Avant les Rendez-vous de l’histoire de Blois (du 10 au 14 octobre), un collectif d’historiennes déplore le manque persistant de parité au sein de leur discipline.

LE MONDE |

La visibilité du livre d’histoire n’est que marginalement celle des historiennes, à l’image du visage flouté de Mona Lisa sur l’affiche 2018 des rendez-vous de l’histoire de Blois.

La visibilité du livre d’histoire n’est que marginalement celle des historiennes, à l’image du visage flouté de Mona Lisa sur l’affiche 2018 des rendez-vous de l’histoire de Blois.

Tribune. Comme chaque année, la communauté historienne inaugure son salon du livre. Les Rendez-vous de l’histoire de Blois sont d’abord, comme le dit le dépliant, une « gigantesque librairie » d’histoire où se pressent des centaines d’éditeurs et d’auteurs venus rencontrer leurs lecteurs. D’année en année, cette manifestation s’est imposée comme le moment de visibilité unique donné à la production et à la recherche historiques, avec ses stars, ses invités, ses évités, ses dîners, ses conférences à guichets fermés.

Autant le dire d’emblée : si nous n’employons pas l’écriture inclusive, c’est qu’au fond elle est peu nécessaire ici. La visibilité du livre d’histoire n’est que marginalement celle des historiennes, à l’image du visage flouté de Mona Lisa sur l’affiche du festival. Alors c’est vrai, beaucoup de chemin a été parcouru, grâce aux collègues qui nous ont précédées : la parité progresse au sein des manifestations, des commissions préparatoires et des jurys.

L’association Mnémosyne, qui milite pour l’histoire des femmes et du genre, a obtenu pour la première fois en 2010 de pouvoir organiser une table ronde. Mais la grandeur symbolique, elle, ne se partage pas au salon et elle est indubitablement masculine, comme l’est emblématiquement et quasi systématiquement le « Grand prix des Rendez-vous de l’histoire de Blois » (dix-huit hommes primés pour trois femmes, proportions comparables à celle du prix du livre d’histoire du Sénat, quatorze hommes primés pour deux femmes)

https://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2018/10/03/l-appel-de-440-historiennes-francaises-mettons-fin-a-la-domination-masculine-en-histoire_5364200_3232.html?xtref=https://www.lemonde.fr/

21 | Printemps 2018
Genre et dispenses matrimoniales : représentations et pratiques juridiques et généalogiques au Moyen Âge et à l’époque moderne

Genre et dispenses matrimoniales : représentations et pratiques juridiques et généalogiques au Moyen Âge et à l’époque moderne

Sous la direction de Michaël Gasperoni et Jasmin Hauck

  • Michaël Gasperoni et Jasmin Hauck
    Introduction : La représentation graphique d’une asymétrie sociale et culturelle : du genre dans les dispenses matrimoniales, entre Moyen Âge et époque moderne
    The graphical representation of a social and cultural asymmetry: gender in matrimonial dispensations, between the Middle Ages and the early modern period
  • Simon Teuscher
    Bilatéralité vs conceptions androcentriques de la parenté en Europe : quelques réflexions à partir des arbores consanguinitatis de la fin du Moyen Âge
    Bilateralism vs. androcentric conceptions of kinship in Europe: some reflections on the arbores consanguinitatis of the later Middle Ages
  • Jasmin Hauck
    Le témoignage de la parenté : la mémoire généalogique dans les dispenses matrimoniales à Florence (xve-xvie siècles)
    Bearing witness to kinship: genealogical memory in matrimonial dispensations in Florence (fifteenth-sixteenth centuries)
  • Margareth Lanzinger
    The Relativity of Kinship and Gender-Specific Logics in the Context of Marriage Dispensations in the Nineteenth-Century Alps (Diocese of Brixen)
    Relativité de la parenté et logiques genrées des dispenses matrimoniales dans les Alpes au xixe siècle (diocèse de Brixen)

Varia

  • Claire-Lise Gaillard
    Oscillations et réaffirmations du genre dans les petites annonces de l’Intermédiaire Discret 1921-1939
    Oscillations and reaffirmations of gender in the small ads of the Intermédiaire Discret, 1921-1939
  • Julia-Pauline Larose
    Le suffragisme en milieu rural dans l’entre-deux-guerres : l’action de l’UFSF dans les Deux-Sèvres
    Campaigning for women’s suffrage in a rural context in the interwar years: the activism of the UFSF in the Deux-Sèvres
  • Fatia Terfous
    Femmes et activités physiques sous le régime de Vichy : politiques et enjeux médicaux [
    Women and sports activities in Vichy France : politics and medical issues
  • Blandine Lefierdebras
    L’engagement collectif des femmes : de l’expérience militante à l’institutionnalisation, l’exemple du Centre rennais d’information des femmes (1976-1982)
    Women’s collective engagement: from the militant experience to institutionalisation, the example of the Centre d’information des femmes, Rennes (1976-1982)

