Publications adhérents

« Ils n’échangèrent pas un mot. Ils se regardaient, complices. Et brusquement, il la suivit, comme un toutou. » Monique Lerbier est heureuse : elle épousera bientôt l’homme qu’elle aime. Un soir, pourtant, elle le surprend en compagnie de sa maîtresse. Humiliée, elle se venge avec le premier venu, puis, au lieu de rentrer dans le rang comme ses parents le lui intiment, elle décide de prendre en main son destin et ses amours. Avec gourmandise, curieuse de tout, Monique va alors multiplier les expériences émancipatrices, avec des femmes comme avec les hommes qu’elle ravale au rang de simples reproducteurs ou de « belles machines à plaisir »… Si les femmes ont commencé à se couper les cheveux « à la garçonne », c’est grâce à ce roman de 1922 qui fut le plus grand best-seller des Années folles. L’énorme scandale qu’il déclencha valut également à Victor Margueritte (1866.1942) d’être radié de la Légion d’honneur.

http://www.payot-rivages.net/livre_La-garconne–Victor-Margueritte_ean13_9782228908450.html

 

La garçonne

La garçonne Victor Margueritte, Préface de Yannick Ripa, Paris, Petit bibliothèque Payot, 2013.

 

 

Frenchwomen-Rogers A Frenchwoman’s Imperial Story: Madame Luce in Nineteenth-Century Algeria,Rebecca Rogers, Stanford, Stanford University Press, 2013.

Description: Eugénie Luce was a French schoolteacher who fled her husband and abandoned her family, migrating to Algeria in the early 1830s. By the mid-1840s she had become a major figure in debates around educational policies, insisting that women were a critical dimension of the French effort to effect a fusion of the races. To aid this fusion, she founded the first French school for Muslim girls in Algiers in 1845, which thrived until authorities cut off her funding in 1861. At this point, she switched from teaching spelling, grammar, and sewing, to embroidery—an endeavor that attracted the attention of prominent British feminists and gave her school a celebrated reputation for generations.

Reviews:

« This book opens up an entire social universe detailing the vicissitudes of indigenous girls’ schooling in French Algeria and the shifting politics of colonial education that remained largely concealed until now. Rogers’ study stands out due to the originality of its approach, the freshness of its conceptualization, and the elegance and clarity of the prose. »—Julia Clancy-Smith, University of Arizona.

« This work is a stunning achievement. It presents a fascinating and important contribution to the history of women, empire, and historical biography. »—Whitney Walton, Purdue University.

http://www.sup.org/book.cgi?id=22026

 

 

L’auteure présente quelques figures de femmes du XVIIe au XXe siècle et invite à écouter les propos étrangement familiers et résolument actuels que nous adressent quelques-unes de ces singulières. Ce livre se fait l’écho de récits alertes et d’analyses lucides du fonctionnement d’une société patriarcale qui surveille les aspirations et les comportements jugés hors norme.

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=39181

 

Celibataire-Guilpain LES CÉLIBATAIRES, DES FEMMES SINGULIÈRES Le célibat féminin en France (XVIIe-XXIe siècle), Geneviève Guilpain Paris, L’Harmattan,2013.

 

Née dans une époque où les normes de genre sont particulièrement rigides, élevée dans un milieu militaire, catholique et provincial qui ne laisse aux individus qu’une infime marge de négociation, l’artiste et diariste lorraine Marie-Edmée Pau (1845-1871) éprouve avec intensité la contrainte qu’exerce la société du Second Empire sur les jeunes filles, sur leur destinée et sur leur corps. Son journal, commencé à l’âge de quatorze ans, poursuivi jusqu’à sa mort à vingt-cinq ans pendant la guerre de 1870, remarquable tant par sa qualité littéraire que par l’acuité du regard que la diariste pose sur elle-même, sur son environnement et sur son temps, illustre la difficulté pour une femme à s’imposer comme artiste, à accéder à la gloire ou simplement à la liberté. Marie-Edmée dresse un réquisitoire contre la condition féminine. Pourquoi confiner les femmes dans un cadre étriqué et mesquin ? Pourquoi les exclure de la vie publique, leur « interdire tout ce qu’il y a de grand dans l’emploi des forces humaines » ? Le mariage lui apparaît comme « un labyrinthe sans clé ». « Je suis mon énigme éternel [sic] » note-t-elle ailleurs, laissant deviner, par le biais de cet accord fautif, un malaise plus profond. Comment cette créature singulière, intransigeante et passionnée a-t-elle pu être érigée par la suite en modèle de la jeune fille catholique, pétrie de modestie et de soumission ? Analysé au prisme du genre dans une perspective micro-historique, croisé avec de nombreuses sources écrites et iconographiques, le journal de Marie-Edmée se révèle comme un observatoire privilégié pour interroger les identités sexuées.

Enigme-Cadene « Mon énigme éternel » Marie-Edmée…,une jeune fille française sous le Second Empire, Cadène Nicole, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2012.

 

Quels étaient la place et le statut des femmes et des hommes au Moyen Âge ? Quel rôle et quelle image les uns et les autres avaient-ils dans la vie quotidienne, au sein de la famille, du couple, mais aussi dans les institutions, les jeux de l’argent et du pouvoir ? Avec cet ouvrage alliant l’histoire des femmes à l’histoire des genres, l’auteur, spécialiste de l’histoire de l’intimité et de la famille, propose une synthèse.

http://www.armand-colin.com/livre/354010/hommes-et-femmes-au-moyen-age.php

Hommes et femmes au Moyen Âge, Didier Lett, Paris, Armand Colin, 2013.

