, La Grande Arnaque : sexualité des femmes et échange économico-sexuel, traduit par Josée CONTRERAS, Paris Budapest Torino, l’Harmattan, 2004
  • VIDAL-NAQUET Clémentine, Correspondances conjugales 1914-1918 : dans l’intimité de la Grande Guerre, Paris, France, R. Laffont, 2014.
  • « Histoire de l’amour 3/4 », La fabrique de l’histoire, 13 février 2013 https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique- de-lhistoire/histoire-de-lamour-34

 

Textes et crédits :

  • Texte 1 : extrait de l’ouvrage de Théodore Henri « A travers Marseille, les agences matrimoniales », dans Le Petit Marseillais, 20 avril 1873.
  • Texte 2 : lecture de deux annonces publiées dans L’intermédiaire Discret en janvier 1938.
  • Texte 3 : lecture de deux annonces publiées dans L’intermédiaire Discret en janvier 1934.

Générique : Warm Sunset par Romarecord1973, disponible sur Pixabay

Un podcast produit par l’Association Mnémosyne avec Cécile Béghin.
Noémie Gmür et Clémentine Letellier à la technique.
Clémentine Letellier à la lecture des textes.



La guerre en Ukraine et les multiples photographies de femmes en uniforme, engagées dans l’armée ukrainienne auprès de leurs compagnons masculins, ont révélé au monde une réalité immémoriale : les femmes ne sont pas étrangères à la guerre. Dans le cadre d’une histoire de France qui glorifie les grands hommes et les grands soldats, toujours masculins, à l’exception notable de la figure de Jeanne d’Arc, et où l’on renvoie généralement les femmes à la société civile, passives et plutôt victimes des conflits qu’actives dans les combats, quelle place est faite aux femmes dans l’histoire de la guerre ? 4e de couverture - Prixmnemosyne2019

La question du genre de la guerre et de la place des femmes dans les guerres n’est pas neuve, elle est travaillée par les historiens et historiennes depuis plus de 25 ans. A Mnemosyne, nous avons donné le prix 2019 à Maria Goupil-Travert sur les Braves combattantes, humbles héroïnes, évoquant les femmes engagées dans la guerre pendant la Révolution. Ce mémoire a été dirigé par Dominique Godineau, qui elle même a écrit sur les femmes dans les guerres révolutionnaires il y a plus de 20 ans.

 

Ces travaux nombreux et passionnants restent peu connus et ne connaissent aucune traduction dans les programmes d’histoire. Pourquoi les femmes en guerre sont invisibles dans les cours du secondaire ? Comment faire pour y remédier ? Nous nous demanderons aussi en quoi réfléchir au genre de la guerre peut aider les élèves à mieux appréhender la réalité des conflits et progresser sur le chemin de l’égalité.

Aujourd’hui, Cécile Beghin reçoit trois spécialistes pour nous aider à répondre à toutes ces questions : Véronique Garrigues, Chloé Leprince et Fabrice Virgili.

 

Propositions de documents pour vos cours :

Pour le Moyen Âge (programme de 5e) :

Laodicée en armure

« La Vengeance de Bérénice (ou Laodicée) de Cappadoce » dans Giovanni Boccaccio (1313-1375), Le Livre des cleres et nobles femmes, v. 1488-1496, Cognac (France), Illustrations de Robinet Testard – BnF 599 fol. 63

 

  • Pour parler des femmes en armes au Moyen Âge, voici une enluminure de la reine Laodice représentée en armure :

 

 

 

 

Pour la Révolution et le XIXe siècle (4e et 1ère) :

Françaises devenues libres, Villeneuve (graveur), 1790, Paris, musée Carnavalet, 15,3 x 10,8cm.

Pour trouver des sources, notamment des textes de lois, mentionnant des femmes en arme durant la Révolution, et notamment à la Bastille, vous pouvez consulter le site de la base Baudouin.

