Faut-il être féministe pour écrire et enseigner l’histoire des femmes et du genre ?
26 janvier, 13h30-17h30
Faut-il être féministe pour écrire et enseigner
l’histoire des femmes et du genre ?
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(Archives audiovisuelles de la Recherche – Fondation Maison des Sciences de l’Homme)
La cinquième journée d’études de l’association Mnémosyne propose de réfléchir aux liens entre engagement, recherche et transmission. Comme cela a déjà été souligné sur le plan de l’édition (cf. journée d’études 2007), la naissance et le développement de l’histoire des femmes (puis du genre) sont en effet indissociables du mouvement des femmes de la décennie 1970.
Ce contexte a pesé, et pèse encore, dans la méfiance de l’institution et de nombreux historiens envers ce nouveau champ de recherche, notamment au nom de l’objectivité de la méthodologie et de l’analyse, et au nom de la validation des savoirs. Antérieurement, d’autres thématiques (par exemple l’histoire du mouvement ouvrier) ont également souffert d’une telle méfiance, liée à la proximité avec l’objet de recherche.
Malgré une relative reconnaissance intellectuelle, la communauté historienne française garde encore ses distances vis-à-vis de l’histoire des femmes et du genre, suscitant en retour une réticence des jeunes chercheurs et chercheuses à adopter ce terrain et ces problématiques. Ils et elles craignent d’être pénalisés dans leur future carrière et/ou, parfois, rejettent ou assument difficilement le qualificatif “ féministe ”, qui est ailleurs couramment accolé à historyou Geschichte. L’accentuation de ce processus pour ceux et celles qui n’ont pas vécu la décennie 1970 pose également la question de la transmission entre générations de chercheurs et de chercheuses.
Une double approche offrira quelques éléments de réponse à la question posée. Dans un premier temps, deux exposés synthétiques explorent les liens entre engagement, militantisme, recherche : dans une perspective diachronique d’abord, puis dans une analyse comparative de la situation actuelle. Une seconde partie associe des chercheurs et chercheuses d’expériences et d’âges divers, relatant leur itinéraire et les modalités de transmission adoptées. L’organisation de la journée laisse une large place au débat.
I Engagement, militantisme, recherche (13h30)
Geneviève Fraisse (CNRS) : La pensée à l’épreuve
Delphine Gardey (Université Paris 8) : Subjections ? Statut du sujet, statut de la connaissance
Pause : 15h15-15h45
II Itinéraires et transmissions (15H45)
Débat mené par Patrick Fridenson
Avec Régis Révenin, Caroline Rimbault, Christine Bard, Cécile Béghin