Prix Mnémosyne 2022

Lors de l’assemblée générale annuelle de notre association qui s’est tenue le samedi 27 janvier 2024, le 19e prix Mnémosyne, a été remis à : Louise Francezon, pour son mémoire L’espionne de la Seconde Guerre mondiale : enjeux, débats et représentation d’un processus de masculinisation de la femme (1938-1970s), sous la direction d’Elissa Mailänder (IEP de Paris).

Dans une volonté de « mettre le feu à l’Europe », les services secrets ouvrent leurs rangs aux femmes pendant la Seconde Guerre mondiale. Loin du modèle de l’espionne courtisane et séductrice, ces femmes suivent un entraînement martial rigoureux et effectuent des missions de surveillance dans un cadre clandestin. En s’engageant au plus près des affrontements, ces agentes déstabilisent les frontières du genre, suscitant tour à tour inquiétudes et fantasmes.

Ces femmes qui s’affranchissent des attendus de la fémininité constituent une occasion privilégiée d’observer les reconfigurations de genre dans les mondes militaires. Cet ouvrage s’attache à relire l’histoire des espionnes au prisme du masculin pour comprendre les interactions, les résistances ou les réassignations de genre qui se jouent dans leur quotidien et leurs représentations. En confrontant « égo-documents », sources administratives et productions culturelles, cet ouvrage s’intéresse donc aux pratiques et aux discours qui fabriquent une figure, celle de la virago, pour écrire une nouvelle histoire des masculinités féminines.

Avec une préface d’Elissa Maïlander.

 

 

 

Prix Mnémosyne 2021

4e de couverture du Prix Mnémosyne 2022 : Le Bleu et le Noir, Clélia Lacam

Lors de l’assemblée générale de l’association, samedi 5 février 2021 au Centre Panthéon de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, a été remis le 18e prix Mnémosyne à : Clélia Lacam, pour son mémoire Le Bleu et le Noir. Subalternité et transgression dans une mission au féminin (Gabon, 1911-1955), sous la direction de Anne Hugon (Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne). 

Bleu et noir, telles sont les couleurs des costumes des religieuses au Gabon à l’époque de la domination française. Toutefois, ces deux teintes obéissent à un clair partage : aux Sœurs bleues missionnaires appartient la couleur mariale, quand les religieuses gabonaises se voient imposer voile et pèlerine ébène, signe manifeste de ségrégation coloniale. Entre 1911 et 1955, la mission féminine en terre gabonaise s’inscrit dans l’entrelacement des rapports de pouvoirs genrés et impérialistes. Si l’hégémonie masculine des prêtres spiritains pèse sur l’ensemble des religieuses, les Gabonaises se révèlent subordonnées de surcroît au maternalisme exigeant des Françaises. Explorer l’histoire enchâssée de ces religieuses africaines et européennes, c’est interroger les mécanismes de subalternité à l’œuvre dans l’apostolat, mais aussi les tentatives de transgression. Quelles stratégies les Sœurs bleues ont-elles déployées et avec quel succès pour s’affranchir de l’autorité spiritaine ? N’ont-elles pas, ce faisant, ouvert le pas aux velléités d’insoumission de leurs « filles » gabonaises ? Confrontant archives missionnaires, « propagande » religieuse imprimée et corpus iconographique, croisant perspectives transnationales et microhistoire, cet ouvrage retrace la délicate quête d’émancipation de deux congrégations féminines au cœur de l’Afrique équatoriale.

Avec une préface d’Anne Hugon.

