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Ce dictionnaire est le plus complet et le plus novateur à ce jour consacré aux diverses formes de sexualité et à la place qu’elles occupent dans notre société.
« Je ne sais pas quelle est la question, mais je connais la réponse : le sexe », disait Woody Allen. Ce Dictionnaire, unique en son genre, tente d’apporter plutôt des réponses que des interrogations.
Sa première originalité est de traiter des sexualités et non pas de la sexualité. C’est-à-dire de prendre en compte les réalités d’aujourd’hui. Très longtemps, on a désigné la sexualité au féminin singulier et renvoyé d’abord au coït, lequel devait assurer la venue au monde d’une descendance. La norme était celle de l’hétérosexualité. Mais, dans la période récente, on a assisté à la multiplication des identités reconnues : il n’y a plus comme avant « la » femme et « l’ »homme mais aussi les lesbiennes, les gays, les bisexuels, les transgenres, les queers, les intersexués. On est bien dans l’univers « des » sexualités. Celles-ci sont donc toutes présentes dans ce volume.
L’autre originalité de cet ouvrage tient à la diversité de ses approches. Il montre comment ces diverses sexualités ont été perçues selon les civilisations, les religions (du catholicisme au bouddhisme), l’évolution des lois, les principales familles politiques, les grandes périodes de l’histoire et dans divers pays (des États-Unis à la Chine). Comment elles ont été abordées aussi à travers la littérature, la philosophie, la psychanalyse, la musique (de l’opéra à la chanson), le cinéma, la peinture, la danse (du flamenco au tango)…
Sur les 400 notices que comprend ce Dictionnaire, beaucoup sont consacrées aux thèmes « incontournables » : amour, désir, érotisme, plaisir, amant, hédonisme, partenaires, rapports sexuels, séduction, sensualité etc. Mais on y trouve également des entrées plus originales, qui ont trait à des thèmes aussi divers que l’argent, la contrepèterie, la folie, les nanosciences, l’islam, les procès pour impuissance, la mode… L’ensemble va de A comme Abat-jour (éloge de la pénombre) à Z comme Zouk (la danse que chacun rêve de maîtriser).
Ce livre se distingue enfin par la diversité et la qualité de ses auteur(e)s. Ils sont 185 : historiens, sociologues, démographes, juristes, écrivains, cinéastes, philosophes, psychanalystes, médecins, littéraires, politologues, anthropologues, critiques d’art, de cinéma, spécialistes du jazz et de la chanson, tous considérés comme le (ou la) meilleur spécialiste du sujet traité. Janine Mossuz-Lavau a fait appel non seulement à des experts, mais aussi à des témoins ayant fréquenté la personnalité sur laquelle ils écrivent, des acteurs et actrices (la tanguera parle ici du tango, le scénariste du film qu’il a écrit, la performeuse et la grande prêtresse du SM de leurs expériences). Ce Dictionnaire contient enfin des documents et des textes originaux, tels le Tract du Dr Carpentier ou des entretiens avec Françoise Héritier et avec Brigitte Lahaie.

dico sexualités

 

Janine MOSSUZ-LAVAU, Robert, Laffont, 2014

http://www.bouquins.tm.fr/site/dictionnaire_des_sexualites_&100&9782221130872.html

Les religions ont joué et jouent encore un rôle clé dans l’élaboration et la reproduction des normes de genre, à savoir le processus de différenciation et de hiérarchisation des sexes et des sexualités. Comment les univers religieux réagissent-ils alors aux mutations des mondes contemporains, en particulier sur les questions des droits des femmes, de la liberté sexuelle et de l’homosexualité ?
À travers une variété d’études de cas concernant la religion chinoise, le judaïsme, le protestantisme, le catholicisme et l’islam dans des aires géographiques contrastées, de la Chine, d’Israël, de la Tunisie, du Mexique, de la Polynésie à la France et l’Europe, cet ouvrage explore les adaptations, les reconfigurations ou les raidissements des normes religieuses, autant que les résistances notables qui s’expriment pour concilier croyances religieuses, égalité de genre et démocratie sexuelle.

