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This is a revolutionary reinterpretation of the French past from the early fifteenth century to the establishment of the Third Republic, focused on public challenges and defenses of masculine hierarchy in relations between women and men. Karen Offen surveys heated exchanges around women’s ‘influence’; their exclusion from ‘authority’; the increasing prominence of biomedical thinking and population issues; concerns
about education, intellect, and the sexual politics of knowledge; and the politics of women’s work. Initially, the majority of commentators were literate and influential men. However, as more and more women attained literacy, they too began to analyze their situation in print and to contest men’s claims about who women were and should be, and what they should be restrained from doing, and why. As urban print culture exploded and revolutionary ideas of ‘equality’ fuelled women’s claims for emancipation, this question resonated throughout francophone Europe and, ultimately, across the seas.

Notre système onomastique, composé d’un nom de famille et d’un prénom, est le fruit d’une longue évolution qui a fait du « nom de famille » le support privilégié de l’identité d’appartenance et souvent un discriminant de celle des femmes par rapport aux hommes, ces derniers pouvant seuls le transmettre à leur descendance. Mais il est un autre élément du nom à savoir ce que nous appelons le prénom qui fut pendant des siècles le seul nom de l’individu, homme ou femme. Or ce nom propre donné à la naissance a pu signifier la moindre valeur des filles et donner également à voir une subordination des femmes. Que font les noms sexués aux personnes ? En quoi peuvent-ils avoir des effets sur la construction sociale du sexe ? Quand et comment les femmes ont-elles contesté notre système onomastique ? Ce numéro de Clio met en lumière les différentes formes de la subordination des femmes que traduit leur nom, aussi bien dans les sociétés européennes du passé que dans d’autres sociétés, ainsi que la révolution que constituent depuis les années 1970 les législations européennes égalitaires en matière de nom.

nom des femmes

 

 

Agnès FINE & Christiane Klapisch-Zuber

Clio. Femmes, Genre, Histoire, n°45 (juin 2017)

 

 

La Seconde Guerre mondiale a été marquée par une répression accrue des homosexuel.le.s dans de nombreux pays d’Europe. On sait moins que dans le même temps, certains États européens ont dépénalisé l’homosexualité, voire engagé des politiques permettant de comprendre pourquoi ce continent fait office de précurseur dans la lutte contre les discriminations.

En allant au-delà de la question des persécutions des homosexuels dont on connaît le rôle central joué par l’Allemagne nazie entre 1939 et 1945, cet ouvrage interroge pour la première fois le quotidien des femmes et des hommes homosexuels en temps de guerre. En faisant appel à des spécialistes européens de cette question, ce livre ouvre sur une autre histoire, marquée certes par la répression, mais teintée aussi d’engagement dans les armées en guerre, de résistance dans des réseaux clandestins, sans pour autant faire l’impasse sur la collaboration.

Il s’agit d’une première étude à l’échelle du continent européen qui nous permet de mieux comprendre, chapitre après chapitre, pourquoi la Seconde Guerre mondiale constitue une période charnière pour les homosexuel.le.s en Europe.

9782369425564

Régis Schlagdenhauffen, Julie Le Gac, Fabrice Virgili (dir.)

Nouveau Monde éditions, 2017

http://www.nouveau-monde.net/livre/?GCOI=84736100200230&

Une jeune femme maghrébine, étudiante brillante, semble être la proie d’un séducteur-recruteur qui la manipule sur le net et veut l’attirer en Syrie. Sa professeure de « Civilisation et de littérature française », avertie par son frère, et ses parents sidérés, ont-ils le pouvoir de la sortir de cette emprise? Cette pièce ouverte à plusieurs langages scéniques, oscille entre le burlesque et le drame du départ des jeunes pour le Djihad.