 

 

Prix Mnémosyne 2019

4e de couverture - Prixmnemosyne2019Lors de l’assemblée générale de l’association, samedi 1er février 2020 à l’Université Paris II Panthéon-Assas, a été remis le 17e prix Mnémosyne à : Maria Goupil-Travert, Braves combattantes, humbles héroïnes. Trajectoires et mémoires des engagées volontaires de la Révolution et de l’Empire, aux Presses Universitaires de Rennes dans sa collection « Mnémosyne ». Confrontant les sources militaires, l’iconographie révolutionnaire, les écrits personnels, les articles parus dans la presse, Maria Goupil-Travert examine une cinquantaine d’itinéraires biographiques de femmes aux armées. Elle questionne la nature de leur engagement, leur rapport au monde militaire et à la violence, ainsi que leur capacité d’action individuelle pour contourner les contraintes liées au genre. Pourquoi des femmes s’engagent-elles dans les armées sous la Révolution et l’Empire ? Quelles sont les spécificités de leur expérience féminine du monde militaire et qu’en disent-elles lors de leur retour à la vie civile ? avec une préface de Sylvie Steinberg.  

 

 

 

Prix Mnémosyne 2018

Lors de l’assemblée générale de l’association, samedi 19 janvier 2019 au musée national de l’histoire de l’immigration, a été remis le 16e prix Mnémosyne à : Lucie Jardot, Sceller et gouverne. Pratiques et représentations du pouvoir des comtesses de Flandre et de Hainaut (XIIIe – XVe siècle), sous la direction d’Olivier Mattéoni (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Marie-Adélaïde Nielen (Archives Nationales), 2017. Entre 1244 et 1503, Marguerite de Constantinople, Marguerite de Flandre, Jacqueline de Bavière ou encore Marie de Bourgogne ne sont pas seulement filles, épouses, et mères : elles sont avant tout des femmes régnantes. Outils de validation et de pouvoir, leurs sceaux permettent de définir les contours de leur champ politique et la singularité de leur statut. Par leurs spécificités iconographiques, héraldiques et emblématiques, les sceaux des princesses soulignent la place des femmes au sein de leurs lignées et comtés. Ce corpus sigillaire inédit, mis en regard avec les actes au bas desquels ils sont apposés (chartes, mandements, quittances), révèle les effets concrets de leur gouvernement. avec une préface d’Olivier Mattéoni.    

 

 

 

Prix Mnémosyne 2017

Lors de l’assemblée générale de l’association, samedi 30 janvier à l’Institut Henri Poincaré, a été remis le 15e prix Mnémosyne à : Camille Dejardin, Madame Blakey. Une femme entrepreneure au XVIIIe sièclemaster 2 recherche histoire économique et sociale, dir. Anne Conchon, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2017. S’appuyant à la fois sur des sources économiques, des archives notariées et des correspondances, articulant histoire économique et problématiques de genre, ce livre propose à travers le cas de Madame Blakey une réflexion novatrice sur l’entrepreneuriat au féminin durant le siècle des Lumières. Mariée puis séparée des biens de son mari, Marguerite Élisabeth Aumerle dirige un commerce de biens de semi-luxe intégré dans des circuits internationaux. Accusée de banqueroute frauduleuse et incarcérée au Petit Châtelet en 1771 pendant plusieurs mois, elle réussit à relancer son activité économique, grâce à d’habiles stratégies que cet ouvrage s’applique à éclairer. avec une préface de Anne Conchon.    

 

 

Prix Mnémosyne 2016

Lors de l’assemblée générale de l’association, samedi 25 février au centre Beaubourg, a été remis le 14e prix Mnémosyne à : Romain Jaouen, L’inspecteur et l’ « inverti ». La police face aux sexualités masculines à Paris, (1919 – 1940), master recherche histoire, dir. Elissa Maïlander, Institut d’études politiques de Paris, 2016. Le Paris d’entre-deux-guerres est connu pour son exubérance et ses comportements transgressifs, et devient notamment un véritable lieu de rencontre entre hommes à ciel ouvert. Les forces de police, sillonnant les rues, constituent un témoin original de ces rencontres et jouent un rôle de régulateur. Cet ouvrage s’intéresse ainsi au contrôle policier des sexualités masculines à Paris entre 1919 et 1940. Avec une préface de Elissa Mailänder. Ce prix a fait l’objet d’une interview disponible ici : #5 – L’inspecteur et l' »inverti » de Romain Jaouen    

 

 

 

 