 

rochefort.image_  Florence Rochefort et Maria Eleonora Sanna, Armand Colin, 2013

http://www.armand-colin.com/livre/479575/normes-religieuses-et-genre.php

Prix Mnémosyne 2012, le mémoire de Colette Pipon vient d’être publié aux Presses universitaires de Rennes

Colette Pipon, Et on tuera tous les affreux Le féminisme au risque de la misandrie (1970-1980), Rennes, PUR, février 2014

 

Pipon-Affreux

« Je ne suis pas féministe, parce que je n’en veux pas aux hommes. » Cette réflexion d’une ancienne militante du Planning familial établit un lien évident entre féminisme et haine des hommes. Peut-on faire l’hypothèse d’une misandrie travaillant le Mouvement de libération des femmes en France dans les années 1970 ? À partir de sources variées (presse, tracts, affiches, témoignages écrits et oraux de militantes), cet ouvrage en analyse la présence dans les discours féministes sur l’avortement, le viol, les relations de couple ou encore l’homosexualité.

Préface de Michelle Zancarini-Fournel.

Frère Luc, du monastère de Tibhérine, dont on sait l’enlèvement et la fin tragique en 1996, avait déjà connu la capture. C’était le 1er juillet 1959, en pleine guerre d’Algérie. Les hommes en armes qui l’avaient rapté ne le libérèrent que cinq semaines plus tard. En Algérie, contre toute attente, le FLN fit des prisonniers – militaires mais aussi civils, des hommes mais aussi des femmes – pour internationaliser le conflit grâce à l’action de la Croix-Rouge internationale. Beaucoup moururent. Leur histoire, qui est aussi celle de la première tentative d’appliquer les conventions de Genève lors d’un conflit, n’avait encore jamais été faite. Ce livre entend leur redonner vie, les réinscrire dans notre mémoire, et dire au plus près l’expérience de ces prisonniers de la guérilla, témoins étranges d’une guerre dont on a largement perdu le sens.

prisonniers FLN  Raphaëlle Branche, Payot, 2014.

http://www.payot-rivages.net/livre_Prisonniers-du-FLN-Raphaelle-BRANCHE_ean13_9782228910293.html

On ne naît pas homme, on le devient. Cet ouvrage se propose de déconstruire ce qui a fait longtemps figure d’invariant et de montrer que la masculinité a une histoire. Les contributions qui courent de la préhistoire à nos jours peignent ainsi des masculinités à la fois multiples et changeantes en privilégiant les processus de construction de la masculinité.
Ce livre part des signes et marqueurs de la masculinité qui permettent d’emblée de savoir qui est un homme. Il analyse ensuite les preuves et épreuves de masculinité, qu’elles soient professionnelles, sexuelles ou militaires. Les hommes, en effet, se doivent de démontrer, toute leur vie durant, qu’ils remplissent bien les critères de « bonne masculinité » attendus d’eux. Sont en jeu ici les processus sociaux et éducatifs qui transforment le sexe en genre et la nature en culture. Ces preuves et épreuves non seulement font « l’homme » mais elles classent également les hommes entre eux et construisent les hiérarchies masculines, opposant dominants et dominés, gagnants et perdants de la masculinité.
Une histoire des hommes et des masculinités fondée sur le genre permet ainsi de mieux comprendre la résistance de la domination masculine et les inégalités persistantes entre hommes et femmes.

Anne-Marie Sohn (dir), ENS éditions, 2014.

Sohn

http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100006110

 

Irène Joliot-Curie a traversé la première moitié du XXe siècle comme une personnalité triplement symbolique : elle a été à la fois une scientifique nobélisée comme sa mère Marie Curie, l’une des trois femmes ministres du gouvernement Blum de juin 1936 et une militante des droits des femmes qui se revendiquait féministe. Sa vie s’est frottée aux grands événements internationaux, comme les deux guerres mondiales, et aux moments de tension nationale et de crispation internationale qu’ont été la crise de 1929 et la guerre froide après 1945. Elle a aussi contribué à la mutation des sciences, à l’avènement de la physique nucléaire et à la création du campus universitaire d’Orsay. Elle a enfin été le témoin de trois moments clés de l’histoire du féminisme : le temps des suffragettes à la Belle Époque, le front sanitaire durant la Grande Guerre et la difficile émancipation qui a suivi, le militantisme antifasciste et procommuniste au moment de la Seconde Guerre mondiale et aux heures tragiques de la guerre froide.
À travers le cheminement de cette chercheuse de talent éprise d’égalité et d’équité, c’est aussi l’histoire d’un couple, d’une famille et de tout un milieu intellectuel et politique qui est ici proposée. Le destin hors du commun d’une femme d’exception enfin révélé dans ses facettes multiples.

