Article de Chantal Antier, » Deux femmes oeuvrant dans la Grande Guerre : Louise de Bettignies et la reine Elisabeth », Revue historique des armées, 2013, n°272 « Aux armes citoyennes », p.51-60.
http://rha.revues.org/7782
Article de Chantal Antier, » Deux femmes oeuvrant dans la Grande Guerre : Louise de Bettignies et la reine Elisabeth », Revue historique des armées, 2013, n°272 « Aux armes citoyennes », p.51-60.
http://rha.revues.org/7782
Venant après deux autres, consacrés aux périodes 1750-1810 et 1600-1750, ce recueil poursuit l’exploration de l’ample controverse qui, durant plusieurs siècles, agita la France (et au-delà d’elle une bonne partie de l’Europe) à propos de la place et du rôle des femmes dans la société. Il remonte aux premiers temps de cette polémique, dont la « querelle du Roman de la Rose » entre Christine de Pizan et de grands intellectuels parisiens constitua le premier épisode retentissant, pour se clore sous le règne d’Henri IV, monté sur le trône après dix ans de guerre civile et de débats incessants sur la « loi salique » – prétendue règle d’exclusion des femmes de l’héritage de la Couronne. Il couvre ainsi l’une des périodes les plus prolixes sur le sujet, notamment en raison de la naissance de l’imprimerie, qui joua là un rôle majeur.
Revenant à nouveaux frais sur les textes canoniques de la Querelle, cet ouvrage s’attache également à des sujets, à des œuvres, à des lieux qui jusqu’alors n’y semblaient pas reliés, comme la création des premiers salons (l’une des réponses à l’essor des universités et des collèges accessibles aux seuls hommes), ou comme l’interminable « querelle de la Belle Dame sans merci », qui vit s’affronter les partisans et les adversaires du libre choix des femmes en amour. L’ensemble met en évidence à quel point le savoir et le pouvoir furent au cœur des échanges entre misogynes et philogynes, entre « champions des dames » et antiféministes. À quel point, aussi, celles et ceux qui voulaient l’égalité surent construire des espaces de résistance et des argumentaires qui allaient servir aux siècles suivants – et finalement mettre en échec le monopole des hommes sur ces domaines stratégiques.
https://publications.univ-st-etienne.fr/product.php?id_produit=865
Armel DUBOIS-NAYT, Nicole DUFOURNAUD,Anne PAUPERT, Publications de l’Université de Saint-Etienne, 2013.
Alors que les femmes ont toujours constitué une part importante des flux d’immigration en France, la dimension sexuée du phénomène a été très peu étudiée par les historiens. L’entre-deux-guerres, période exceptionnelle d’immigration, méritait qu’on s’y intéresse. Comment représente-t-on les hommes et les femmes immigrants ? L’immigration des femmes est-elle envisagée différemment de celle des hommes ? La France a-t-elle besoin d’une immigration féminine ? Le genre de l’étranger joue-t-il sur son droit au séjour et au travail ? L’accès à la nationalité française est-il équivalent pour les hommes et les femmes étrangers ?
Par l’étude de milliers de dossiers et de sources diverses et originales, l’auteure, qui travaille avec bonheur les jeux d’échelles – du national au local à travers l’exemple marseillais –, analyse avec finesse des représentations, des politiques, des parcours et des pratiques administratives. Remarquable contribution au savoir sur les migrations dans une perspective genrée, ce livre démontre plus largement qu’une analyse intégrant le genre est incontournable pour mieux comprendre la construction des États-nations et des citoyennetés.