Prix Mnémosyne 2015

Lors de l’assemblée générale de l’association a été remis le 13e prix Mnémosyne à : Pauline Mortas, Une rose épineuse. Représentations et pratiques de la défloration en France au XIXe siècle, dir. Dominique Kalifa, Université Paris I – Panthéon Sorbonne, 2015. La France du XIXe siècle foisonne de discours multiples – médicaux, religieux, moralistes, littéraires ou pornographiques – qui prennent pour objet la défloration féminine. Faire l’histoire de ces représentations, c’est contribuer à l’histoire du corps, de la sexualité et du genre. Mais les écrits du for privé et les archives judiciaires entrouvrent aussi la porte de l’alcôve conjugale et permettent à l’historien d’accéder aux pratiques sexuelles du XIXe siècle français, pour écrire une histoire du couple et de l’intime. Avec une préface de Dominique Kalifa. Ce prix a fait l’objet d’une interview disponible ici : #4 – Une rose épineuse de Pauline Mortas    

 

 

 

 

 

Prix Mnémosyne 2014

A l’occasion de l’assemblée générale de l’association samedi 24 janvier 2015 aux Archives nationales, le 12e prix Mnémosyne a été remis à : Emilie Druilhe pour son mémoire « Farouche Atalante. Portrait d’une héroïne grecque antique » sous la direction de Violaine Sébillotte-Cuchet, Université de Paris 1, 2014. En donnant à voir l’ensemble de la production antique sur la figure d’Atalante, ce livre déploie la richesse d’un imaginaire qui défie la binarité de l’opposition masculin/féminin. La société grecque pouvait déjà penser une pluralité de féminités, et même de masculinités, les variations s’accordant avec les caractéristiques sociales de l’individu – jeune ou adulte, dieu, héros ou bien individu ordinaire –, mais également avec le contexte de ses représentations – politique, familial, mythologique ? Ce prix a fait l’objet d’une interview disponible ici : #2 – Farouche Atalante d’Emilie Druilhe    

 

 

 

 

Prix Mnémosyne 2013

Lors de l’assemblée générale de l’association, samedi 25 janvier 2014, le 11e prix Mnémosyne a été remis à : Pauline Moszkowski-Ouargli, La politisation des femmes de Beaumont-du-Périgord pendant la période révolutionnaire (1790-An III). Femmes libres, M2 Université de Bordeaux III,  dir. Michel Figeac et Dominique Picco, 2013. Comment les femmes des campagnes ont-elles vécu la Révolution française ? Loin de Paris, dans un bourg rural du Périgord, les Beaumontaises prennent la parole, pétitionnent et s’organisent. À partir de fonds conservés aux Archives départementales de la Dordogne, mais également aux Archives nationales, Pauline Moszkowski-Ouargli suit la pénétration de la Révolution française dans les territoires ruraux et comment la pratique de la langue française, la justice ou l’éducation devinrent alors des nouveaux enjeux quotidiens. Ce prix a fait l’objet d’une interview disponible ici : #3 – Citoyenne des champs de Pauline Moszkowski-Ouargli    

 

 

 

 

Prix Mnémosyne 2012

Lors de l’assemblée générale de l’association, le 10e prix Mnémosyne a été remis à : Colette PIPONLe féminisme au risque de la misandrie. Etude sur les rapports aux hommes dans le Mouvement de libération des femmes en France : 1970-1980, M2 d’histoire dirigé par Xavier Vigna et Philippe Poirrier, Université de Bourgogne. « Je ne suis pas féministe, parce que je n’en veux pas aux hommes. » Cette réflexion d’une ancienne militante du Planning familial établit un lien évident entre féminisme et haine des hommes. Peut-on faire l’hypothèse d’une misandrie travaillant le Mouvement de libération des femmes en France dans les années 1970 ? À partir de sources variées (presse, tracts, affiches, témoignages écrits et oraux de militantes), cet ouvrage en analyse la présence dans les discours féministes sur l’avortement, le viol, les relations de couple ou encore l’homosexualité. Préface de Michelle Zancarini-Fournel.    