Pour des références plus facilement (et rapidement !) accessible, voici quelques articles :

GODINEAU Dominique, « De la guerrière à la citoyenne. Porter les armes pendant l’Ancien Régime et la Révolution française »Clio. Histoire‚ femmes et sociétés [En ligne], 20 | 2004, mis en ligne le 23 août 2013, consulté le 13 juillet 2022URL : http://journals.openedition.org/clio/1418

MARTIN Jean-Clément, « Travestissements, impostures et la communauté historienne. À propos des femmes soldats de la Révolution et de l’Empire », Politix, 2006/2 (n° 74), p. 31-48. mis en ligne le 1er janvier 2009, consulté le 13 juillet 2022. URL : https://www.cairn.info/revue-politix-2006-2-page-31.htm

MABO Solenn, « Femmes engagées dans la chouannerie : motivations, modalités d’actions et processus de reconnaissance (1794-1830) », Genre & Histoire [En ligne], 19 | Printemps 2017, mis en ligne le 01 juillet 2017, consulté le 13 juillet 2022. URL : http://journals.openedition.org/genrehistoire/2687

Enfin, vous pouvez réécouter en replay le café virtuel réalisé par l’APHG, en partenariat avec Mnémosyne, avec Maria Goupil-Travert pour son livre Braves combattantes, humbles héroïnes. Trajectoires et mémoires des engagées volontaires de la Révolution et de l’Empire (PUF, 2021) qui a reçu le prix Mnémosyne 2019. La discussion était animée par Véronique Garrigues. Mis en ligne le samedi 3 juillet 2021 : https://www.aphg.fr/Cafe-virtuel-avec-Maria-Goupil-Travert-pour-Braves-combattantes-humbles

Vous pouvez également utiliser, comme source pour vos dossiers documentaires, le Règlement de la Société des citoyennes républicaines révolutionnaires de Paris (9 juillet 1793) [disponible sur Gallica], notamment l’introduction :

« Les Citoyennes Républicaines Révolutionnaires, convaincues que sans mœurs et sans principes il n’y a pas de liberté, et considérant que pour bien remplir ses devoirs domestiques il faut connaître ses devoirs sociaux, c’est sous ce point de vue qu’elles se réunirent en société pour s’instruire entre elles, apprendre à bien connaître la Constitution et les lois de la République, s’occuper des affaires publiques, soulager l’humanité souffrante, et défendre tous les individus qui seraient victimes de quelque acte arbitraire ; elles veulent bannir toute personnalité, jalousie, rivalité, envie, et justifier leur titre.
Mais outre l’esprit et le principe d’une société, il faut encore un règlement particulier qui en arrête toute les conditions ; en conséquence, elles ont arrêté le règlement suivant :
I – Le but de la société ayant pour objet [sic] de s’armer pour concourir à la défense de la Patrie ; sont néanmoins libres les Citoyennes de s’armer ou de ne pas s’armer.
(…27 articles en tout …)
La Société, après avoir entendu le règlement ci-dessus l’a arrêté le 9 juillet, l’an deuxième de la République française.
Signé : Rouseaud, présidente, Potheau, L. Monier, Dubreuil et Pauline Léon, secrétaires.
De l’imprimerie du Créole patriote, rue Transnonain.

 

