La Place des femmes dans l’histoire en 7 minutes

Que transmettons-nous aujourd’hui à nos enfants ? Certes, une histoire riche et complexe. Mais son récit, au masculin ou au neutre pluriel, reste partiel et partial, en décalage avec la mixité de nos sociétés démocratiques et l’état de la recherche scientifique. En respectant les programmes scolaires actuels et les passages obligés de la culture historique des citoyennes et citoyens de demain, cet ouvrage tente de proposer un autre récit qui sorte les femmes de l’ombre. Ni geste héroïque au féminin, ni histoire victimaire, il présente le nuancier infini des relations entre hommes et femmes, rend compte de leurs actions respectives et s’interroge sur le sens que chaque société attribue au masculin et au féminin. Chapitres de substitution et chapitres de complément forment la trame d’un manuel d’histoire mixte et offrent un ensemble de dossiers documentaires adaptés à une exploitation pédagogique. Réalisé à l’initiative de l’association Mnémosyne, l’ouvrage est destiné aux professeurs de l’enseignement secondaire et élémentaire, aux étudiants, aux parents d’élèves, et à tous les lecteurs et lectrices conscients que les femmes, comme les hommes, font l’histoire.

La revue de presse et du web

-France Culture, La Fabrique de l’histoire, Emmanuel Laurentin, entretien avec Françoise Thébaud, 19 novembre 2010.

-Blog de Philippe Petit : Marianne2, chronique du 29 novembre 2010 sur France Culture, Pas la peine de crier, « L’histoire mixte, vous connaissez ? »

-Jean-François Dortier, « Entretiens de Blois. Ballade dans la cité de l’histoire », Sciences humaines, décembre 2010.

Quelques allées plus loin, au hasard, mon regard tombe sur un panneau « Mnémosyne » (Asssociation pour le développement de l’histoire des femmes et du genre »). Trois historiens sont là pour présenter un livre d’exception, La Place des femmes dans l’histoire. Une histoire mixte (Belin), qui vient tout juste de sortir de l’imprimerie. Une livre qui a la facture d’un manuel, qui respecte les découpages d’histoire scolaire, propose des textes de synthèse, des documents…, mais dont l’optique est celle de relire l’histoire en prenant en compte la place des femmes, « un autre récit qui sort les femmes de l’ombre », écrit le dépliant.

Charlie Hebdo, Antonio Fischetti : « Femmes, les oubliées de l’histoire », 29 décembre 2010, n° 967.

Je ne sais pas si vous vous souvenez des cours d’Histoire, mais il n’y a pas beaucoup de jupons. À part quelques figures comme Jeanne d’Arc, Marie-Antoinette ou Eva Braun, qu’il s’agisse des rois, des militaires ou des révolutionnaires, quasiment que des mecs. Pour Françoise Thébaud, l’une des coordinatrices du livre, « le regard de l’historien est un regard masculin ». Tenez, un exemple : les manuels scolaires déclarent fièrement que la France est l’un des premiers pays d’Europe à avoir établi le suffrage universel en 1848. Alors qu’en fait il ne l’était que pour les hommes ! Le suffrage pour tout le monde, ça n’arrive qu’en 1944. Et là, ça change tout, car la France devient l’un des derniers pays à l’établir (En Angleterre, les femmes votent depuis 1928).

Blog de Florence LaunayHistoire de musiciennes, « Et pour continuer une histoire très énervante ».

Strabon, site des professeurs d’histoire et géographie de l’académie de Versailles, compte rendu de Véronique Antomarchi, 17 janvier 2011.

-La Dur@nce, 29 janvier 2011

Le coup de coeur

A l’occasion de la sortie en librairie du livre « La place des femmes dans l’histoire. Une histoire mixte », Dominique Santelli a réalisé un entretien avec Annie Rouquier, initiatrice des premières Rencontres de la Dur@ance de 2001, « Les femmes dans l’histoire et le droit au passé », et co- auteure avec Françoise Thébaud, Irène Jami et Geneviève Dermenjian de l’ouvrage paru chez Belin à la rentrée.

Égalité, les femmes et les hommes qui font l’info, entretien avec Louis-Pascal Jacquemond : « Il faut aborder l’enseignement de l’histoire sous un angle mixte », 3 février 2011.

