Cet ouvrage ambitieux retrace l’histoire des défis féministes à l’hégémonie masculine à travers l’Europe continentale. Une grande place est accordée à la France mais l’auteure a rassemblé une riche documentation comparative. Son récit, qui se déroule sur deux cent cinquante ans, balaie tout l’espace européen, sans oublier les organisations féministes internationales et transnationales. À un autre niveau, cet ouvrage démêle un enchevêtrement d’idées fausses et démystifie des polémiques contemporaines : pour Karen Offen, la différence des sexes et ses conséquences sont au cœur même de la pensée et de la politique qui définissent la condition humaine.

http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=3001

1350376555 Les féminismes en Europe, 1700-1950, Karen Offen, Rennes, PUR, 2012.

 

Cet ouvrage retrace l’histoire du féminisme à la lumière de celle des féministes, dans la période de l’après Mai-68. Qui est féministe ? Pourquoi ? L’ouvrage insiste sur la diversité des féministes en France, au-delà du MLF, grâce à de multiples voix de militantes associatives, d’artistes, de syndicalistes, d’intellectuelles, toutes attachées également à d’autres causes, groupes, classes ou identités… Unies ? Non, pas toujours. S’ignorant même, parfois.

http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=2880

1333460223 Les féministes de la deuxième vague, Christine Bard (dir.), Rennes, PUR, 2012.

 

Les lois Veil, l’une en 1974 sur la contraception et l’autre en 1975 sur l’IVG, sont à compter parmi les événements fondateurs de l’histoire du XXe siècle. Cet ouvrage en reconstitue la généalogie depuis la fin du XIXe siècle où s’ébauchent les politiques de répression. Insérées dans la séquence des années 1968 et dans l’histoire du mouvement féministe, la fabrication du consensus social, politique et parlementaire autour des libertés de contraception et d’IVG et la persistance des oppositions politiques et religieuses sont analysées en détail jusqu’à l’étape du renouvellement de la loi sur l’IVG en 1979, puis de son approfondissement en 1982 et en 2001. Il s’agit aussi de comprendre le processus de mémorialisation de cet événement. L’étude historique sur la longue durée permet d’expliquer les tensions entre l’événement, tel qu’il est désormais perçu, et les limites de la portée concrète de la loi sur l’IVG en raison de ses restrictions et des difficultés de son application.

http://www.armand-colin.com/livre/362937/les-lois-veil-les-evenements-fondateurs.php

LoisVeil-Pavard Les lois Veil. Les événements fondateurs, Contraception 1974, IVG 1975, Bibia Pavard, Florence Rochefort, Michelle Zancarini-Fournel, Paris, Armand Colin, 2012.

 

Afin de dépasser la dichotomie traditionnelle entre la femme, éternelle mineure, soumise au pouvoir arbitraire et tyrannique de l’homme et la femme rebelle, nous avons isolé plusieurs parcours féminins au sein des archives judiciaires provençales de 1750 à 1850. Au-delà des actes criminels, et des attitudes déviantes, leurs paroles révèlent leur capacité de résistance, certes parfois ténue, à une gestion normative de leur corps et de leurs identités. De la rue à l’espace domestique, ces femmes tentent d’imprimer leurs désirs, leurs volontés dans leurs rapports aux hommes, aux autres. Les stratégies mises en lumière lors de la procédure judiciaire établissent des brèches dans un rituel social normatif. Ces femmes de peu se jouent des représentations de genre pour s’affirmer sous les regards de leur parenté, de leur communauté d’appartenance et face aux jugements des autorités judiciaires. Leurs discours montrent comment elles rusent avec les assignations et les rôles sociaux de sexe. Elles s’expriment dans la violence et le sang, mais également par le Verbe, indice de leur souffrance et de leur refus du mode habituel du « vivre-ensemble ». Jugées contestataires, elles ne défendent parfois que leur intégrité physique des attentats de la misère, du mépris, de la brutalité. Mais pour tous, leur culpabilité reste intrinsèquement liée à leur sexe. Derrière le caractère exceptionnel de leurs crimes se livrent par bribes le quotidien des rapports entre les sexes ainsi qu’une sociabilité pétrie de tensions et de tentatives d’apaisement, de sentiments amoureux et de déchirures affectives.

http://sites.univ-provence.fr/w3pup/show.php?ident=1087

Deviance-Lambert Itinéraires féminins de la déviance. Provence 1750-1850, Karine Lambert, Aix-en-Provence,PUP, 2012.

 

Faire l’histoire de la contraception et de l’avortement en France, c’est faire l’histoire de l’un des changements majeurs du second XXe siècle. Le parti pris de l’auteure est ici de replacer les actrices et acteurs au cœur du changement. L’ouvrage traite des mouvements (MFPF, MLF, MLAC) mais aussi de figures politiques qui ont porté la réforme législative comme Lucien Neuwirth et Simone Veil. S’intéressant à la fois aux mobilisations, à l’écho médiatique et au changement législatif, il apporte un regard neuf à l’intersection entre histoire politique, histoire culturelle et histoire du genre. Avec une préface de Jean-François Sirinelli.

http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=2958

1346231416 Si je veux, quand je veux Contraception et avortement dans la société française (1956-1979), Bibia Pavard, Rennes, PUR, 2012.