Bibliographie

  • AMRANE Djamila, Les femmes algériennes dans la guerre, Paris, Plon, 1991.
  • BRAYBON Gail, SUMMERFIELD Penny, Out of the Cage : Women’s Experiences in Two World Wars, Londres & NewYork, Pandora, 1987 (rééd. Routledge, 2014)
  • CAPDEVILA Luc, ROUQUE François, VIRGILI Fabrice, VOLDMAN Danièle, Sexes, genre et guerres : France, 1914-1945, Paris, Payot & Rivages, 2010 [éd. revue, corrigée et actualisée].
  • Clio. Femmes, Genre, Histoire, 30 | 2009, « Héroïnes », Sophie Cassagnes-Brouquet et Mathilde Dubesset (dir.)
  • Clio. Femmes, Genre, Histoire, 39 | 2014, Les lois genrées de la guerre, Fabrice Virgili (dir.)
  •  Clio. Femmes, Genre, Histoire 20 | 2004, Armées, Luc Capdevila and Dominique GODINEAU (dir.)
  • FAERBER Johan, « Chloé Leprince : La contribution des « Pétroleuses » d’Edith Thomas à la connaissance de l’épisode communaliste est majeure », Diakritic, 18 mars 2021.
  • GARRIGUES Véronique, « Les femmes viriles, un genre de transgression pendant les guerres de religion ? », S. Édouard, L. Douzou et S. Gal (dir.), Transgression et société en guerre, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 2017, p. 45-62
  • GOLDSTEIN Joshua S., War and Gender : How Gender Shapes the War System and Vice Versa, Cambridge, Cambridge University Press, 2003.
  • GOUPIL TRAVERT Maria, Braves combattantes, humbles héroïnes. Trajectoires et mémoires des engagées volontaires de la Révolution et de l’Empire, PUR, coll. Mnemosyne, 2021.
  • HAGEMANN Karen et al. (dir.), Home/Front : The Military, War And Gender In Twentieth-Century Germany,  New York/Oxford, Berg, 2002.
  • HIGONNET Margaret R. et al. (dir.), Behind the Lines : Gender and the Two World Wars,  New Haven/Londres, Yale University Press, 1987.
  • MAYOR Adrienne, Les Amazones. Quand les femmes étaient les égales des hommes (VIIIe s avt J-C, Ier s apr. J_C), La Découverte Poche, 2020.
  • STEINBERG Sylvie, « Le mythe des Amazones et son utilisation politique de la Renaissance à la Fronde », in WILSON-CHEVALIER (Kathleen), VIENNOT (Éliane)(dir.), Royaume de Fémynie. Pouvoirs, contraintes, espaces de liberté des femmes, de la Renaissance à la Fronde, 1999, p. 261-273.
  • THÉBAUD Françoise, « La guerre est-elle émancipatrice pour les femmes ? », Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe [en ligne], EHNE, mis en ligne le 09/12/2020 et consulté le 11/07/2022 ; url : https://ehne.fr/fr/node/12372
  • THÉBAUD Françoise, « Penser les guerres du XXe siècle à partir des femmes et du genre. Quarante ans d’historiographie », Clio. Femmes, genre, histoire, no 39, 2014, p. 157-182.
  • THÉBAUD Françoise, La Grande Guerre : le triomphe de la division sexuelle », Histoire des femmes en Occident, vol. 5: Le XXe  siècle, Paris, Plon, 1992.
  • THOMAS Edith, Les Pétroleuses, Folio histoire 2020.
  • TRÉVISI Marion, NIVET Philippe, Les femmes et la guerre de l’Antiquité à 1918, Paris, Economica, 2010.
  • VERHAEGHE Sidonie, Vive Louise Michel ! Célébrité et postérité d’une figure anarchiste, Vulaines-sur-Seine, Éditions du Croquant, 2021. Liste de ses publications sur Louise Michel : https://pro.univ-lille.fr/sidonie-verhaeghe/publications/
  • VIRGILI Fabrice, « Quand la guerre trouble le genre, XIXe-XXIe s », Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe [en ligne], EHNE, mis en ligne le 22/06/2020 et consulté le 11/07/2022 ; url : https://ehne.fr/fr/node/12451
  • WINGFIELD Nancy M., BUCUR Maria (dir.), Gender and War in Twentieth-Century Eastern Europe, Bloomington, Indiana University Press, 2006.

 

Textes et crédits :

  • Texte 1 : extrait issu de l’ouvrage de Marie GOUPIL TRAVERT, Braves combattantes, humbles héroïnes. Trajectoires et mémoires des engagées volontaires de la Révolution et de l’Empire, PUR, coll. Mnemosyne, 2021, p. 43.
  • Texte 2 : ibid, p. 93.
  • Texte 3 : extrait issu de l’ouvrage de Gaspard de Saulx, seigneur de Tavannes, Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, tome 25. Memoires de tres-noble et tres-illustre Gaspard de Saulx, seigneur de Tavannes, mareschal de France, admiral des mers de Levant, gouverneur de Provence, conseiller du roy, et capitaine de cent hommes d’armes, publié en 1822, conservé à la BnF,
  • Puis extrait issu de l’ouvrage de Marie GOUPIL TRAVERT, Braves combattantes, humbles héroïnes. Trajectoires et mémoires des engagées volontaires de la Révolution et de l’Empire, PUR, coll. Mnemosyne, 2021, p. 87-88.
  • Texte 4 : Extrait du tract « au travailleur des campagnes », déclaration de la commune de Paris, rédigé par André Léo en avril 1871, disponible aux Archives de Paris.
  • Chant : refrain du chant interprété par le Chœur des femmes de Radio France, Les Tourneuses d’Obus, sur une mélodie de Vincent Scotto en 1917. + d’infos sur Radio France. Paroles :