Les Clionautes, compte rendu par Émilie Germain-Védrenne, 11 février 2011.

Synthèse d’actualité du service des droits de la femme et de l’égalité, ministère des solidarités et de la cohésion sociale, 10 mars 2011, p. 7.

Le 9 mars les « confidentiels » nous apprenaient que Roselyne Bachelot-Narquin a offert « un tablier aux hommes du gouvernement et au chef de l’Etat ». La ministre a en effet fait parvenir à tous les membres du gouvernement et au président de la République un livre intitulé « La place des femmes dans l’histoire » et « deuxième petit cadeau », selon le quotidien : « un tablier brodé à leur prénom ». « Les femmes n’ont eu que le livre car elles ont déjà le tablier » s’est amusé la ministre selon le journal.

Hommes et libertés, revue de la LDH, note de lecture par Annie Rouquier : « Une histoire mixte pour une cité mixte ? », 31 mars 2011.

– Causette, n°13, mars 2011.

Histoire : La place des femmes dans l’histoire

Le Monde des livres, entretien avec Françoise Thébaud : « Le récit historique proposé aux élèves reste très masculin », propos recueillis par Nicolas Offenstadt, 17 juin 2011.

Égalité, les femmes et les hommes qui font l’info, entretien avec Florence Rochefort : « Enseigner le genre dans les cours de SVT est une avancée formidable », 1 septembre 2011.

-Association Adéquations, développement humain durable, diversité culturelle, solidarité internationale, égalité hommes/femmes, entretien avec Irène Jami, 5 septembre 2011.

Libération, Véronique Soulé : « Au chapitre des grandes femmes », 7 septembre 2011.

L’ouvrage est une somme passionnante où, de l’Antiquité au monde contemporain, on découvre que les femmes, même reléguées à la sphère privée, furent aussi un moteur de l’histoire, qu’elles s’engagèrent en politique alors même qu’elles étaient privées de droits civiques, qu’elles créèrent alors même que leurs œuvres étaient regardées de haut. Et enfin, qu’elles ont toujours travaillé, et cela bien avant 1914 où elles ont remplacé les hommes partis au front…

-France Culture, La Fabrique de l’histoire, Emmanuel Laurentin, 9 septembre 2011, entretien avec Irène Jami sur le genre dans les manuels scolaires

Alternatives Économiques, hors-série poche n°051, Le Temps des femmes, « Une trop petite place dans les livres d’histoire », septembre 2011.

Plece-AlternativesEconomiques

US L’Université syndicaliste, magazine du SNES. EGALITÉE, supplément au n°719 du 10 mars 2012, « Et si on changeait de manuels ? », interview croisée de Geneviève Dermenjian, Irène Jami, Annie Rouquier et Françoise Thébaud.–

Genesis, 2011, X, 2. Compte rendu d’Anna Bellavitis, « Insegnare la storia delle donne nelle scuole francesi », p. 203-206.

Blog de Nicolas Legrand, 9 novembre 2012.

PlacefemmePF

2012

 

lundi 14 mai, présentation par Irène Jami au Lycée Mansart de Saint Cyr l’Ecole,

samedi 10 mars intervention d’Irène Jami à la bibliothèque deColombes, à l’occasion de la présentation du projet de « Musée de la Femme 2012 » soit 5 sculptures vivantes pour raconter l’histoire de la femme de la préhistoire de Lucy jusqu’aux années de révolte de Simone de Beauvoir.

 

2011

 

Vendredi 10 juin : 14h00 à 16h00 : « Premier Salon Méditerranéen des Publications de Femmes » à la Cité des Associations (93 la canebière); Conférence de Jean-Baptiste Bonnard, co-auteur de La place des femmes dans l’Histoire, une histoire mixte, éditions Belin, paru en novembre 2010, à l’initiative de l’association Mnémosyne pour l’histoire des femmes et réunissant 33 historiennes et historiens. Et, présentation en avant-première du livre Parisiennes de Malka Marcovich, paru aux éditions Balland en juin 2011, en présence de l’auteure.

Du 10 au 12 juin 2011 : 1er Salon Méditerranéen des Publications de Femmes

5 avril 2011 : Présentation par Françoise Thébaud à la mairie d’Arles (culture, droit des femmes) avec la librairie Forum Harmonia Mundi.