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=52632

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Dominique Gauthiez-Rieucau, L’Harmattan, 2017

Contrairement aux idées reçues, c ‘est sous la Révolution française que les premières écoles publiques de filles voient le jour. Objet de débats, ces dernières constituent un espace de régénération visant à faire advenir un modèle de féminité républicaine. Sous l’Empire et la Restauration, s’affrontent en effet plusieurs conceptions de l’enseignement féminin prédominé par la morale. Bien que minoritaires, certaines expériences pédagogiques alimentent l’espoir d’un accès pour toutes à la citoyenneté.
En utilisant le concept de genre, Caroline Fayolle montre en quoi l’école participe à la fabrique conflictuelle des identités sexuées et politiques. Au cœur des pratiques étudiées, la division sexuelle du travail se révèle fondamentale pour interroger la mise à l’écart durable des femmes de la Cité.

http://cths.fr/ed/edition.php?id=7190

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Caroline Fayolle, CTHS éditions, 2017.

 

Comment exercer son métier de reine ? Comment résister à la routine des divertissements utiles et des obligations de son sexe ? Comment surtout s’inventer un rôle politique lorsqu’on est née Marie-Caroline de Habsbourg-Lorraine et qu’on se trouve exilée à la cour de Naples, au cœur des tumultes de l’Italie des Lumières ? De 1781 à 1785, la reine de Naples s’est attachée à l’exercice quotidien de ses « écritures », sans doute pour discipliner ses propres affects.

C’est à la lecture de ce diaire qu’est convié le lecteur. Écrit dans le français parfois audacieux qui était la langue des élites européennes, ce journal d’une reine est un document historique d’une exceptionnelle richesse. Au-delà de la chronique de la vie de cour, on y assiste au surgissement d’un moi souverain qu’agite, en ces années pré-révolutionnaires, le souffle de l’histoire.
Rassemblant des pièces dispersées, Mélanie Traversier reconstitue le journal de Marie-Caroline de Naples, présenté ici pour la première fois dans son intégralité. L’édition annotée comporte en effet la retranscription d’un manuscrit que l’on croyait perdu : le récit du voyage de la reine en Italie du Nord de mai à septembre 1785, sorte de tournée d’inspection des expériences politiques du réformisme des Lumières. Elle est précédée d’un ample essai qui, à travers l’analyse de sa pratique épistolaire et de son écriture intime, éclaire la biographie d’une sœur méconnue de Marie-Antoinette.

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Mélanie Traversier, Champ Vallon, 2017

 

http://www.champ-vallon.com/melanie-traversier-le-journal-dune-reine/

 

Les « années 1968 » constituent, on le sait, une époque de contestation mondialisée. Mais les rôles de genre, les stéréotypes sexués, les clichés virilistes sont-ils eux aussi contestés ? Pour le savoir, ce livre se concentre

sur la question de l’engagement, acception plus large que le seul militantisme et plus circonscrite que le vaste champ du politique. Son ambition est de saisir l’influence du genre dans les multiples formes de positionnement et de conflictualité politique, dans les organisations syndicales comme les groupes et partis politiques, les mouvements associatifs et les collectifs militants, dans une période marquée par de nouvelles dynamiques féministes. Les scènes retenues, européennes certes, mais aussi africaines, latino-américaines et états- uniennes, se placent volontairement dans une perspective internationale et transnationale, parce que ces expériences politiques circulent, s’échangent, se modifient en se transmettant. Qu’il s’agisse de grèves ouvrières, de groupes d’auto-conscience, de créations artistiques, de mouvements d’émancipation et d’auto-détermination, on y voit les actrices et acteurs mobiliser des ressources qui leur permettent de transformer les rapports sociaux, de résister à l’ordre établi et in fine de rompre la spirale de la domination.

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Ludivine Bantigny, Fanny Bugnon et Fanny Gallot (dir.), PU Rennes, 2017

http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=4341

 

Qu’est-ce qu’être une femme ou un homme ? Ce que nous pensons «féminin» ou «masculin» l’est-il bien ? Est-ce conjoncturel, culturel, ou bien profondément inscrit dans nos corps et plus ou moins intangible ? Ces questions se posent de nos jours dans un contexte radicalement nouveau : celui de la remise en cause globale de la domination masculine, celui des recherches foisonnantes que cette contestation a engendrées, celui des politiques publiques qui tentent de mettre en œuvre l’égalité des sexes. Autant d’approches qui viennent bousculer les idées reçues et les pratiques sociales.

