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André Léo (pseudonyme de Léodile Béra, 1824-1900) est surtout connue pour son engagement dans la Commune de Paris et pour ses textes féministes. Dans son dernier essai, Coupons le câble !, elle s’alarme de la puissance cléricale et du dévoiement de la République, et livre son testament politique, à l’intention des nouvelles générations démocrates. S’appuyant sur le scandale de l’Affaire Dreyfus, elle lance un ultime appel à l’émancipation individuelle et collective. Son idéal révolutionnaire, ponctué par les réminiscences de 1789, 1848 et 1871, entre à plusieurs titres en résonance avec l’actualité.

http://dittmar.editions.free.fr/catalogue/index.php?post/2012/06/06/André-Léo%2C-Coupons-le-câble%21

Coupons le câble! d’André Léo (1ère édition : Fischbacher, 1899), Préface et notes d’Alice PrimiParis, Éditions Dittmar, 2012.

 

Cet ouvrage éclaire le public francophone sur une composante singulière de la mythologie nationale israélienne : la figure de la « pionnière » instrumentalisée par le nationalisme sioniste. Il donne des clefs pour comprendre, non seulement les confrontations et les alliances entre nationalisme et féminisme dans la période antérieure à la fondation de l’État d’Israël, mais aussi les débats et les affrontements politiques aujourd’hui.

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=37092

Femmes, féminisme, sionisme dans la communauté juive de Palestine avant 1948, Isabelle Lacoue-Labarthe, Paris, L’Harmattan, 2012.

 

 

La sexologie, ou science de la sexualité, s’est constituée au début des années 1910, mais son élaboration remonte au milieu du XIXe siècle, lorsque des médecins et des psychiatres ont commencé à prôner une approche expérimentale de la sexualité humaine. Quelles théories furent alors développées ? Que recelaient les guides pratiques publiés à destination des couples ? Que considérait-on comme des perversions sexuelles ? Quelles étaient les thérapeutiques recommandées – de la diète à l’hypnose en passant par la chirurgie ? Quels enjeux de pouvoir, quelles croyances et représentations culturelles sous-tendaient ces discours ? Première synthèse sur un moment crucial de l’histoire de la sexualité, ce livre est d’ores et déjà considéré comme une référence.

http://www.payot-rivages.net/livre_Les-origines-de-la-sexologie-1850-1900-Sylvie-Chaperon_ean13_9782228907521.html

Origines-Chaperon Les origines de la sexologie (1850-1900), Sylvie Chaperon,Paris, Payot, 2012.

 

Publié en 1882, ce Bréviaire est le premier manuel conjugal de sexologie. Son auteur, le docteur Jules Guyot, est sans doute le premier homme à proclamer que tout mari a le devoir de faire jouir sa femme. Il dévoile concrètement l’art de provoquer « à coup sûr » la volupté chez la femme, enseigne les préliminaires indispensables, les caresses à effectuer, les zones sensibles, les signes féminins de l’excitation et le rôle du clitoris. Claude Bernard, le prince Napoléon, l’actrice Virginie Déjazet, George Sand ou encore l’archevêque de Reims eurent entre les mains ce livre qui touchait juste.

http://www.payot-rivages.net/livre_Breviaire-de-l-amour-experimental-Sylvie-Chaperon_ean13_9782228907248.html

Breviaire-Guyot Bréviaire de l’amour expérimental, Jules Guyot présenté par Sylvie Chaperon,Paris, Payot, 2012.

 

Ce livre réunit des textes parus dans la presse (L’Humanité, Libé, Politis, Le Monde, Regards, Le Nouvel Obs&hellip), ou dans des revues (Vacarme, Réfractions, Cahiers du genre, Mouvements, Revue de l’OFCE, Non fiction…) depuis trente-cinq ans. Il est une sorte de double-témoin : de la pratique et de la théorie ainsi que de leurs rencontres répétées, mais aussi de ce que, à tous les étages de la question féministe, la pensée est convoquée. Au début des années 1970, il y avait les slogans féministes, le journal Le torchon brûle et une figure de référence, Simone de Beauvoir. Comme dans l’histoire passée, les féministes passaient pour des agitées et l’intellectuelle se déclinait au singulier. Geneviève Fraisse appartient à la génération qui a mis la figure de la femme intellectuelle au pluriel, en nombre. Et depuis, elle analyse la pensée féministe dans l’histoire en train de s’écrire.

http://lepassagerclandestin.fr/catalogue/essais/la-fabrique-du-feminisme.html

Fabrique_Fraisse La Fabrique du féminisme, Geneviève Fraisse,Paris, Le Passager clandestin, 2012.

 

Paraguay

Guerre et métissage au Paraguay, 2001-1767, Capucine Boidin, Rennes, PUR, 2011.