4 avril 2011 : Conférence autour du livre La place des femmes dans l’histoire paru aux éditions Belin en octobre 2010 avec Irène Jami, co-auteure de l’ouvrage, Lydie Bodiou, historienne, Université de Poitiers, spécialiste en histoire du genre, Anne Jollet, historienne, Université de Poitiers, coordonnatrices.

Bibliothèque Universitaire Sciences 1 rue Charles Claude Chenou POITIERS

Mardi 22 mars 2011 : Présentation par Françoise Thébaud à la bibliothèque de Saint-Égrève

Samedi 19 mars 2011 : Journée d’études Mnémosyne

Vendredi 18 mars 2011 : Signature au Salon du livre

Mercredi 16 mars 2011 : École normale supérieure de Lyon – Institut français de l’éducation

14h – 17h – Salle F008

Pascale Barthélémy présidente de Mnémosyne Maîtresse de Conférences en Histoire contemporaine École Normale Supérieure de Lyon

Présentation de l’ouvrage « La place des femmes dans l’histoire » Françoise Thébaud Professeure émérite d’Histoire contemporaine à l’Université d’Avignon

« Le regard d’une historienne américaine sur la place des femmes et du genre » Leora Auslander Professor of European Social History, University of Chicago

« Quelle place les programmes du collège et du lycée font-ils à l’histoire des femmes et du genre ? » Louis-Pascal Jacquemond Inspecteur d’Académie-Inspecteur Pédagogique Régional honoraire

« Enseigner la place des femmes en France dans la vie politique et sociale au XXe siècle (classe de 1re) » Michelle Zancarini-Fournel Professeure émérite d’Histoire contemporaine à l’Université Lyon I.

Echanges/Débat avec les présents sur leurs expériences et pratiques pédagogiques.

Samedi 12 mars 2011 : Noisy-le-Grand. Mars au féminin

L’histoire des femmes et du féminisme

/CONFÉRENCE / Un plateau d’historiennes, écrivaines, militantes et féministes pour débattre de la place des femmes dans l’histoire et de l’histoire du féminisme. Le droit de vote, la création du Mouvement de Libération des Femmes, l’émancipation des femmes seront abordés.

Les conférencières participeront à une séance dédicace de leurs ouvrages avec la contribution de la librairie noiséenne Folies d’encre.

Avec Geneviève Fraisse, philosophe et historienne de la pensée féministe française, Thérèse Clerc, militante de mai 68 et des mouvements féministes, Antoinette Fouque, co-fondatrice du Mouvement de libération des femmes, psychanalyste, philosophe, politologue et éditrice, Irène Jami, historienne et notamment co-auteur de La place des femmes dans l’histoire.

Sur réservation auprès de la Maison pour tous du Champy au 0145925349.

9 mars 2011 : Cafés Histoire Association Thucydide

Femmes de pouvoir – Femmes au pouvoir en France de la Révolution à nos jours

Horaires : de 20:00 à 21:30 Lieu : Bistrot Saint-Antoine 58 rue du Faubourg-Saint-Antoine 75012 Paris – Métro : Stations Bastille (lignes 1, 5, 8) et Ledru-Rollin (ligne 8) – Bus : Lignes 76 et 86, arrêt « La boule blanche ».

Intervenantes :

◦ Madame Janine MOSSUZ-LAVAU, politologue, directrice de recherche CNRS au CEVIPOF, Centre de recherches politiques de Sciences Po. Chargée de cours au master d’histoire et de théorie politique de l’IEP de Paris. Elle est membre de l’Observatoire de la parité.

°Madame Séverine LIATARD, journaliste à La Fabrique de l’Histoire sur France Culture. Elle vient de faire paraître sa thèse consacrée aux femmes politiques depuis 1945 aux éditions Complexe.

◦ Madame Irène JAMI, coordinatrice du manuel « La place des femmes dans l’histoire. Une histoire mixte », édité par l’Association Mnémosyne (Belin, 2010, 416 p.).

