Les religions ont joué et jouent encore un rôle clé dans l’élaboration et la reproduction des normes de genre, à savoir le processus de différenciation et de hiérarchisation des sexes et des sexualités. Comment les univers religieux réagissent-ils alors aux mutations des mondes contemporains, en particulier sur les questions des droits des femmes, de la liberté sexuelle et de l’homosexualité ?
À travers une variété d’études de cas concernant la religion chinoise, le judaïsme, le protestantisme, le catholicisme et l’islam dans des aires géographiques contrastées, de la Chine, d’Israël, de la Tunisie, du Mexique, de la Polynésie à la France et l’Europe, cet ouvrage explore les adaptations, les reconfigurations ou les raidissements des normes religieuses, autant que les résistances notables qui s’expriment pour concilier croyances religieuses, égalité de genre et démocratie sexuelle.

 

rochefort.image_  Florence Rochefort et Maria Eleonora Sanna, Armand Colin, 2013

http://www.armand-colin.com/livre/479575/normes-religieuses-et-genre.php

Prix Mnémosyne 2012, le mémoire de Colette Pipon vient d’être publié aux Presses universitaires de Rennes

Colette Pipon, Et on tuera tous les affreux Le féminisme au risque de la misandrie (1970-1980), Rennes, PUR, février 2014

 

Pipon-Affreux

« Je ne suis pas féministe, parce que je n’en veux pas aux hommes. » Cette réflexion d’une ancienne militante du Planning familial établit un lien évident entre féminisme et haine des hommes. Peut-on faire l’hypothèse d’une misandrie travaillant le Mouvement de libération des femmes en France dans les années 1970 ? À partir de sources variées (presse, tracts, affiches, témoignages écrits et oraux de militantes), cet ouvrage en analyse la présence dans les discours féministes sur l’avortement, le viol, les relations de couple ou encore l’homosexualité.

Préface de Michelle Zancarini-Fournel.

Frère Luc, du monastère de Tibhérine, dont on sait l’enlèvement et la fin tragique en 1996, avait déjà connu la capture. C’était le 1er juillet 1959, en pleine guerre d’Algérie. Les hommes en armes qui l’avaient rapté ne le libérèrent que cinq semaines plus tard. En Algérie, contre toute attente, le FLN fit des prisonniers – militaires mais aussi civils, des hommes mais aussi des femmes – pour internationaliser le conflit grâce à l’action de la Croix-Rouge internationale. Beaucoup moururent. Leur histoire, qui est aussi celle de la première tentative d’appliquer les conventions de Genève lors d’un conflit, n’avait encore jamais été faite. Ce livre entend leur redonner vie, les réinscrire dans notre mémoire, et dire au plus près l’expérience de ces prisonniers de la guérilla, témoins étranges d’une guerre dont on a largement perdu le sens.

prisonniers FLN  Raphaëlle Branche, Payot, 2014.

http://www.payot-rivages.net/livre_Prisonniers-du-FLN-Raphaelle-BRANCHE_ean13_9782228910293.html

On ne naît pas homme, on le devient. Cet ouvrage se propose de déconstruire ce qui a fait longtemps figure d’invariant et de montrer que la masculinité a une histoire. Les contributions qui courent de la préhistoire à nos jours peignent ainsi des masculinités à la fois multiples et changeantes en privilégiant les processus de construction de la masculinité.
Ce livre part des signes et marqueurs de la masculinité qui permettent d’emblée de savoir qui est un homme. Il analyse ensuite les preuves et épreuves de masculinité, qu’elles soient professionnelles, sexuelles ou militaires. Les hommes, en effet, se doivent de démontrer, toute leur vie durant, qu’ils remplissent bien les critères de « bonne masculinité » attendus d’eux. Sont en jeu ici les processus sociaux et éducatifs qui transforment le sexe en genre et la nature en culture. Ces preuves et épreuves non seulement font « l’homme » mais elles classent également les hommes entre eux et construisent les hiérarchies masculines, opposant dominants et dominés, gagnants et perdants de la masculinité.
Une histoire des hommes et des masculinités fondée sur le genre permet ainsi de mieux comprendre la résistance de la domination masculine et les inégalités persistantes entre hommes et femmes.