http://catalogue-editions.ens-lyon.fr/fr/livre/?GCOI=29021100644000
Ce livre s’intéresse au rôle politique des femmes de l’aristocratie dans la Fronde et aux représentations dont il fait l’objet au XVIIe siècle, de façon à en faire apparaître les enjeux politiques, sociaux et culturels. Les actions accomplies, mais surtout les discours, les mises en scène et, plus généralement, toutes les stratégies de communication qu’emploient les Frondeuses et leur entourage pour intervenir dans la guerre civile sont examinés, ainsi que les témoignages des contemporains. Or, les sources écrites et la documentation iconographique révèlent une conception du pouvoir, du champ d’action des femmes et des rapports entre femmes et pouvoir bien plus ouverte et audacieuse que ne le laisse entendre la règle de l’exclusif masculin. Tous les projets politiques auxquels participent ces femmes, une quinzaine environ, sont considérés, du début de la régence d’Anne d’Autriche en 1643 à l’avènement du règne personnel de Louis XIV en 1661. Deux modes d’action principaux apparaissent : les interventions à caractère militaire des Amazones de la Fronde d’une part, celles qui relèvent de la diplomatie occulte accomplies par les « intrigantes » d’autre part. L’examen des moyens employés conduit à souligner l’ancrage des Frondeuses dans des réseaux familiaux, amicaux et clientélaires puissants où elles occupent des positions stratégiques. Pour plusieurs d’entre elles, l’analyse des actes et des discours avant, pendant et après les troubles civils pose la question d’une éventuelle démarche d’émancipation à caractère féministe
Les études sur le genre, qui ont connu un essor important depuis les années 1970, offrent de nouvelles clés pour appréhender les disciplines traditionnelles. Alors que la science politique se montre plus rétive que d’autres à la prise en compte des perspectives du genre, l’objet de cet ouvrage est de révéler leurs apports décisifs à l’analyse du politique.
Les notices de ce dictionnaire pionnier recensent les concepts, théories et objets canoniques de la science politique (citoyenneté, libéralisme, administration, partis politiques, mondialisation, etc.) en montrant le rôle central du genre dans leur genèse et leur maturation. Elles révèlent aussi le fonctionnement des inégalités entre les femmes et les hommes dans les partis, les assemblées, et la manière dont se fabrique et s’exprime le rapport entre les sexes dans les discours et les comportements politiques. Enfin, elles présentent les nouveaux concepts forgés par les spécialistes du genre (care, féminisme d’État, intersectionnalité, etc.).
Écrit dans une langue claire et accessible, fort d’une approche comparative entre études anglophones et francophones et d’une vaste bibliographie constituant un outil de référence indispensable, cet ouvrage tire aussi sa richesse de la contribution de plus de 50 spécialistes de différentes générations, qu’il s’agisse d’auteur.e.s qui ont créé des concepts ou mené les premières enquêtes sur le genre en politique, ou de jeunes chercheur.e.s qui les utilisent et les font vivre aujourd’hui.
http://www.pressesdesciencespo.fr/fr/livre/?GCOI=27246100050350
Catherine Achin et Laure Bereni (dir), Presses de Sciences Po, 2013.
Paul et Louise s’aiment, Paul et Louise se marient, mais la Première Guerre mondiale éclate et les sépare. Paul, qui veut à tout prix échapper à l’enfer des tranchées, devient déserteur et retrouve Louise à Paris. Il est sain et sauf, mais condamné à rester caché. Pour mettre fin à sa clandestinité, Paul imagine alors une solution : changer d’identité, se travestir. Désormais il sera… Suzanne. [D’après l’essai La Garçonne et l’Assassin, éditions Payot]
À l’image des mouvements qui les ont produites, les affiches féministes sont hétéroclites, foisonnantes, utopiques. Et contrairement aux affiches communistes, socialistes ou fascistes, elles n’ont pas été fabriquées par des partis ou des organisations centralisées et structurées, mais par des groupes pluriels. Leur production laisse davantage place à l’artisanat. Leur objectif est de rendre visibles les femmes, les oppressions qu’elles subissent ou leurs combats. Il s’agit aussi de convaincre de la légitimité de la revendication de l’égalité entre les sexes, et d’influencer les mentalités en changeant les images disponibles, en revalorisant la femme et en proposant des rôles sexués alternatifs. Les affiches féministes sont ainsi en dialogue avec celles des partis politiques, mais également avec celles de la culture de masse, en particulier la publicité. Et comme il n’y a pas un féminisme, mais une multitude, cela conduit à une grande variété de styles et de messages. Pour autant, il est possible de repérer des continuités dans les thèmes abordés. Les auteures en ont retenu six : la vie politique ; le travail ; la maternité et la famille ; la colonisation et l’immigration ; la création artistique ; l’institutionnalisation du féminisme. Au-delà des évolutions chronologiques, ces questions traversent, comme autant de fils rouges, les luttes des femmes du XXe et du XXIe siècle.
http://www.myboox.fr/livre/femmes-en-lutte-2233365.html
Bibia Pavard & Michelle Zancarini-Fournel,
Éditions Les Échappés, 2013.