Travaux soutenus

Flavie Leroux, Maîtresses des premiers rois Bourbons : femmes, fortunes familiales et pouvoir royal, Thèse de doctorat en histoire moderne, EHESS, sous la direction de Robert Descimon, soutenue le 8 décembre 2017
Dorothée Lanno, Les scènes de l’intimité domestique dans les arts figurés en France (1780-1815), Thèse d’histoire de l’art, Université de Strasbourg, sous la direction de Martial Guédron, soutenue le 10 novembre 2017

Isabelle Matamoros, « Mais surtout, lisez ! » Les pratiques de lecture des femmes dans la France du premier xixe siècle, Thèse de doctorat en histoire contemporaine, Université Lumière Lyon 2, sous la direction de Christine Planté et Rebecca Rogers, soutenue le 30 novembre 2017

Caroline Muller, La direction de conscience au xixe siècle (France, 1848-1914). Contribution à l’histoire du genre et du fait religieux, Thèse de doctorat en histoire contemporaine, Université Lumière Lyon 2, sous la direction de Bruno Dumons, soutenue le 29 septembre 2017.

Hayarpi Papikyan, L’éducation aux confins de l’Empire : la scolarisation des filles et l’entrée des femmes arméniennes dans l’espace public au Caucase (milieu du xixe – début xxe siècle),
Thèse de doctorat en histoire contemporaine, Université Paris Descartes, sous la direction de Rebecca Rogers, soutenue le 23 novembre 2017

Kim Girouard, Médicaliser au féminin : quand la médecine occidentale rencontre la maternité en Chine du Sud, 1879-1938, Thèse d’histoire contemporaine, ENS de Lyon et Université de Montréal, sous la direction de Christian Henriot et Laurence Monnais, soutenue le 29 septembre 2017

Mamadou Barro, Le droit matrimonial en Côte d’Ivoire 1901-2012. Entre unification législative et résistances coutumières, Thèse de doctorat en histoire du droit, Université de Nice Sophia-Antipolis (dénommée maintenant Université Côte d’Azur), sous la direction de Michel Bottin, soutenue le 2 février 2017

Comptes rendus

Danièle Voldman
Sylvie Camet (dir.), Benoîte Groult. Le genre et le temps, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Archives du féminisme », 2016, 194 p.
Hélène Castelli
Véronique Dasen, Le Sourire d’Omphale. Maternité et petite enfance dans l’Antiquité, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, 404 p.
Julia Heinemann
Aubrée David-Chapy, Anne de France, Louise de Savoie, inventions d’un pouvoir au féminin, Paris, Classiques Garnier, 2016, 794 p.
Sabine Juratic
« Les affaires d’État sont mes affaires de cœur ». Lettres de Rosalie Jullien, une femme dans la Révolution, 1775-1810. Présentées par Annie Duprat, postface par Jean Sauvageon: Paris, Belin, 2016, 556 p.
Odile Goerg
André Rauch, La luxure. Une histoire entre péché et jouissance, Paris, Colin, 2016, 238 p.
Gérard Lange
Michelle Zancarini-Fournel, Les luttes et les rêves. Une histoire populaire de la France de 1965 à nos jours, Paris, La découverte, 2017, 995 p.

* * *

La revue Genre & Histoire, revue électronique créée en 2007 à l’initiative de l’association Mnémosyne, (www.mnemosyne.asso.fr), est un espace de publication ouvert à toutes celles et ceux dont les recherches s’inscrivent dans le domaine du genre avec une attention plus particulière aux étudiant-e-s (Master et Doctorat) d’histoire ainsi qu’à celles et ceux d’autres disciplines – sociologie, philosophie, anthropologie, géographie, sciences politiques, sciences de l’éducation, littérature, civilisations, Staps – dont les travaux comportent une dimension historique. Outre des articles scientifiques, elle accueille, pour le moment, différentes rubriques : résumés de travaux soutenus, bibliographies thématiques, itinéraires.
Directrices de publication : Dominique Picco, Marianne Thivend
Comité de rédaction : Karen Adler, Jean-Baptiste Bonnard, Claire Chatelain, Patrick Farges, Christopher Fletcher, Alain Hugon, Irène Jami, Ulrike Krampl, Amélie Nuq, Dominique Picco, Valérie Pouzol, François Rouquet, Marianne Thivend, Violaine Tisseau, Mélanie Traversier