 

 

 

 

Prix Mnémosyne 2011

Lors de l’assemblée générale de l’association, le 9e prix Mnémosyne a été remis à : Quentin Rochet, Les filles de Saint Bruno au Moyen-Âge. Les moniales cartusiennes et l’exemple de la chartreuse de Prémol, XIIe-XVe, Université de Lyon 2, sous la direction de Denyse Riche, 2011.

Phénomène à la marge de l’ordre cartusien ou adaptation originale d’un modèle profondément masculin, la question est ouverte pour les moniales cartusiennes. À travers l’histoire de cette branche féminine et l’étude de la chartreuse de Prémol, ce livre tente d’y apporter des éléments de réponse. Il montre l’ambivalence de cette expérience monastique et érémitique où les femmes pénètrent un mode de vie jusque-là réservé à une élite masculine.

 

 

 

 

Prix Mnémosyne 2010

Lors de l’assemblée générale de l’association, le 8e prix Mnémosyne a été remis à : Anaïs Dufour, Le pouvoir des « Dames ». Femmes et pratiques seigneuriales en Normandie (1580-1620), sous la direction de Sylvie Steinberg et Anna Bellavitis, Université de Rouen, 2010. Cet ouvrage reconstruit les parcours de femmes nobles qui, à la faveur d’un héritage ou de circonstances particulières, sont promues « dame », à la charnière entre XVIe et XVIIe siècles. Dans l’espace de la Normandie, province où la Coutume est pourtant réputée très sévère à l’égard des femmes, l’analyse met en relief l’importance des fiefs hérités par des filles sans frère et les modalités originales d’administration féodale que ces successions peuvent introduire.        

 

 

 

 

Prix Mnémosyne 2009

Lors de l’assemblée générale de l’association, le 7e prix Mnémosyne a été remis à : Maialen BERASATEGUI, Idéale grand-mère et terrible tartare : la comtesse de Ségur. Construction d’une image et déconstruction d’un parcours, Master 2, sous la direction de Philippe Boutry, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne, année 2008-2009
 
Pourquoi lit-on encore la comtesse de Ségur ? Parce que derrière la grand-mère catholique dévouée à l’édification de ses petits-enfants se cache une femme dont les ambitions littéraires ont vaincu le conservatisme familial. Parce que, grâce à cette image et à ses réseaux, elle a pu défendre la publication de textes beaucoup plus subversifs qu’il n’y paraît. Quelles idées politiques, religieuses, éducatives défendait-elle réellement ? Quel regard portait-elle sur son métier d’écrivain ? Partir à la recherche de la comtesse de Ségur, c’est redécouvrir l’un des auteurs les plus connus et les plus méconnus de la littérature française.
 
Ce prix a fait l’objet d’une interview disponible ici : #1 – La comtesse de Ségur Ou l’art discret de la subversion de Maialen Berasategui
 
 
 

 

Prix Mnémosyne 2008

Lors de l’assemblée générale de l’association, samedi 24 janvier 2009, le 6e prix Mnémosyne a été remis à : Pauline BILOT,« L’expérience migratoire au féminin : les Allemandes au Chili dans la seconde moitié du XIXe siècle », sous la direction d’Annick Lempérière, Université Paris I, 2008. Les Allemandes qui débarquent au Chili dans la deuxième moitié du XIXe siècle sont les actrices pleines et entières de leur destin et de l’histoire des deux pays. Mariées ou célibataires, elles fuient l’Allemagne en crise pour chercher, au bout du monde, un avenir meilleur pour elles et leurs enfants. Ce travail de mémoire, récompensé par le prix Mnémosyne fait entrer les femmes dans une histoire comparative des migrations.