 

 

Cet ouvrage ambitieux retrace l’histoire des défis féministes à l’hégémonie masculine à travers l’Europe continentale. Une grande place est accordée à la France mais l’auteure a rassemblé une riche documentation comparative. Son récit, qui se déroule sur deux cent cinquante ans, balaie tout l’espace européen, sans oublier les organisations féministes internationales et transnationales. À un autre niveau, cet ouvrage démêle un enchevêtrement d’idées fausses et démystifie des polémiques contemporaines : pour Karen Offen, la différence des sexes et ses conséquences sont au cœur même de la pensée et de la politique qui définissent la condition humaine.

http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=3001

1350376555 Les féminismes en Europe, 1700-1950, Karen Offen, Rennes, PUR, 2012.

 

Cet ouvrage retrace l’histoire du féminisme à la lumière de celle des féministes, dans la période de l’après Mai-68. Qui est féministe ? Pourquoi ? L’ouvrage insiste sur la diversité des féministes en France, au-delà du MLF, grâce à de multiples voix de militantes associatives, d’artistes, de syndicalistes, d’intellectuelles, toutes attachées également à d’autres causes, groupes, classes ou identités… Unies ? Non, pas toujours. S’ignorant même, parfois.

http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=2880

1333460223 Les féministes de la deuxième vague, Christine Bard (dir.), Rennes, PUR, 2012.

 

Les lois Veil, l’une en 1974 sur la contraception et l’autre en 1975 sur l’IVG, sont à compter parmi les événements fondateurs de l’histoire du XXe siècle. Cet ouvrage en reconstitue la généalogie depuis la fin du XIXe siècle où s’ébauchent les politiques de répression. Insérées dans la séquence des années 1968 et dans l’histoire du mouvement féministe, la fabrication du consensus social, politique et parlementaire autour des libertés de contraception et d’IVG et la persistance des oppositions politiques et religieuses sont analysées en détail jusqu’à l’étape du renouvellement de la loi sur l’IVG en 1979, puis de son approfondissement en 1982 et en 2001. Il s’agit aussi de comprendre le processus de mémorialisation de cet événement. L’étude historique sur la longue durée permet d’expliquer les tensions entre l’événement, tel qu’il est désormais perçu, et les limites de la portée concrète de la loi sur l’IVG en raison de ses restrictions et des difficultés de son application.

http://www.armand-colin.com/livre/362937/les-lois-veil-les-evenements-fondateurs.php

LoisVeil-Pavard Les lois Veil. Les événements fondateurs, Contraception 1974, IVG 1975, Bibia Pavard, Florence Rochefort, Michelle Zancarini-Fournel, Paris, Armand Colin, 2012.

 

Afin de dépasser la dichotomie traditionnelle entre la femme, éternelle mineure, soumise au pouvoir arbitraire et tyrannique de l’homme et la femme rebelle, nous avons isolé plusieurs parcours féminins au sein des archives judiciaires provençales de 1750 à 1850. Au-delà des actes criminels, et des attitudes déviantes, leurs paroles révèlent leur capacité de résistance, certes parfois ténue, à une gestion normative de leur corps et de leurs identités. De la rue à l’espace domestique, ces femmes tentent d’imprimer leurs désirs, leurs volontés dans leurs rapports aux hommes, aux autres. Les stratégies mises en lumière lors de la procédure judiciaire établissent des brèches dans un rituel social normatif. Ces femmes de peu se jouent des représentations de genre pour s’affirmer sous les regards de leur parenté, de leur communauté d’appartenance et face aux jugements des autorités judiciaires. Leurs discours montrent comment elles rusent avec les assignations et les rôles sociaux de sexe. Elles s’expriment dans la violence et le sang, mais également par le Verbe, indice de leur souffrance et de leur refus du mode habituel du « vivre-ensemble ». Jugées contestataires, elles ne défendent parfois que leur intégrité physique des attentats de la misère, du mépris, de la brutalité. Mais pour tous, leur culpabilité reste intrinsèquement liée à leur sexe. Derrière le caractère exceptionnel de leurs crimes se livrent par bribes le quotidien des rapports entre les sexes ainsi qu’une sociabilité pétrie de tensions et de tentatives d’apaisement, de sentiments amoureux et de déchirures affectives.

http://sites.univ-provence.fr/w3pup/show.php?ident=1087

Deviance-Lambert Itinéraires féminins de la déviance. Provence 1750-1850, Karine Lambert, Aix-en-Provence,PUP, 2012.

 

Faire l’histoire de la contraception et de l’avortement en France, c’est faire l’histoire de l’un des changements majeurs du second XXe siècle. Le parti pris de l’auteure est ici de replacer les actrices et acteurs au cœur du changement. L’ouvrage traite des mouvements (MFPF, MLF, MLAC) mais aussi de figures politiques qui ont porté la réforme législative comme Lucien Neuwirth et Simone Veil. S’intéressant à la fois aux mobilisations, à l’écho médiatique et au changement législatif, il apporte un regard neuf à l’intersection entre histoire politique, histoire culturelle et histoire du genre. Avec une préface de Jean-François Sirinelli.

http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=2958

1346231416 Si je veux, quand je veux Contraception et avortement dans la société française (1956-1979), Bibia Pavard, Rennes, PUR, 2012.