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Sous la direction éditoriale d’Annette Lykknes (Norwegian University of Science and Technology, Norway) et de Brigitte Van Tiggelen (Science History Institute, USA)

Aux éditions World Scientific Publishing Co.

 August 2019.

Ce livre offre un point de vue original sur l’histoire du Tableau Périodique des Eléments ou Table de Mendeleïev dont on célèbre le 150ème anniversaire: un volume collectif comprenant de courts articles illustrés sur les femmes et leur contribution à la construction et à la compréhension du tableau périodique et des éléments eux-mêmes. Le Tableau Périodique a évolué depuis la classification introduite par Mendeleïev mais le principe reste le même : les actuels 118 éléments sont classés par ordre croissant de numéro atomique en fonction de leur configuration électronique, donc de leurs propriétés chimiques.

Peu de textes existants traitent des contributions des femmes au tableau périodique. Ce livre sur le travail des femmes chimistes rassemble 28 biographies qui démontrent le caractère multiforme des travaux sur les éléments chimiques et leurs relations périodiques. Les rédacteurs estiment que ces récits permettront une meilleure compréhension de la nature de la science, et du travail collaboratif qu’elles ont fourni (par opposition à la représentation traditionnelle du génie solitaire).

Autour d’Annette Lykknes et Brigitte Van Tiggelen, l’équipe des auteurs est internationale : Gisela Boeck, Donald Opitz, John Hudson, Claire Murray, Jessica Wade, Jeffrey Allan Johnson, Mary Mark Ockerbloom, Marelene Rayner-Canham, Maria Rentetzi, Geoffrey Rayner-Canham, Patrice Bret, Keiko Kawashima, Xavier Roqué, Ian D. Rae, Louis-Pascal  Jacquemond, Krister Nordlund, Matt Shindell, Ignacio Suay-Matallana, ….

En ce qui concerne la sélection des femmes, les chapitres incluent des contributions aux tableaux pré-périodiques ainsi que les découvertes récentes, les histoires inconnues ainsi que les plus célèbres. L’accent a été mis sur les travaux menés à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle qui reflètent une grande variété de contextes.

D’Emilie du Chatelet à Dorothea Wallich et Marie-Anne Lavoisier, d’Ellen Swallow Richards à Marie Curie, Ellen Gleditsch et Harriet Brooks, d’Ida Noddak à Lise Meitner, Marguerite Pérey et Clara Immerwahr, de Stephanie Horovitz à Margaret Todd, Irène Joliot-Curie et May Sybil Leslie, d’Isabella Karl à Chien Shiung Wu et Ida Freund, de Cecilia Payne à Berta Karlik, Reatha King, et Alice Hamilton, de Gertrud Woker à Julia Lermontova et Barbara Bowen, de Sonja Smith-Meyer Hoel à Toshiko Mayeda et Yvette  Cauchois, ce sont plusieurs générations de femmes scientifiques venues de tous les continents qui sont ainsi mises en lumière.

La table des matières complète de Women in their Elements: Selected Women’s Contributions to the Periodic System se trouve à l’adresse suivante : https://www.worldscientific.com/worldscibooks/10.1142/11442#t=toc

et la contribution concernant Irène Curie, le chapitre 28, par Louis-Pascal Jacquemond : https://doi.org/10.1142/9789811206290_0028.

La fête des Mères n’a pas été inventée par le maréchal Pétain selon l’idée reçue qui refleurit à chaque mois de mai. Cette fête a une source : le culte antique aux Déesses-Mères. Dans sa forme actuelle, la fête est la rencontre, au cours de la Première Guerre mondiale, entre la fête sentimentale de féministes américaines et la fête nataliste des populationnistes français. En imposant la préparation de la fête des Mamans à l’école, le maréchal Pétain en a fait un hymne à la Mère au foyer. Les IVe et Ve Républiques ont entériné cette pratique. La marchandisation a fait le reste.


Louis-Pascal JACQUEMOND, PU Rennes, 2019
http://pur-editions.fr/detail.php?idOuv=4836

« La musique a-t-elle un genre ? » : la question soulève encore souvent indifférence polie, sinon hilarité, voire mépris. Et pourtant ! Comme la littérature et la peinture, la musique n’échappe pas aux catégorisations genrées et encore moins aux inégalités de genre qui relèguent dans l’ombre les femmes artistes.

Ce volume examine sur la longue durée ce phénomène d’invisibilisation des musiciennes à l’oeuvre tant dans l’historiographie que dans l’imaginaire social, tant dans les discours que dans les pratiques de création et les programmations.