Le domaine de la recherche scientifique n’échappe pas à ces tiraillements. Les études se sont multipliées depuis une trentaine d’années et aboutissent aux mêmes constats : l’inégalité entre femmes et hommes formate inconsciemment nos esprits, agissant jusque dans les opérations conçues comme les plus « scientifiques », les plus «objectives», quand elle ne conduit pas à de véritables blocages du fonctionnement de la pensée.

C’est à l’exploration de ces questions que nous invite ce livre iconoclaste, auquel ont travaillé des spécialistes venus d’horizons très divers – des « humanités » aux sciences de la vie, en passant par le droit, les arts, la primatologie …

Qu’est-ce qu’être une femme ou un homme ? Ce que nous pensons «féminin» ou «masculin» l’est-il bien ? Est-ce conjoncturel, culturel, ou bien profondément inscrit dans nos corps et plus ou moins intangible ? Ces questions se posent de nos jours dans un contexte radicalement nouveau : celui de la remise en cause globale de la domination masculine, celui des recherches foisonnantes que cette contestation a engendrées, celui des politiques publiques qui tentent de mettre en œuvre l’égalité des sexes. Autant d’approches qui viennent bousculer les idées reçues et les pratiques sociales.

Le domaine de la recherche scientifique n’échappe pas à ces tiraillements. Les études se sont multipliées depuis une trentaine d’années et aboutissent aux mêmes constats : l’inégalité entre femmes et hommes formate inconsciemment nos esprits, agissant jusque dans les opérations conçues comme les plus « scientifiques », les plus «objectives», quand elle ne conduit pas à de véritables blocages du fonctionnement de la pensée.

C’est à l’exploration de ces questions que nous invite ce livre iconoclaste, auquel ont travaillé des spécialistes venus d’horizons très divers – des « humanités » aux sciences de la vie, en passant par le droit, les arts, la primatologie…

http://www.editions-belin.com/ewb_pages/f/fiche-article-la-difference-des-sexes-26957.php?destroy=1

Eliane Vient et Nicolas Mathevon, Belin 2017

Eliane Viennot et Nicolas Mathevon, Belin, 2017.

Premier pays en Europe et dans le monde sans doute, la France est entrée dans la révolution démographique.  » Le vieillissement démographique » du début du XXème siècle est vécu comme un problème, voire une menace. Relevant d’un traitement collectif, la vieillesse devient un problème social. Encore rejetée en 1910, la notion de retraite fédère désormais un groupe d’âge capable de se faire entendre et de réaménager positivement la fin de son cycle de vie.

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=52551

9782343103174r

 

 

 

Élise Feller, L’Harmattan, 2017

De nos jours, le vieux mot « bâtard » reste une insulte cuisante, comme pour rappeler ce qu’il y a d’essentiel dans  l’appartenance familiale et la filiation. Sujet anthropologique ou sociologique, la bâtardise est aussi objet d’histoire. Confrontant études de cas, réflexions juridiques et représentations littéraires, Sylvie Steinberg montre de façon saisissante qu’elle fut paradoxalement un pivot de l’ordre absolutiste. Mais comment une société fondée sur le mariage chrétien, monogame et indissoluble, fit-elle une place, au sein de l’institution familiale, à des individus dont l’identité témoignait de l’inconduite de leurs géniteurs ?
Les bâtards, qu’ils soient issus de la paysannerie ou de l’aristocratie, furent au centre de débats juridiques et moraux, portant sur les comportements des individus et des groupes, et se trouvèrent à partir de la fin du XVIe siècle au cœur du dispositif de mise en discipline de la société. La loi de 1600, qui exigeait une naissance légitime ou légitimée de tout membre de la noblesse, faisait entrer en conflit règles de filiations et conditions sociales. Elle donna à l’État un droit de regard sur des questions qui relevaient auparavant de l’ordre privé.

Par-delà droit et théologie, cette histoire de la filiation aborde enfin la dimension vécue des liens entre enfants et parents, qui ne se réduisaient pas aux problèmes de nom et de patrimoine. Entre les « sans-familles » et leurs parents, l’amour, l’attachement, les sentiments de possession ou d’exclusion composaient un tableau changeant des normes et des comportements. Sommes-nous étrangers à cette histoire ?

http://www.albin-michel.fr/ouvrages/une-tache-au-front-9782226315151

 

Sylvie Steinberg, Albin Michel, 2017