Mnémosyne sera très présente cette année à Blois

1. Notre carte blanche : Mâles images. Masculinités, virilités et misogynie

Vendredi 12 oct. 2018 de 11:45 à 13:15 Conseil départemental, Salle Lavoisier

une table ronde animée par Louis-Pascal Jacquemond avec

– En Histoire ancienne, François Lissarrague, « Quand le mâle se fait animal : sur la masculinité des satyres »

– En Histoire médiévale : Chloé Maillet, « Devenir homme : les images du changement de genre à la fin du Moyen Âge »

– En Histoire moderne : Aurore Chéry, « Pouvoir royal et virilité : des images et des stéréotypes sur Louis XVI »

– En Histoire contemporaine : Sylvain Lesage, « Vroum, Bang, Paf ! Construire sa virilité par les bandes dessinées dans les années 1950-1960 »

http://www.rdv-histoire.com/edition-2018-la-puissance-des-images/males-images-masculinites-virilites-et-misogynie

et malheureusement presque en même temps,

2. Pourquoi une grande collecte sur les archives des femmes ?

Vendredi 12 oct. 2018 de 11:30 à 13:00 Château royal de Blois, Salle des conférences

Table ronde animée par Julie Verlaine, présidente de l’Association Mnémosyne et Fabrice Virgili.

Avec Françoise Banat-Berger, directrice des archives nationales

Françoise Thébaud, professeure émérite d’histoire contemporaine de l’université d’Avignon

Julie Deslondes, directrice des archives départementales du Calvados

Constance de Vergnette, conservatrice au département des archives privées des archives nationales.

http://www.rdv-histoire.com/edition-2018-la-puissance-des-images/pourquoi-une-grande-collecte-sur-les-archives-des-femmes

 

3. L’Europe des femmes XVIIIe-XXIe

Vous pourrez également retrouver plusieurs des auteur.e.s de (Véronique Garrigues, Louis -Pascal Jacquemond, Dominique Picco, Mélanie Traversier Fabrice Virgili) au stand des éditions Perrin au salon du livre

Vendredi 12 oct. 2018 de 17:00 à 18:00

 

et le lendemain samedi matin

 

 

4. Enseigner l’égalité en déconstruisant les stéréotypes de genre dans les images des leçons d’histoire (du collège à la terminale)

Samedi 13 oct. 2018 de 11:15 à 12:45 ESPÉ (École supérieure du professorat et de l’éducation), Salle 23

L’humanité a produit des images qui font comprendre les civilisations du passé. Dessinées, peintes, sculptées, gravées, photographiées, ces images ont transmis une certaine idée de l’homme, de la femme, de leurs relations et de leurs rôles respectifs. L’atelier s’attachera particulièrement aux représentations conjugales qui définissent masculin et féminin, et analysera des images sculptées pour comprendre les rapports de domination et les stéréotypes de genre.

avec Cécile Béghin (professeure agrégée, lycée Jean Jaurès Montreuil), Véronique Garrigues (professeure agrégée, docteure en histoire) et Louis Pascal Jacquemond (Inspecteur d’académie honoraire, enseignant à Sciences Po Paris)

 

 

Avec nos collègues de la Società Italiana delle Storiche nous présentons L’Europe des femmes XVIIIe-XXIe à l’école française de Rome mardi 2 octobre 2018, 17h-19h

avec Isabelle Chabot (SIS) Julie Le Gac (Mnémosyne, Labex EHNE), Anna Scattigno (SIS), Mélanie Traversier (Mnémosyne, IUF) Fabrice Virgili (Mnémosyne, Labex EHNE)