Le Paraguay a une longue histoire, marquée par la guerre contre la Triple Alliance (1864-1870). La mémoire de cette année zéro hante encore aujourd’hui ses habitants qui, locuteurs du guarani, ne sont cependant pas Indiens. Partant d’une ethnographie d’une ancienne réduction jésuite, Capucine Boidin donne à comprendre le rapport des habitants à leur langue, à leurs terres, à leurs ancêtres et à la guerre. Grâce à une plongée dans les archives jusqu’en 1767, elle reconstitue le passé qui fut balayé par la grande rupture de 1870. Se saisissant des notions de métissage, de mémoire, de tactique et d’interstices, cet essai rencontre les travaux de langue anglaise développés sous l’appellation d’études subalternes. Avec une préface de Carmen Bernand.

http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=2562

 

À l’aube des Lumières, il semblerait que le diable se soit retiré du monde. S’il l’a fait, ce n’est pas sans laisser de traces ! Maître du faux, il a légué aux hommes ses talents de séduction et de tromperie. Tandis que les sorciers deviennent faux, leur commerce de magies prospère. La police de Paris, telle qu’elle se met en place depuis la fin du XVIIe siècle, se lance à la poursuite d’hommes et de femmes qui – contre argent comptant – promettent aux Parisiens la fortune… Leur action repose sur le secret, à la fois pierre d’achoppement et catalyseur des mutations sociales, politiques et épistémologiques que connaît le XVIIIe siècle. Depuis l’édit royal de 1682, qui clôt l’affaire des poisons, magie et sorcellerie se trouvent réduites à un simple prétexte camouflant des desseins autrement plus redoutables ; un siècle plus tard, la législation révolutionnaire déclare le prétexte imaginaire, et qualifie ceux qui s’en servent d’escrocs. Réalité et imagination ne désignent plus la même chose et cette mutation affecte la légitimité même des croyances. En interrogeant un phénomène prétendument obsolète, ce livre éclaire autant les nouvelles pratiques policières dans le Paris du XVIIIe siècle que l’épaisseur des sociabilités urbaines ordinaires. Il invite surtout à réfléchir à la signification du croire dans une société en quête de nouvelles certitudes.

http://www.editions.ehess.fr/ouvrages/ouvrage/les-secrets-des-faux-sorciers/

Secrets-Krampl Les secrets des faux sorciers. Police, magie et escroquerie à Paris au XVIIIe siècle, Ulrike Krampl, Paris, éditions de l’EHESS, 2011.

 

Ce livre pionnier éclaire la place et le sens des viols en temps de guerre. Parce que les victimes étaient majoritairement des civils et des femmes, les viols furent longtemps relégués au second plan, à la marge du champ de bataille. Ils étaient pensés entre butin et repos du guerrier, sans effet sur le cours de la guerre, marquant l’assouvissement de la pulsion sexuelle masculine. Vingt auteurs se penchent ici sur les différents conflits du XXe siècle, des guerres mondiales aux guerres civiles, de la Colombie à la Tchétchénie. Pour la première fois, ils tracent l’histoire de cette violence, en soulignent la complexité et l’ampleur, présentent la diversité des situations, le poids des imaginaires, les conséquences sociales et politiques, mais aussi intimes et émotionnelles. Avec les contributions de Raphaëlle Branche, Isabelle Delpla, Anne Godfroid, John Horne, Adediran Daniel Ikuomola, Maud Joly, Pieter Lagrou, Nayanika Mookherjee, Regina Mülhaüser, Mariana G. Muravyeva, Norman M. Naimark, Tal Nitsan, Daniel Palmieri, Nadine Puechguirbal, Amandine Regamey, Antoine Rivière, Alexandre Soucaille, Katherine Stefatos, Natalia Suarez Bonilla, Fabrice Virgili.

http://www.payot-rivages.net/livre_Viols-en-temps-de-guerre-Fabrice-Virgili_ean13_9782228907033.html

Viols-Branche Viols en temps de guerre, sous la direction de Raphaëlle Branche et Fabrice Virgili,Paris, Payot, 2011.

 

 

Intarissable d’éloges sur les bienfaits d’une éducation des filles bien tempérée, la société raisonneuse des Lumières renâcle à passer aux actes. Paris au XVIIIe siècle est pourvu en écoles propres à satisfaire les aspirations des familles selon leurs moyens, mais ne brillant guère par leurs audaces. Déchiffrer l’abécédaire, apprendre son catéchisme, broder, dessiner, danser ou chanter, tout cela ne compose pour les jeunes filles qu’un piètre bagage, comparé à la culture reçue au collège par leurs frères. En se gardant bien de cultiver des femmes savantes, l’enseignement des filles les confine dans les destins traditionnels, domestiques et religieux assignés à leur sexe. Lieu d’acquisition de savoirs, l’école est aussi un lieu de vie et de travail, reflet des enjeux et des conflits de la vie religieuse, culturelle, économique et sociale du temps. Un bon observatoire pour déceler, archives à l’appui, quelques ombres aux Lumières.

http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?n_liv_cerf=1449

Education-Sonnet L’éducation des filles au temps des Lumières, Martine Sonnet, Paris, CNRS Ed/Ed. du Cerf, 2011.

 

Les meilleurs spécialistes de la période montrent que le genre comme méthode d’analyse donne un nouveau souffle à la réflexion historienne. Ils proposent une analyse inédite des sources classiques et une synthèse unique des travaux les plus récents sur la question essentielle du genre et de la sexualité.  Cet outil de travail exceptionnel est un voyage dans le monde gréco-romain à travers cinquante textes commentés en posant un regard différent sur les grandes figures de l’Antiquité gréco-romaine, et plus généralement sur les hommes et les femmes du temps.

http://www.armand-colin.com/livre/378102/hommes-et-femmes-dans-l-antiquite-grecque-et-romaine.php

 H_F_Antiquite Hommes et femmes dans l’Antiquité grecque et romaines; Le genre : méthode et documents, sous la direction de Sandra Boehringer et Violaine Sebillotte Cuchet, Paris, Armand Colin (coll. Cursus), 2011.