Anne-Marie Sohn (dir), ENS éditions, 2014.

Sohn

http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100006110

 

Irène Joliot-Curie a traversé la première moitié du XXe siècle comme une personnalité triplement symbolique : elle a été à la fois une scientifique nobélisée comme sa mère Marie Curie, l’une des trois femmes ministres du gouvernement Blum de juin 1936 et une militante des droits des femmes qui se revendiquait féministe. Sa vie s’est frottée aux grands événements internationaux, comme les deux guerres mondiales, et aux moments de tension nationale et de crispation internationale qu’ont été la crise de 1929 et la guerre froide après 1945. Elle a aussi contribué à la mutation des sciences, à l’avènement de la physique nucléaire et à la création du campus universitaire d’Orsay. Elle a enfin été le témoin de trois moments clés de l’histoire du féminisme : le temps des suffragettes à la Belle Époque, le front sanitaire durant la Grande Guerre et la difficile émancipation qui a suivi, le militantisme antifasciste et procommuniste au moment de la Seconde Guerre mondiale et aux heures tragiques de la guerre froide.
À travers le cheminement de cette chercheuse de talent éprise d’égalité et d’équité, c’est aussi l’histoire d’un couple, d’une famille et de tout un milieu intellectuel et politique qui est ici proposée. Le destin hors du commun d’une femme d’exception enfin révélé dans ses facettes multiples.

JoliotLouis-Pascal Jacquemont, Odile Jacob, 2014.

http://www.odilejacob.fr/catalogue/documents/biographies-memoires/irene-joliot-curie_9782738130334.php

 

Ils sont des dizaines de milliers, nés entre 1941 et 1949. On les appelle les « enfants de Boches ». Ce livre-événement, qui a nécessité dix ans de recherche, éclaire leur destin et celui de leurs parents. Histoire de l’intime, histoire politique, histoire de la filiation, il aborde des thèmes comme l’amour et la maltraitance, le secret et la quête des origines, la réconciliation.

NaitreEnnemi Fabrice Virgili, Petite Bibliothèque Payot, 2014

http://www.payot-rivages.net/livre_Naitre-ennemi-Fabrice-Virgili_ean13_9782228910286.html

Rien ne destine la jeune Louise de Bettignies, cultivée et polyglotte, née dans une grande famille désargentée du Nord de la France, catholique fervente, à devenir une véritable espionne et héroïne de la Grande Guerre.

En 1914, révoltée par l’invasion allemande de la Belgique et de sa ville de Lille, Louise s’engage au sein de l’Intelligence Service dont elle devient agent secret sous le pseudonyme d’Alice Dubois. Elle est chargée d’organiser un réseau d’évasion et de renseignements militaires, le réseau Ramble. Arrêtée par les Allemands en octobre 1915, jugée et condamnée à mort, la jeune femme est enfermée dans la sinistre forteresse de Siegburg où elle prend la tête de la rébellion des prisonnières. Punie de cachot, Louise en sort gravement malade et meurt faute de soins le 27 septembre 1918.

Mystique et avide de sacrifice, son courage lui vaut le surnom de «Jeanne d’Arc du Nord». À l’aide de documents familiaux inédits, Chantal Antier retrace les multiples épisodes de la vie de Louise de Bettignies, apporte un nouvel éclairage sur sa foi et son patriotisme, et fait surgir devant nous une femme résolument en avance sur son époque dont l’exemple ne doit pas tomber dans l’oubli.

bettigniesChantal Antier, Tallandier, 2014

http://www.tallandier.com/ouvrages.php?idO=723