Il n’existait pas encore de recueil sur l’histoire des femmes du XVIIIe siècle à nos jours. C’est désormais chose faite. Fictions, chansons, discours, essais, correspondances – dans leur langue originale et leur traduction française – mais aussi documents iconographiques se font ici l’écho de trois siècles d’histoire européenne et des aspirations ou, au contraire, des obstacles à une égalité entre les sexes. Qu’il s’agisse de textes devenus classiques, comme ceux d’Olympe de Gouges, de Caterina Ferrucci, d’Alexandra Kollontaï et de Virginia Woolf, ou d’autres moins connus, tous font entendre la diversité des expériences du peuple des femmes, de toutes conditions (domestiques, paysannes, artistes, ouvrières, intellectuelles, etc.), aussi bien à Paris qu’à Moscou, Rome ou Londres. Ce livre interroge l’éducation des filles, l’influence des religions, le rapport au corps, l’expérience de guerre, les féminismes et les luttes menées au nom de l’égalité civile et politique, ou encore la reconnaissance conquise dans les arts et les sciences, offrant ainsi à la riche et passionnante histoire des femmes une somme unique et novatrice.

Mancava un’antologia di testi sulla storia delle donne dal Settecento ai giorni nostri e L’Europe des femmes viene opportunamente a colmare questa lacuna. Il volume presenta, nella lingua originale e in traduzione francese, una selezione di opere di fiction, canzoni, discorsi, saggi e corrispondenze, nonché di fonti iconografiche che ci rimandano l’eco delle aspirazioni all’uguaglianza tra i sessi o, al contrario, degli ostacoli che ne hanno intralciato la realizzazione durante questi ultimi tre secoli di storia europea. I testi classici di  Olympe de Gouges,  Caterina Ferrucci, Alexandra Kollontaï e Virginia Woolf, insieme ad altri meno conosciuti, concorrono a dare voce alla diversità delle esperienze del popolo delle donne, di tutte le condizioni (domestiche, contadine, artiste, operaie, intellettuali, ecc.), a Parigi come a Mosca, Roma, o Londra. Il libro esplora l’educazione delle ragazze, l’influenza delle religioni, il corpo, l’esperienza della guerra, i femminismi e le lotte condotte in nome dell’uguaglianza civile e politica, ma anche la conquista del riconoscimento nelle arti e nelle scienze, arricchendo l’appassionante storia delle donne di  un contributo unico e innovativo.                                                                                                                 

L’Europe des femmes is the first ever anthology of texts on the history of women from the 18th century to the present. Presented both in the original and in French translation, the selected works of fiction, songs, speeches, essays and correspondence, as well as several images, reflect three centuries of European history, of both aspirations and obstacles to towards equality between the sexes. Whether these texts became classics, like those of Olympe de Gouges, Caterina Ferruci, Alexandra Kollontai and Virginia Woolf, or remained less well known, all give voice to the diverse experience of women from all backgrounds (domestic servants, farmers, artists, workers, intellectuals, etc.) from Paris to Moscow, and from Rome to London. The book explores the education of girls, the influence of religion, attitudes towards the body, the experience of war, feminisms, the struggles for political and civil equality, recognition gained in the arts and sciences, thereby making a unique and innovative contribution to the rich and fascinating history of women.

 

 

 

 

 

 

Le bulletin n°64 de la Fédération internationale pour la recherche en histoire des femmes est en ligne

IFRWH Newsletter SUMMER 2018

Accessible et riche, inventive sur le plan de la recherche documentaire comme dans la réflexion, cette histoire des sexualités propose de retracer les grandes étapes et les évolutions des normes et des mentalités. « Fait social total », la sexualité est à l’intersection de plusieurs types d’approches historiques : sociales, anthropologiques, culturelles, linguistiques. Sous les projecteurs croisés de la démographie historique, de l’anthropologie culturelle et de l’histoire sociale, son histoire pose l’hypothèse que les comportements humains qui lui sont liés – fantasmes et représentations, pratiques érotiques et procréatives – sont eux aussi des objets qu’il s’agit d’étudier sans les détacher des autres pans de l’histoire humaine. Mais on ne saurait aujourd’hui s’intéresser à la sexualité sans y faire également entrer des outils forgés dans le champ de l’histoire du genre. Plus que jamais, la sexualité est devenue un domaine incontournable de l’histoire.

sous la direction de Sylvie Steinberg, PUF, 2018.