10 février 2011 : Café littéraire Centre Dugommier, 12 bd Dugommier, 13001 Marseille Forum Femmes Méditerranée & le Collectif 13 Droits des Femmes

04 91 91 14 89 -ffm13@wanadoo.fr – femmes-med.org

31 janvier 2011 : A l’occasion de la sortie de l’ouvrage  » La place des Femmes dans l’histoire » ,la Boîte à Livres organise une rencontre avec Irène Jami à l’Auditorium de la Bibliothèque Municipale de Tours.

11 janvier 2011 : BHVP « Comment évolue l’Histoire des femmes et du féminisme ? » Dans le cadre des manifestations culturelles organisées par Paris Bibliothèque toute l’année à l’occasion de l’exposition organisée par Annie Metz et Florence Rochefort.

Table ronde avec Michèle Perrot, historienne ; Annie Metz, conservatrice en chef responsable de la bibliothèque Marguerite Durand ; Florence Rochefort, historienne et chargée de recherche au CNRS (Groupe Sociétés, Religions, Laïcités, EPHE/CNRS) ; Pascale Barthelemy, maître de conférences en Histoire contemporaine Lyon (ENS), présidente de «Mnémosyne». Animée par Alexie Lorca, journaliste au magazine Atmosphères, critique littéraire et réalisatrice de documentaires.

7 janvier 2011 : Master ETT-ENS Genre féminisme et mobilisations collectives‬

Site : ENS, Campus « Jourdan », 48 bd Jourdan, 75014 Paris Métro Porte d’Orléans, RER Cité universitaire. Coordination : Laure Bereni (CNRS-Centre Maurice Halbwachs), Marion Charpenel (Sciences-Po, CEE), Magali Della Sudda (Institut universitaire européen de Florence), Alban Jacquemart (EHESS, IRIS), Camille Masclet (Université de Lausanne, IEPI), Bibia Pavard (Sciences Po, Centre d’histoire)

L’histoire des femmes enseignée dans le secondaire

Intervenantes : Nicole Lucas (Université Rennes 2 – CERHIO, IUFM/UBO) : « Dépasser les carences de l’histoire des femmes enseignée, penser une histoire partagée et citoyenne et construire des pratiques équilibrées »

 

2010

 

Pascale Barthélémy (ENS de Lyon – LARHRA) : « Autour du manuel réalisé par l’association Mnémosyne : La place des femmes dans l’histoire. Une histoire mixte, Belin, 2010 »

26 et 27 novembre 2010 : Journées d’automne critique co-organisées par le CVUH et la revue Cahiers d’histoire, à Bobigny.

22-24 Novembre 2010 : Colloque de l’IUFM de Toulouse autour de la masterisation des concours de l’enseignement sur le thème : L’égalité filles/garçons… » Compte rendu sur le site Snuipp-FSU

16 octobre 2010 : Rendez-vous de l’histoire à Blois

Membre de Mnémosyne, Louis-Pascal Jacquemond fait partie des 33 historien-ne-s qui ont rédigé le manuel. Il est agrégé d’histoire, diplômé en droit et en géographie, docteur de troisième cycle en histoire contemporaine. Il a été instituteur, professeur, puis inspecteur d’académie jusqu’en 2010.

Quelle est la genèse de ce manuel ?

Le projet est à l’initiative du collectif Mnémosyne, un groupement d’historiens dont le noyau dur était constitué au départ d’historiennes autour de Michelle Perrot, de Françoise Thébaud…
Ce projet nous tenait à cœur depuis sept ou huit ans et nous avons contacté plusieurs éditeurs, sans succès. Nous avons été soutenus par la région Ile-de-France et Belin a trouvé que notre initiative correspondait chez eux à un projet d’ouvrages destinés aux enseignants pour épauler les manuels scolaires.

Qu’est-ce qui a motivé la création de cet ouvrage ?

D’abord un aspect militant. Nous considérons que la dimension du genre et des femmes est très insuffisamment enseigné en histoire et que la vulgarisation des connaissances sur l’histoire des femmes mérite d’être développée.

L’histoire des femmes est devenu un champ de recherche et de publications reconnu, et dans les enseignements universitaires, le genre a été bien introduit. Parmi les questions du Capes ou de l’agrégation par exemple, il n’est pas rare que certaines abordent la question des femmes. Mais ce qui me gène c’est que le sujet des femmes ne soit considéré que comme une partie de l’histoire et non comme une focale. Alors qu’implicitement on enseigne l’histoire sous la focale hommes.