 

André Léo (pseudonyme de Léodile Béra, 1824-1900) est surtout connue pour son engagement dans la Commune de Paris et pour ses textes féministes. Dans son dernier essai, Coupons le câble !, elle s’alarme de la puissance cléricale et du dévoiement de la République, et livre son testament politique, à l’intention des nouvelles générations démocrates. S’appuyant sur le scandale de l’Affaire Dreyfus, elle lance un ultime appel à l’émancipation individuelle et collective. Son idéal révolutionnaire, ponctué par les réminiscences de 1789, 1848 et 1871, entre à plusieurs titres en résonance avec l’actualité.

http://dittmar.editions.free.fr/catalogue/index.php?post/2012/06/06/André-Léo%2C-Coupons-le-câble%21

Coupons le câble! d’André Léo (1ère édition : Fischbacher, 1899), Préface et notes d’Alice PrimiParis, Éditions Dittmar, 2012.

 

Cet ouvrage éclaire le public francophone sur une composante singulière de la mythologie nationale israélienne : la figure de la « pionnière » instrumentalisée par le nationalisme sioniste. Il donne des clefs pour comprendre, non seulement les confrontations et les alliances entre nationalisme et féminisme dans la période antérieure à la fondation de l’État d’Israël, mais aussi les débats et les affrontements politiques aujourd’hui.

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=37092

Femmes, féminisme, sionisme dans la communauté juive de Palestine avant 1948, Isabelle Lacoue-Labarthe, Paris, L’Harmattan, 2012.

 

 

La sexologie, ou science de la sexualité, s’est constituée au début des années 1910, mais son élaboration remonte au milieu du XIXe siècle, lorsque des médecins et des psychiatres ont commencé à prôner une approche expérimentale de la sexualité humaine. Quelles théories furent alors développées ? Que recelaient les guides pratiques publiés à destination des couples ? Que considérait-on comme des perversions sexuelles ? Quelles étaient les thérapeutiques recommandées – de la diète à l’hypnose en passant par la chirurgie ? Quels enjeux de pouvoir, quelles croyances et représentations culturelles sous-tendaient ces discours ? Première synthèse sur un moment crucial de l’histoire de la sexualité, ce livre est d’ores et déjà considéré comme une référence.

http://www.payot-rivages.net/livre_Les-origines-de-la-sexologie-1850-1900-Sylvie-Chaperon_ean13_9782228907521.html

Origines-Chaperon Les origines de la sexologie (1850-1900), Sylvie Chaperon,Paris, Payot, 2012.

 

Publié en 1882, ce Bréviaire est le premier manuel conjugal de sexologie. Son auteur, le docteur Jules Guyot, est sans doute le premier homme à proclamer que tout mari a le devoir de faire jouir sa femme. Il dévoile concrètement l’art de provoquer « à coup sûr » la volupté chez la femme, enseigne les préliminaires indispensables, les caresses à effectuer, les zones sensibles, les signes féminins de l’excitation et le rôle du clitoris. Claude Bernard, le prince Napoléon, l’actrice Virginie Déjazet, George Sand ou encore l’archevêque de Reims eurent entre les mains ce livre qui touchait juste.

http://www.payot-rivages.net/livre_Breviaire-de-l-amour-experimental-Sylvie-Chaperon_ean13_9782228907248.html

Breviaire-Guyot Bréviaire de l’amour expérimental, Jules Guyot présenté par Sylvie Chaperon,Paris, Payot, 2012.

 

Ce livre réunit des textes parus dans la presse (L’Humanité, Libé, Politis, Le Monde, Regards, Le Nouvel Obs&hellip), ou dans des revues (Vacarme, Réfractions, Cahiers du genre, Mouvements, Revue de l’OFCE, Non fiction…) depuis trente-cinq ans. Il est une sorte de double-témoin : de la pratique et de la théorie ainsi que de leurs rencontres répétées, mais aussi de ce que, à tous les étages de la question féministe, la pensée est convoquée. Au début des années 1970, il y avait les slogans féministes, le journal Le torchon brûle et une figure de référence, Simone de Beauvoir. Comme dans l’histoire passée, les féministes passaient pour des agitées et l’intellectuelle se déclinait au singulier. Geneviève Fraisse appartient à la génération qui a mis la figure de la femme intellectuelle au pluriel, en nombre. Et depuis, elle analyse la pensée féministe dans l’histoire en train de s’écrire.

http://lepassagerclandestin.fr/catalogue/essais/la-fabrique-du-feminisme.html

Fabrique_Fraisse La Fabrique du féminisme, Geneviève Fraisse,Paris, Le Passager clandestin, 2012.