 

 

 

 

 

 

https://www.puf.com/content/Une_histoire_des_sexualités

«Alors que l’orage s’éloigne, une tâche immense s’impose à tous les Français : celle de refaire notre belle France que les nazis ont souillée de leur présence.»
Cet écho du Travailleur de l’Oise en octobre 1944 illustre la démarche de ce livre : s’attacher non plus à la seule étude politique et institutionnelle de l’épuration, mais, dans la veine d’une historiographie renouvelée, aux Françaises et aux Français face à l’événement.
Il y a une évidente dimension populaire de l’épuration. Il s’agit non pas du catalyseur des «excès de la foule» qui déborderait les nouvelles autorités, mais au contraire d’un mouvement antérieur à l’installation du pouvoir politique à la Libération. Deux dynamiques coexistent en effet dès le début de l’Occupation. L’une, en France, souterraine mais qui s’étend, lente et silencieuse, menace les traîtres et, l’heure venue, veut les tuer ; l’autre, à Londres, puis dans les autres terres d’exil, réfléchit à la justice et à ses normes et prépare des ordonnances. Ces dynamiques, disjointes, se conjuguent finalement au moment de la libération des territoires dans une grande diversité de situations.
Cette histoire sociale de l’épuration prend en considération également la question du genre : les relations entre les femmes et les hommes ne sont pas seulement perturbées durant la guerre, leurs identités respectives le sont également et durablement. La volonté de régénération de la patrie et des mœurs, notamment des mœurs féminines, explique l’ignominie des tontes.
C’est donc dans un cadre géographique et social élargi que cet ouvrage envisage l’épuration : du village au pays tout entier, jusqu’au continent et à l’Empire ; de l’intimité du domicile et de la famille au bureau, à l’usine ou au champ, de la rue au tribunal, des Maquis aux prisons.

François Rouquet et Fabrice Virgili, Gallimard, 2018

 

 

 

 

 

 

http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-histoire/Les-Francaises-les-Francais-et-l-Epuration

 

This book offers a comparative perspective on Northern and Southern European

laws and customs concerning women’s property and economic rights. By focusing

on both Northern and Southern European societies, these studies analyse the

consequences of different juridical frameworks and norms on the development of

the economic roles of men and women.

This volume is divided into three parts. The first, Laws, presents general outlines

related to some European regions; the second, Family strategies or marital

economies?, questions the potential conflict between the economic interests of

the married couple and those of the lineage within the nobility; finally, the third

part of the book, Inside the urban economy, focuses on economic and work activities

of the middle and lower classes in the urban environment. The assorted and

rich panorama offered by the history of the legislation on women’s economic

rights shows that similarities and differences run through Europe in such a way

that the North/South model looks very stereotyped. While this approach calls

into question classical geographical and cultural maps and well-established chronologies,

it encourages a reconsideration of European history according to a

cross-boundaries perspective.

By drawing on a wide range of social, economic and cultural European contexts,

from the late medieval to early modern age to the nineteenth century, and

including the middle and lower classes (especially artisans, merchants and traders)

as well as the economic practices and norms of the upper middle class and

aristocracy, this book will be of interest to economic and social historians, sociologists

of health, gender and sexuality, and economists.

Anna Bellavitis and Beatrice Zucca Micheletto, Routledge, 2018

LUTTE CONTRE LE HARCÈLEMENT SEXUEL À L’UNIVERSITÉ :
UNE SANCTION QUI DOIT EN APPELER D’AUTRES !

Le CLASCHES (Collectif de lutte anti-sexiste contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur) se félicite d’une récente décision de la section disciplinaire de l’université Lumière Lyon 2. Dans sa décision du 9 avril 2018 (https://clasches.fr/communique-de-presse-du-13-juin-2018-lutte-contre-le-harcelement-sexuel-a-luniversite-une-sanction-qui-doit-en-appeler-dautres/), celle-ci a en effet reconnu le harcèlement sexuel et l’emprise exercés par un professeur sur une doctorante sous sa direction et a prononcé à son encontre 12 mois d’interdiction d’exercer toute fonction d’enseignement et de recherche, avec privation de la totalité du salaire. Cette décision est exemplaire à plusieurs égards.

D’abord, sur la forme, l’enquête disciplinaire et la décision font preuve d’une rigueur, notamment juridique, encore trop rare.

Ensuite, la section disciplinaire s’est appuyée sur le témoignage de la victime et 3 enregistrements, par la victime, de conversations téléphoniques, pour constater que « les faits rapportés concordent ». Attentive au respect du droit et de la réglementation, la décision motive solidement la validité juridique de la prise en compte des enregistrements. Elle rappelle ainsi que, contrairement à ce que l’on objecte trop souvent aux victimes, « des preuves existent ».

En outre, la décision met en évidence que le harcèlement sexuel s’est produit dans une configuration d’abus de pouvoir plus large de la part du directeur de thèse.