 

 

 

 

Prix Mnémosyne 2007

Lors de l’assemblée générale de l’association, le 5e prix Mnémosyne a été remis à : Valérie Deplaigne, Patrimoine, héritage et transmission des biens de Marie de La Roche-Guyon. Une femme au cœur d’un conflit entre deux nobles lignages normands à la fin du Moyen Âge, sous la direction de Valérie Toureille et Claude Gauvard, Université de Cergy-Pontoise, 2007. À la fin du Moyen Âge, Marie de la Roche, unique héritière du seigneur de la Roche-Guyon, appartient à la très haute noblesse française. Lorsque son époux meurt en 1470, elle souhaite recouvrer ses biens hérités de son père ainsi que son douaire, droit de survie accordée à la veuve ; ses deux fils aînés, Jacques et Guyon, et leur oncle Jean de Bricquebec, n’accèdent pas à sa demande. S’en suit la saisine de la juridiction bailliagère du Cotentin et le procès qui s’ouvre alors entre Marie de la Roche et ses enfants dure près de soixante-dix-sept ans. Une enquête, établie en 1502 et retranscrite intégralement ici, nous en livre les méandres et nous éclaire sur autant d’aspects sociaux et juridiques que sont les rapports mère-enfants ou le rôle et la place des femmes dans la gestion des domaines seigneuriaux par exemple. Ces aspects renvoient à l’Histoire des femmes et du genre et invitent à voyager, sur les traces de Marie de la Roche, du Cotentin au Vexin français en passant par l’Anjou, où les vestiges des châteaux parfois magnifiquement conservés témoignent encore aujourd’hui de la grandeur et de la fortune de ces nobles. Cette étude de cas s’appuie essentiellement sur les archives du Chartrier de la Roche-Guyon conservé et en cours de restauration aux Archives départementales du Val d’Oise.

 

 

Prix Mnémosyne 2006

Lors de l’assemblée générale de l’association, le 4e prix Mnémosyne a été remis à : Solène DAOUDALSirènes romanes en Poitou, Xe – XIIe siècles, Avatars sculptés d’une figure mythique, maîtrise d’histoire médiévale sous la direction de Jean-Marie Guillouët, Université de Nantes, septembre 2004. En cette année de transition et de mise en place du LMD dans les Universités, le faible nombre de mémoires a obligé le jury à faire concourir les candidat-e-s des années 2006 et 2005 ensemble. « On ne tue pas une forme symbolique, on traque ses métamorphoses. » Cette étude a pour source les trophées d’une chasse aux sirènes menée sur le territoire du Poitou médiéval. Près de vingt siècles après l’Odyssée, la réinterprétation de la figure de la sirène dans l’art roman témoigne de l’errance d’un mythe. L’étude de trente-sept de ses avatars, essaimés dans les églises romanes du Poitou, permet d’évaluer l’empreinte dans la mémoire chrétienne d’une tradition iconographique séculaire. Un premier indice est apporté par le dédoublement de cette tradition entre imagerie classique et apocryphe : à l’époque médiévale, en effet, certaines sirènes sont de plumes quand d’autres sont d’écailles. En s’aventurant depuis le commentaire iconographique jusqu’à l’interprétation iconologique, les secrets de l’hybride se dévoilent sous l’écorce des pierre. A la fois petite-fille des sirènes homériques et aïeule de Mélusine, la sirène romane apparaît en définitive comme un symptôme des conflits idéologiques entre christianisme et paganisme.