JoliotLouis-Pascal Jacquemont, Odile Jacob, 2014.

http://www.odilejacob.fr/catalogue/documents/biographies-memoires/irene-joliot-curie_9782738130334.php

 

Ils sont des dizaines de milliers, nés entre 1941 et 1949. On les appelle les « enfants de Boches ». Ce livre-événement, qui a nécessité dix ans de recherche, éclaire leur destin et celui de leurs parents. Histoire de l’intime, histoire politique, histoire de la filiation, il aborde des thèmes comme l’amour et la maltraitance, le secret et la quête des origines, la réconciliation.

NaitreEnnemi Fabrice Virgili, Petite Bibliothèque Payot, 2014

http://www.payot-rivages.net/livre_Naitre-ennemi-Fabrice-Virgili_ean13_9782228910286.html

Rien ne destine la jeune Louise de Bettignies, cultivée et polyglotte, née dans une grande famille désargentée du Nord de la France, catholique fervente, à devenir une véritable espionne et héroïne de la Grande Guerre.

En 1914, révoltée par l’invasion allemande de la Belgique et de sa ville de Lille, Louise s’engage au sein de l’Intelligence Service dont elle devient agent secret sous le pseudonyme d’Alice Dubois. Elle est chargée d’organiser un réseau d’évasion et de renseignements militaires, le réseau Ramble. Arrêtée par les Allemands en octobre 1915, jugée et condamnée à mort, la jeune femme est enfermée dans la sinistre forteresse de Siegburg où elle prend la tête de la rébellion des prisonnières. Punie de cachot, Louise en sort gravement malade et meurt faute de soins le 27 septembre 1918.

Mystique et avide de sacrifice, son courage lui vaut le surnom de «Jeanne d’Arc du Nord». À l’aide de documents familiaux inédits, Chantal Antier retrace les multiples épisodes de la vie de Louise de Bettignies, apporte un nouvel éclairage sur sa foi et son patriotisme, et fait surgir devant nous une femme résolument en avance sur son époque dont l’exemple ne doit pas tomber dans l’oubli.

bettigniesChantal Antier, Tallandier, 2014

http://www.tallandier.com/ouvrages.php?idO=723

couv_rha272-small200Article de Chantal Antier,  » Deux femmes oeuvrant dans la Grande Guerre : Louise de Bettignies et la reine Elisabeth », Revue historique des armées, 2013, n°272 « Aux armes citoyennes », p.51-60.

http://rha.revues.org/7782 
 

 

Venant après deux autres, consacrés aux périodes 1750-1810 et 1600-1750, ce recueil poursuit l’exploration de l’ample controverse qui, durant plusieurs siècles, agita la France (et au-delà d’elle une bonne partie de l’Europe) à propos de la place et du rôle des femmes dans la société. Il remonte aux premiers temps de cette polémique, dont la « querelle du Roman de la Rose » entre Christine de Pizan et de grands intellectuels parisiens constitua le premier épisode retentissant, pour se clore sous le règne d’Henri IV, monté sur le trône après dix ans de guerre civile et de débats incessants sur la « loi salique » – prétendue règle d’exclusion des femmes de l’héritage de la Couronne. Il couvre ainsi l’une des périodes les plus prolixes sur le sujet, notamment en raison de la naissance de l’imprimerie, qui joua là un rôle majeur.
Revenant à nouveaux frais sur les textes canoniques de la Querelle, cet ouvrage s’attache également à des sujets, à des œuvres, à des lieux qui jusqu’alors n’y semblaient pas reliés, comme la création des premiers salons (l’une des réponses à l’essor des universités et des collèges accessibles aux seuls hommes), ou comme l’interminable « querelle de la Belle Dame sans merci », qui vit s’affronter les partisans et les adversaires du libre choix des femmes en amour. L’ensemble met en évidence à quel point le savoir et le pouvoir furent au cœur des échanges entre misogynes et philogynes, entre « champions des dames » et antiféministes. À quel point, aussi, celles et ceux qui voulaient l’égalité surent construire des espaces de résistance et des argumentaires qui allaient servir aux siècles suivants – et finalement mettre en échec le monopole des hommes sur ces domaines stratégiques.

https://publications.univ-st-etienne.fr/product.php?id_produit=865

 

querelle des femmes Armel DUBOIS-NAYT, Nicole DUFOURNAUD,Anne PAUPERT, Publications de l’Université de Saint-Etienne, 2013.