Enfin, il faut saluer la sévérité de la sanction prise, inédite pour des sections disciplinaires très souvent enclines à se contenter de « sanctions » symboliques en matière de violences sexuelles.

Si cette décision est exemplaire, c’est donc surtout en comparaison des nombreux dysfonctionnements qui caractérisent généralement les procédures disciplinaires. Elle ne doit donc pas conduire à penser que « tout est réglé » en matière de lutte contre les violences sexuelles dans l’enseignement supérieur. Au contraire, elle doit être le début d’une prise de conscience collective : il n’est plus acceptable que des auteurs de violences sexuelles demeurent impunis dans l’enseignement supérieur et la recherche !

Nous tenons enfin à saluer le courage de la victime et le soutien de certain.e.s de ses collègues et à rappeler qu’étudiant.e.s, doctorant.e.s, personnels précaires et, a fortiori, titulaires, doivent se mobiliser pour faire cesser les violences sexuelles dans l’ESR.

clasches.fr // clasches@gmail.com

CLASCHES – Collectif de Lutte Anti-Sexiste Contre le Harcèlement sexuel dans l’Enseignement Supérieur
http://clasches.fr

Journée Internationale des archives

Grande collecte. Archives de Femmes, le Samedi 9 juin – site de Pierrefitte-sur-Seine

En 2018 la Grande Collecte des Archives a pour thème «les femmes au travail». Les Archives nationales organisent une journée de débats, de témoignages et de rencontres.

Les Grandes Collectes, initiées en 2013 autour de la Grande Guerre par le ministère de la Culture, et vues comme le « rendez-vous des Français et des Françaises avec leur histoire, leurs archives, leur mémoire » sont l’occasion de compléter les fonds conservés dans les services publics d’archives, par des dépôts et dons privés. Axée sur la thématique « Femmes et travail », la Grande Collecte 2018 s’adresse à toute personne possédant des documents qui l’illustrent et mobilise l’ensemble du réseau des archives en France : Archives nationales, départementales, municipales sous la houlette du Service interministériel des Archives de France. Archives de femmes, archives sur les femmes, femmes au travail, travail des femmes, autant de sources précieuses aujourd’hui chez les particuliers mais indispensables pour écrire l’histoire de demain.

Dans cette dynamique et à l’occasion de la Journée internationale des archives, les Archives nationales ouvrent leurs portes le samedi 9 juin 2018 pour une journée de débats et de rencontres à Pierrefitte-sur-Seine. Chacun, chacune pourra rencontrer des archivistes, se renseigner auprès d’eux sur les modalités de la collecte, qui peut donner, comment, à quel moment etc. ?

Programme de la journée du 9 juin aux Archives nationales

13h00 à 13h30 Présentation du rapport « Grande collecte. Archives de Femmes. Mission Françoise Thébaud, 2017 »

par Julie Verlaine, présidente de l’association Mnémosyne.

13h45 à 14h45 Visite guidée subjective de l’exposition 68, Les voix de la contestation

par Ludivine Bantigny, historienne, maîtresse de conférences à l’Université de Rouen Normandie qui a carte blanche pour nous faire découvrir les voix féminines de la contestation de 68.

15h00 à 16h30 Table ronde « Les femmes, le travail et l’égalité »

Modératrice :Valérie Abrial, directrice du publishing à la Tribune et directrice éditoriale Women for future, avec Armelle le Bras-Chopard, politologue, spécialiste de philosophie politique et des questions d’égalité femmes-hommes ; Catherine le Magueresse, juriste, ancienne présidente de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail, elle travaille sur la critique féministe du droit notamment pénal. Françoise Milewski, économiste, coresponsable du Programme de Recherche et d’Enseignement des SAvoirs sur le GEnre, responsable du groupe de recherche « Genre, emploi et politiques publiques », membre du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

16h30 à 18h00 « Le travail des femmes : la parole des archives »

Présentation par Véronique Leroux-Hugon du travail d’Autopacte, association qui a pour objet l’écriture autobiographique sous toutes ses formes (récits, journaux, lettres, etc.).

Témoignage de Michelle Perrot sur l’entrée de ses archives aux Archives nationales

Table ronde : Métiers d’hommes et métiers de femmes ; apprentissage et formation professionnelles ; la question salariale : pépites d’archives…

Autant de thèmes traités à partir des fonds conservés aux Archives nationales.

Modératrices :Vanessa Szollosiet Constance de Vergnette, conservatrices du patrimoine aux Archives nationales

Programme  pdf