Nous somm’s les tourneuses d’obus
Les mômes des Poilus
On est pas des duchesses
On peut nous voir dès le matin
Nous cavaler au turbin
Et tout le jour à l’atelier
On cisèle l’acier
Comm’ des homm’s à la r’dresse
On peut dir’ qu’ell’s jett’nt leur jus
Les tourneuses d’obus.

Générique : Musique libre de droit par Musicincloud.

Un podcast produit par l’Association Mnémosyne avec Cécile Béghin.
Fanny Cohen-Moreau et Alice Durieux à la technique.
Clémentine Letellier à la lecture des textes.

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Depuis plusieurs années, à Paris et dans toutes les grandes villes du monde, les artistes féminines font leur apparition dans les musées et les galeries : dans le sillage des études de genre et de l’histoire des femmes, les artistes ou photographes du passé, longtemps invisibilisées sont « redécouvertes » et exposées devant un public ébahi de leur existence. Certaines artistes contemporaines parviennent à exposer leur travail, construire une œuvre et une renommée.

Si cette évolution vitale pour le milieu de l’art est bien accueillie du grand public il reste beaucoup à faire pour que les femmes artistes deviennent des artistes à l’égale des hommes. Les historiens et historiennes de l’art et du genre attirent l’attention sur la nécessité d’exposer, historiciser et analyser leurs œuvres autrement.

Dans les cours d’histoire, les artistes femmes sont peu ou pas étudiées, et lorsqu’un tableau féminin est utilisé, on ne pose jamais sur lui de questionnement de genre. Par ailleurs la représentation des femmes par les artistes hommes n’est jamais questionnée sous l’angle du genre.

Aujourd’hui alors que de nombreuses expositions sur des femmes artistes ont lieu à Paris, nous allons tenter avec Julie Verlaine de décrypter pour vous ces questions complexes.

Bibliographie

Ouvrages :

  • J. Birnbaum, Women artists in interwar France. Framing Feminities, Farnham, Ashgate, 2011
  • Foucher Zarmanian, Créatrices en 1900 : femmes artistes en France dans les milieux symbolistes, Mare & Martin 2015
  • Gonnad, W. Chadwick, The modern Woman revisited : Paris between the wars, 2003
  • Gonnard, Women Together/Women Apart : Portraits of Lesbian Paris, 2005.
  • Gonnard, Elisabeth Lebovici, Femmes artistes/artistes femmes. Paris, de 1881 à nos jours, Paris, Hazan, 2007.
  • Le Gac, F. Virgili, (dir.) L’Europe des femmes, XVIIIe – XXIe siècle. Recueil pour une istoire du genre en VO, Chapitre 10 « Place aux artistes », Perrin, 2017
  • Nochlin, Women, Art and Power, and other essays, NY, Routledge, 1988.
  • Sofio, Artistes femmes, la parenthèse enchantée (XVIIIe-XIXe siècles), Paris, CNRS éditions, 2014.

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Générique : Musique libre de droit par Musicincloud.

Un podcast produit par l’Association Mnémosyne avec Cécile Béghin, animé par Fanny Cohen-Moreau. Textes lus par Clémentine Letellier.

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Aujourd’hui, nous avons l’immense plaisir et honneur de recevoir Bibia Pavard, chercheuse spécialiste du féminisme contemporain, que vous connaissez peut-être mieux depuis la sortie de son livre déjà culte, écrit avec Florence Rochefort et Michelle Zancarini-Fournel, Ne nous libérez pas, on s’en chargeune histoire des féminismes de 1789 à nos jours, publié aux éditions La Découverte en 2020. Et puis elle est, depuis le 4 février 2022, la nouvelle Présidente de Mnémosyne.

[Attention, dans cet épisode nous parlons de violences sexistes et sexuelles, et notamment de viols.]