Prix Mnémosyne 2005

Lors de l’assemblée générale de l’association, le 1er octobre 2005, le 3e prix Mnémosyne a été remis à : Hélène Jacquemin, Livres et jeunes filles nobles. L’exemple de la maison royale Saint-Louis de Saint-Cyr (1686-1793), sous la direction d’Anne-Marie Cocula et Dominique Picco, Université Michel de Montaigne, Bordeaux. Le prix été publié aux presses universitaires d’Angers en 2007. La société française du XVIIe siècle admet comme un lieu commun le postulat de l’infériorité du second sexe. Par conséquent, l’éducation des jeunes filles jugée inutile voire nuisible, est souvent délaissée même chez les élites. Voulant faire des petites filles de bonnes chrétiennes, la Réforme catholique a toutefois initié dès le XVIe siècle un mouvement en faveur de l’instruction féminine, qui s’est traduit par la création d’ordres à vocation enseignante, mais le programme éducatif reste limité. Aussi la création de la maison royale Saint-Louis de Saint-Cyr en 1686 fait-elle figure d’exception en soutenant la volonté royale de soumettre le second ordre par façonnage de la future élite féminine du royaume, tout en répondant à une mission de propagation de la foi. Le livre est aujourd’hui, pour l’historien, révélateur de ces deux faces complémentaires de Saint-Cyr, comme il fut autrefois un outil de cette œuvre. Omniprésent, polyvalent, il occupait une place matérielle et spirituelle de premier plan. En dépit des préventions des pédagogues méfiants à l’égard de ces objets potentiellement diaboliques, agents de divertissement et de perversion. Mme de Maintenon, imitée ensuite par les supérieures de la Maison royale, a su faire profiter Saint-Cyr de leur contenu. Quelle était la composition de la bibliothèque de la Maison royale ? Comment fonctionnait-elle ? Qui y avait accès et dans quelle mesure ? Si l’analyse thématique des bibliothèques développée dans cet ouvrage offre une nouvelle approche des idées et des centres d’intérêt des pensionnaires de Saint-Cyr, ainsi que de l’enseignement qui y était dispensé, elle permet également de faire la part entre les discours dithyrambiques qui font de Saint-Cyr un modèle de modernité, en louant l’aspect révolutionnaire de cet enseignement féminin, et les nombreuses critiques adressées à la maison d’éducation, accusée de stagnation, et donc de passéisme à la fin de son existence.

 

 

Prix Mnémosyne 2004

Lors de l’assemblée générale de l’association, qui s’est tenue à Blois lors des Journées de l’Histoire consacrées à l’histoire des femmes, le 2e prix Mnémosyne a été remis à : Cédric WEIS, Jeanne Halbwachs-Alexandre, une alinienne dans la mêlée, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, sous la direction de Pascal Ory et Michel Dreyfus. Le prix été publié aux presses universitaires d’Angers Jeanne Alexandre, sœur du sociologue Maurice Halbwachs, est l’une des principales figures du pacifisme intégral des années trente, à la fois peu connue du grand public et des spécialistes. Cet ouvrage éclaire le parcours de cette ancienne élève du philosophe Alain, agrégée de lettres et professeur de philosophie, qui se distinguera pendant la Grande Guerre en collaborant au Populaire du centre, offrant sa plume et son courage, pour la paix, contre l’Union sacrée. Durant l’entre-deux-guerres, Jeanne Alexandre participe activement avec son mari, le philosophe Michel Alexandre, à la publication des Libres propos, revue associant la pensée d’Alain à celle de ses disciples et consacrée, en grande partie, à l’expression de leur pacifisme. Cédric Weis interroge, tout au long de l’ouvrage, la nature et la singularité de l’engagement de Jeanne Alexandre, en montrant l’importance de la question sociale, la permanence de son humanisme et la persistance de son pacifisme, nonobstant la montée des périls. Le jury du prix Maitron, organisé par le Centre d’Histoire Sociale du XXe siècle, sous la présidence d’Antoine Prost, a également salué ce travail.

 

 

Prix Mnémosyne 2003

Lors de l’assemblée générale de l’association, qui s’est tenue en octobre 2003, le 1e prix Mnémosyne a été remis à : Anne RENOULT, Andrée Viollis, 50 ans de journalisme, sous la direction de Rosemonde Sanson et Christophe Charle, Université Paris I. Le prix Mnémosyne a été publié en 2004 aux Presses de l’Université d’Angers. Journaliste d’investigation, envoyée spéciale, correspondante de guerre, critique et chroniqueuse littéraire, romancière, essayiste, traductrice… Andrée Viollis se sera illustrée pendant plus d’un demi-siècle dans tous les domaines et sur tous les théâtres des opérations, de la guerre civile en Irlande à celle d’Espagne, de la Russie soviétique à l’Allemagne nazie, en passant par l’Inde en révolte, l’Afghanistan dans la tourmente, l’Indochine malmenée, la Chine et le Japon aux prises…

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