Repérant les différentes voies de disqualification des talents féminins, les seize études réunies ici scrutent les indices de l’enfouissement des musiciennes dans les traités philosophiques et esthétiques, dans les manuels d’éducation, dans les témoignages du public, dans les récits de vie, comme dans les écrits savants et la critique musicale, y compris la plus récente.

Surgissent ainsi autant de jalons pour débusquer et mieux déconstruire les stéréotypes de genre dans les écrits sur la musique et les pratiques musicales d’hier et d’aujourd’hui.

http://www.editions-sorbonne.fr/fr/livre/?GCOI=28405100379850

Mélanie TRAVERSIER, Alban RAMAUT (dir.), Editions de La Sorbonne, 2019.

L’Europe n’a pas que des « pères fondateurs ». Dès l’entre-deux-guerres, des femmes militent aux côtés d’européistes convaincus. Animées par un ardent espoir pacifiste ou féministe, elles collaborent à ce qui a pu apparaître comme une utopie avant de se muer en une extraordinaire aventure.

Historien·ne·s, sociologues, politistes, juristes, germanistes, les auteur·e·s de cet ouvrage se sont demandé ce que l’Europe a fait pour les femmes et inversement. Quel rôle jouèrent les femmes dans la conception et la réalisation du projet européen ? Quelle fut leur place dans l’administration communautaire et au Parlement européen ? Avec quelles conséquences pour les institutions et pour les droits des femmes ? À partir d’un seul article du traité de Rome (article 119), quelles stratégies ont été mises en oeuvre pour faire de l’égalité des sexes une valeur commune et fondamentale sur laquelle construire l’Europe ? Le projet européen fut un moteur pour l’émancipation des femmes. Plus progressiste que la plupart des politiques nationales, la politique communautaire d’égalité hommes-femmes a souvent été l’aiguillon des procédures égalitaires dans les États membres. Inspiratrices ou « petites mains » indispensables, interprètes, fonctionnaires ou parlementaires européennes, des femmes ont contribué à faire de la question de l’égalité un levier majeur de l’Europe sociale. Cet ouvrage aborde ainsi de nombreuses perspectives novatrices. Il analyse les réussites mais aussi les échecs et s’interroge sur leurs causes.

http://www.editions-sorbonne.fr/fr/livre/?GCOI=28405100154540

Anne-Laure BRIATTE, Éliane GUBIN, Françoise THÉBAUD, Editions de la Sorbonne, 2019

Fort des acquis de l’historiographie sur le négoce des ports européens de la fin de l’époque médiévale au début de la période contemporaine, l’ambition de ce livre est de faire dialoguer l’histoire portuaire et maritime avec l’histoire des femmes et du genre. La période étudiée permet d’interroger l’ouverture des horizons commerciaux des Européens et l’essor du trafic colonial en rapport avec le rôle des femmes dans les places portuaires. Si, en France, le terme de « négoce » est utilisé dans les sources pratiquement dès le début de l’époque moderne, le mot « négociant » apparaît à la fin du xviie siècle pour désigner la frange supérieure des marchands. Il s’agit par conséquent de mettre en lumière l’accès de certaines femmes au titre de « négociante ».
L’ouvrage regroupe douze textes, portant sur des périodes et des espaces géographiques différents, répartis en deux grands axes. Le premier cherche à mettre en évidence la diversité du travail féminin dans les milieux portuaires européens sur la longue durée, de la marchande à la négociante. Le second s’intéresse aux structures commerciales (sociétés et maisons de commerce) et aux rôles des femmes dans les entreprises familiales, au regard du modèle économique des sociétés préindustrielles.
La finalité de ce livre est de montrer des femmes en capacité d’agir à partir de l’exemple des milieux portuaires, en faisant émerger des figures oubliées de « femmes fortes » qui participent à l’économie française et européenne de la fin du Moyen Âge au XIXe siècle.

 

Nicole Dufournaud et Bernard Michon, Peter Lang, 2018.

 

« La France sera virile ou morte », a-t-on dit en 1944. « Virile », elle le fut, et les tontes des femmes accusées de collaboration en témoignent… Sur cet épisode de notre histoire qui, aujourd’hui encore, continue de susciter un malaise, on croyait tout savoir : ayant couché avec l’ennemi, des femmes avaient été violemment punies, dans un très court laps de temps, par des foules vengeresses et des résistants de la dernière heure. Ce livre, qui s’est imposé d’emblée comme un classique, montre que la moitié seulement de ces femmes avaient eu des relations sexuelles avec les Allemands ; que les tontes n’eurent rien d’éphémère ; et que 20000 personnes environ furent touchées, de tous âges et de toutes professions, dans la France entière. Que s’est-il donc réellement passé ? Pourquoi des femmes ? Et quel sens donner à cet événement ?