Malgré les progrès observés dans l’enseignement supérieur, les manuels scolaires, de l’école primaire au lycée, n’abordent l’histoire que sous un angle masculin.
J’étais inspecteur d’académie chargé notamment des programmes d’histoire et géographie. Nous n’étions que quelques-uns à vouloir faire bouger les programmes.

L’ouvrage s’adresse aux enseignants. Or, ceux-ci se plaignent souvent de programmes surchargés, ne craignez-vous pas une réticence à l’égard de ce qui pourrait leur sembler une « charge » supplémentaire ?

L’ambition du livre c’est de montrer aux enseignants que sur le même thème on peut avoir une autre focale et entrer par le sujet des femmes. Nous ne voulons pas alourdir les programmes.

On peut, par exemple, enseigner le 19e siècle en parlant des femmes peintres et écrivains, ça ne coûte rien. Ou la Révolution française à partir des portraits de femmes d’Arthur Young, un anglais qui circule en France de 1787 à 1789. Ses portraits de paysannes suffiraient à parler de leur activité, de l’agriculture, à décrire la société, les rapports de pouvoir, les rapports à la terre. Cela ne constitue pas un changement radical de l’enseignement de l’histoire, c’est juste une approche différente.

Dans la préface du livre, Michelle Perrot estime que « proposer une histoire mixte peut faire comprendre aux garçons et aux filles d’aujourd’hui le présent parfois énigmatique de leurs relations » ?

J’en suis convaincu. Au travers d’un tel enseignement, il y a une finalité civique très forte. Il faut permettre aux filles et aux garçons de ne pas reproduire de manière implicite une culture inscrite dans un modèle de domination masculine, dans l’idée qu’il y a des assignations sexuées et que certains métiers se déclinent obligatoirement au masculin. C’est important que dans l’enseignement il y ait des figures exemplaires.

La seule matière enseignée dans laquelle on aborde les rapports hommes-femmes, c’est en SVT (sciences de la vie et de la Terre) avec l’enseignement de la reproduction humaine et de l’éducation sexuelle. Le problème c’est que l’on parle d’une naturalité des différences. Les femmes portent les enfants, il peut donc être perçu comme naturel par les élèves le fait qu’elles s’en occupent. Si d’autres matières n’abordent pas l’égalité des sexes ou l’analyse des rapports hommes-femmes, l’approche « naturelle » peut-être dangereuse.
Si l’enseignement, et pas seulement en histoire, ne crée pas suffisamment de références masculines et féminines on ne fera que reproduire les stéréotypes, les pratiques actuelles. Le plafond de verre que subissent les femmes actuellement fonctionne en grande partie à cause de cela.

Vous êtes 7 hommes sur 33 historiens à avoir contribué à la rédaction du livre. L’histoire des femmes et du genre est-elle encore plutôt une affaire de femmes ?

Ce sont en général les femmes qui traitent les thèmes abordés dans le manuel. Au départ, il ne devait y avoir que des femmes dans le projet. Puis le parti pris a été de chercher à chaque fois le ou la spécialiste du thème.
Fabrice Virgili, par exemple, est spécialiste des relations de genre pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a travaillé notamment sur les femmes tondues à la libération et aborde cette stigmatisation physique comme une façon pour les hommes de se dédouaner de ne pas avoir été viril à un moment donné. Il est le seul à avoir travaillé sur ce sujet.

En tant qu’homme, qu’est-ce qui vous a poussé à envisager l’histoire sous l’angle des femmes ?

J’avais 20 ans en 1968, j’étais entouré de filles, du MLF ou non. Les discussions sur les rapports hommes-femmes étaient nombreuses. Quand je me suis marié, une question essentielle était la répartition des tâches ménagères. Est-ce que mon vécu à cette époque est le déclencheur ? Je ne sais pas.
Et puis, j’ai été élevé par des femmes et c’est mon arrière-grand-mère me racontant la vie de ses aïeules qui m’a donné le goût de l’histoire.

Vous considérez-vous féministe ?

Je ne sais pas, c’est perçu comme ça en tous cas.
Ma femme dirait que non…

Propos recueillis par Catherine Capdeville – EGALITE