L’armée, l’école et le pouvoir politique sont connus pour avoir fait évoluer les usages de l’exercice corporel, cependant la part de la médecine et des sciences reste encore relativement inexplorée. En effet, si la participation des médecins dans la formulation d’une « éducation du physique » ne fait pas mystère, elle constitue un processus difficile à appréhender et les formes de l’engagement médical demeurent floues et méconnues.
Autour de quelques individus, de quelques institutions et de périodes charnières, cet ouvrage se propose de combler ce vide en analysant les dynamiques de la constitution de pratiques d’exercice corporel « médicales »
http://www.editions-glyphe.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=1502
Grégory Quin & Anaïs Bohuon, Paris, Éditions Glyphe, 2013.
L’ouvrage se propose de dresser un tableau de l’évolution de la branche féminine des Chartreux, de son apparition jusqu’au XVe siècle. Il s’agit ensuite, sur la base de cette synthèse chronologique, de chercher à comprendre si les moniales cartusiennes, bien que peu nombreuses, constituent une branche pleinement intégrée à l’ordre des Chartreux ou s’il s’agit d’un phénomène secondaire, marginal par rapport à la branche masculine.
Une question qui s’applique aussi bien à leur mode de vie, qu’à la liturgie qu’elles mettent en oeuvre ou à la spiritualité qu’elles ont pu développer. Originalité du monachisme féminin médiéval, adaptation d’une règle érémitique à un publique féminin pourtant peu apte à ce mode de vie dans la vision médiévale, épiphénomène ou branche à part entière de l’ordre chartreux, les questions posées par l’expérience des moniales cartusiennes sont nombreuses.
C’est aussi la différenciation des sexes dans la société médiévale, à partir d’un idéal monastique commun, qui se dessine. C’est également l’occasion de montrer que l’on peut, par l’histoire du genre, faire avancer l’histoire religieuse, celle des moniales d’abord, mais également celles des Chartreux eux-mêmes puisque l’attitude qu’ils adoptent tout au long du Moyen Âge -et l’évolution de leurs postures- permet d’appréhender leur vision des femmes médiévales en général et celle des moniales en particulier.
Qu’on les appelle « amis des femmes », « champions des dames », « alliés », « pro-féministes »…, les hommes engagés pour l’égalité des sexes constituent une cohorte plus ancienne, nombreuse et active qu’on ne le croit généralement. On leur doit en effet, jusqu’à la Renaissance, la totalité des textes connus ayant défendu la thèse de l’égale dignité des deux sexes. On leur doit d’avoir soutenu avec acharnement la plus ancienne revendication des femmes, celle de l’accès à l’éducation, et souvent d’avoir travaillé à sa mise en œuvre. On leur doit d’avoir longtemps défendu les idées les plus radicales quant à leur accès à toutes les professions et à toutes les responsabilités temporelles ou spirituelles. On leur doit les batailles menées au sein des assemblées strictement masculines, à coup de votes, de discours et de manœuvres, qui finirent pas aboutir – presque partout – à des lois, à des droits, à des pouvoirs.
C’est à cette réalité aussi incontestable que mal connue qu’est consacré ce livre, l’une des premières tentatives de focalisation sur leur groupe, leurs démarches, leurs idéaux, leurs combats, leurs stratégies… Rassemblant les contributions des meilleurs spécialistes de plusieurs disciplines, il nous permet de parcourir huit siècles d’histoire et de dépasser largement les frontières européennes.
Contributions de : Olivier Blanc, Noël Burch, Claire Charlot, Ginevra Conti-Odorisio, Élise Devieilhe, Alban Jacquemart, Catherine Jacques, Florence Launay, Yannick Le Quentrec, Nicole Mosconi, Janine Mossuz-Lavau, Marie-Frédérique Pellegrin, Michel Prum, Hélène Quanquin, Yannick Ripa, Florence Rochefort Cristina Scheibe Wolff, & Éliane Viennot.
Florence Rochefort & Éliane Viennot (dir.) |
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