Fabrice Virgili, Payot, « Petite bibliothèque », 2019.

Honni par une droite réactionnaire qui se cherche une identité, célébré par une gauche intellectuelle qui a pourtant tardé à en entreprendre l’étude, le genre fait toujours polémique. En désaccord avec les uns et les autres, Geneviève Fraisse s’emploie à explorer cette promesse conceptuelle soucieuse d’un nouvel objet philosophique en construction, dans la droite ligne de ses travaux sur l’émancipation des femmes et l’égalité des sexes.

Il sera question de vérité, où l’Un, le Deux et le Multiple font face à l’exigence « queer » qui cherche à se définir. « Genre » est un mot en excès, car la question qu’il traite – l’égalité des sexes et la sexualité humaine – déborde toujours l’ordre établi.

Geneviève Fraisse, Seuil, « Essais », 2019

 

 

Going beyond the issue of the persecution of homosexuals and the central role played by Nazi Germany between 1939 and 1945, this book is the first to examine the daily lives of homosexual men and women in wartime. By bringing together European specialists on the subject, it relates a different history, one which was indeed marked by repression but also by enlistment in armies at war and resistance groups, not to mention collaboration. Chapter by chapter, it enables us to better understand why the Second World War was a turning point for gays and lesbians in Europe and why our continent is a leader in the fight against discrimination.

For the Council of Europe, this book contributes to two separate programmes, the Passing on the Remembrance of the Holocaust and Prevention of Crimes against Humanity programme and the Promoting Human Rights and Equality for LGBT People programme, within the framework of Committee of Ministers Recommendation CM/Rec(2010)5 on combating discrimination on grounds of sexual orientation or gender identity programme. It also continues work towards acknowledging all of the victims of the Nazi regime.

 

Régis Schlagdenhauffen (dir), Conseil de l’Europe, 2018.

 

 

 

 

 

https://book.coe.int/eur/en/human-rights-and-democracy/7678-queer-in-europe-during-the-second-world-war.html

Alors que dans les universités du monde entier se développe l’histoire globale, la campagne présidentielle française de 2017 a remis en scène la discussion sur « le roman national » et sur les origines de la France. Parallèlement à la controverse sur quelle Histoire enseigner aux enfants, le débat s’est désormais noué autour des questions identitaires: rejet de la mondialisation et déclarations contre l’islam qui ciblent en fait les populations migrantes considérées comme irréductiblement étrangères.
En prenant appui sur les recherches menées, dans différents champs de l’Histoire, sur les groupes et les personnes exclus du « roman national », en plaçant la focale sur une « histoire d’en bas », on pourrait sans doute faire émerger un « récit commun » qui tienne compte de la spécificité des expériences françaises tout en les situant dans des temporalités et à des échelles mondiales. C’est cette hypothèse que ce livre entend défendre.

 

Michelle ZANCARINI-FOURNEL, P.U. Bordeaux, 2018.

 

 

 

 

 

http://www.pub-editions.fr/index.php/nouveautes/une-histoire-nationale-est-elle-encore-possible.html

Accessible et riche, inventive sur le plan de la recherche documentaire comme dans la réflexion, cette histoire des sexualités propose de retracer les grandes étapes et les évolutions des normes et des mentalités. « Fait social total », la sexualité est à l’intersection de plusieurs types d’approches historiques : sociales, anthropologiques, culturelles, linguistiques. Sous les projecteurs croisés de la démographie historique, de l’anthropologie culturelle et de l’histoire sociale, son histoire pose l’hypothèse que les comportements humains qui lui sont liés – fantasmes et représentations, pratiques érotiques et procréatives – sont eux aussi des objets qu’il s’agit d’étudier sans les détacher des autres pans de l’histoire humaine. Mais on ne saurait aujourd’hui s’intéresser à la sexualité sans y faire également entrer des outils forgés dans le champ de l’histoire du genre. Plus que jamais, la sexualité est devenue un domaine incontournable de l’histoire.

sous la direction de Sylvie Steinberg, PUF, 2018.

 

 

 

 

 

 

https://www.puf.com/content/Une_histoire_des_sexualités