 

L’ouvrage a pour ambition de retracer une minutieuse histoire des féminismes depuis 1789. Notre ambition dans cet épisode sera plus restreinte : pour rester dans la thématique du corps, entamée dans notre épisode 9, Cécile Beghin a voulu explorer les liens qui se tissent entre le corps des femmes et les combats menés par les féministes entre seconde guerre mondiale et 1982, en particulier autour du droit à l’avortement.

Pour évoquer cette loi et la décennie qui l’a vue naître, on utilise parfois l’expression de « libération féminine ». Cette expression correspond-elle à une réalité et peut-elle véritablement être reliée aux étapes qui ont permis l’adoption puis la mise en place des lois sur la contraception et l’avortement, entre 1967 et 1982 ? Dans quel contexte politique et social ces lois ont-elles été adoptées ? quels obstacles ont-t-elle rencontrés ? Quels combats ont-elle impliqué ?

Avec Bibia et Clémentine, de retour parmi nous aujourd’hui pour la transposition didactique, mais sans fabliaux, nous allons essayer de répondre à toutes ces questions.

 

Bibliographie

  • Bibia Parvard, « Genre et militantisme dans le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception. Pratique des avortements (1973-1979) », Clio. Femmes, Genre, Histoire, 29 | 2009 « 68’, révolutions dans le genre ? »
  • Bibia Pavard, Florence Rochefort, Michelle Zancarini-Fournel, Les lois Veil. Les lois événements fondateurs. Contraception 1974, IVG 1975, Paris, Armand Colin, coll. «U Histoire », série : Les événements fondateurs, 2012.
  • Bibia Pavard, Si je veux, quand je veux. Contraception et avortement dans la société française (1956-1979), Presses universitaires de Rennes, coll. « Archives du féminisme », 2012.
  • Bibia Pavard, « Quand la pratique fait mouvement. La méthode Karman dans les mobilisations pour l’avortement libre et gratuit (1972-1975) », Sociétés contemporaines 2012/1 n° 85, pages 43 à 63.
  • Maud Gelly, Bibia Pavard, « De la fabrique des militantes à la fabrique des patientes, Deux mobilisations des profanes : l’avortement (1972-1975) et le dépistage du sida (2007-2011) » Genèses 2016/1 n° 102, pages 47 à 66.
  • Bibia Pavard, Florence Rochefort, Michelle Zancarini-Fournel, Ne nous libérez pas, on s’en charge. Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours, La Découverte 2020.
  • Retronews, dossier Société : Lois réprimant l’avortement et la contraception en 1920 et 1923. lien vers le dossier
  • Travaux préparatoires à la loi relative à la régulation des naissances, 20 décembre 1966. lien vidéo, ORTF, Réalisateur : Daniel Costelle. Durée : 03min 23s


Pour élargir nos réflexions, Clémentine Letellier et Cécile Beghin ont eu envie de sortir des lignes étroites tracées par les programmes et de vous emmener explorer une contrée souvent méconnue : celle des corps et des sexualités médiévales. En effet, chaque régime de genre implique des spécificités dans le rapport des sociétés au corps et à la sexualité. Comment les médiévaux considèrent-ils les corps des hommes et des femmes ? Quelles représentations s’établissent autour des corps féminins et masculins ? Quelles sexualités sont autorisées, recommandées ou interdites et condamnées ? En quoi les sexualités sont-elles révélatrices des mentalités et des rapports de domination qui structurent la société médiévale ?

Avec l’aide de Didier Lett, Professeur d’histoire médiévale à l’Université de Paris VII et spécialiste de la famille et des sexualités dans le Bas Moyen-Âge, Clémentine et Cécile vont essayer de répondre à toutes ces questions et elles parient qu’elles vont parvenir à vous montrer que ces questionnements sur les sexualités médiévales nous renvoient à des questionnements plus contemporains sur l’éducation à la sexualité de notre jeunesse.

Et parce que parler de sexualité ne signifie pas seulement aborder des thèmes réjouissants, il sera également fait mention dans cet épisode de violences sexuelles envers les femmes et les enfants. Pour parler de ces sujets plus dramatiques, nous présenterons le dernier ouvrage de Didier Lett, Viols d’enfants au Moyen Âge, genre et pédocriminalité à Bologne (XIVe – XVe siècle), paru aux éditions PUF en 2021.