Venez le 1er février 2020 à l’après-midi d’études autour du développement de l’histoire des femmes et du genre depuis 2000.

PROGRAMME

Samedi 1er février

de 14h à 18h

Université Paris II Panthéon-Assas 12 place du Panthéon, Paris 5 (Salle des Conseils – Aile Soufflot – Escalier M – 2e étage)

Accueil et introduction par Michelle Perrot

Table ronde 1. Quelle histoire des femmes et du genre depuis 20 ans ? Une réflexion historiographique

Modération : Françoise Thébaud (Université d’Avignon)

Intervenantes :

Violaine Sébillotte (Université Paris I Panthéon-Sorbonne) Didier Lett (Université Paris Diderot)
Sylvie Steinberg (EHESS)
Michelle Zancarini-Fournel (Université Lyon 1)

Table ronde 2. Quelle visibilité pour cette histoire dans les institutions ? Une réflexion stratégique

Présidence : Pascale Barthélémy (ENS-Lyon)

Intervenantes :

Florence Rochefort (CNRS)
Amandine Berton-Schmitt (Centre Hubertine Auclert)
Elise Brunel (Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation) Marianne Thivend (Université Lyon-2)

Table ronde 3. Quelle diffusion, par quels canaux, pour quels publics ? Une réflexion médiatique

Modération : Fabrice Virgili (CNRS)

Intervenantes :

Cécile Beghin et Véronique Garrigues (Mnémosyne) Barbara Wolman (Matilda)
Joëlle Alazard (APHG)
Fanny Cohen-Moreau (Passion Médiévistes)

La journée d’études sera suivie d’un cocktail.

Entrée libre, dans la limite des places disponibles. Inscription obligatoire par mail à : contact@mnemosyne.asso.fr

programme-JE2020

 

Lucie Jardot, Sceller et gouverner Pratiques et représentations du pouvoir des comtesses de Flandre et de Hainaut (XIIIe-XVe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, collection Mnémosyne, 2020, ISBN: 978-2-7535-7900-2

Avec une préface d’Olivier Mattéoni.

Entre 1244 et 1503, Marguerite de Constantinople, Marguerite de Flandre, Jacqueline de Bavière ou encore Marie de Bourgogne ne sont pas seulement filles, épouses, et mères : elles sont avant tout des femmes régnantes. Outils de validation et de pouvoir, leurs sceaux permettent de définir les contours de leur champ politique et la singularité de leur statut. Par leurs spécificités iconographiques, héraldiques et emblématiques, les sceaux des princesses soulignent la place des femmes au sein de leurs lignées et comtés. Ce corpus sigillaire inédit, mis en regard avec les actes au bas desquels ils sont apposés (chartes, mandements, quittances), révèle les effets concrets de leur gouvernement.

disponible aux PUR

« Le comité de rédaction de la revue Genre & Histoire a décidé de se mettre en grève à compter du 15 janvier 2020 pour exprimer son soutien au mouvement contre la réforme des retraites, particulièrement préjudiciable aux femmes, mais également aux enseignant.es de tous les niveaux, aux chercheur·es, à tous les agents de la fonction publique et à tous les jeunes que les enseignant·es-chercheur·es forment à la vie professionnelle.

Ce comité souhaite également manifester son opposition à la loi pluriannuelle de programmation de la recherche, dont les documents préparatoires font craindre qu’elle ne précarise encore plus les jeunes chercheur·es et rende plus difficiles les différentes formes de valorisation de la recherche auxquelles les revues électroniques participent.

Les membres du comité cessent donc leurs activités éditoriales jusqu’à nouvel ordre et se joignent aux autres revues en grève pour organiser des actions collectives contre la destruction programmée de nos services publics et de notre système de protection sociale. Elles et ils invitent auteur·rices et lecteur·rices à se joindre au mouvement. «

Pour le comité de rédaction de Genre&histoire

Marianne Thivend et Dominique Picco

 

L’association L’Escouade met en œuvre un beau projet d’usage civique de l’histoire à Ville de Genève – Officiel : « 100Elles* ».

« Dans le canton de Genève, il y a actuellement 549 rues portant le nom d’un homme contre 43 celui d’une femme. Les critères de nomination des rues sont a priori non-genrés – il doit s’agir de personnes ayant marqué de manière pérenne l’histoire de Genève et décédées depuis plus de dix ans – mais un ensemble de phénomènes sociaux et culturels liés au patriarcat et au sexisme contribuent à l’invisibilisation des femmes dans l’ensemble de la sphère publique, les faisant ainsi disparaître, entre autres, de notre histoire collective et de nos rues. Ce type de mécanismes participent encore aujourd’hui à renforcer les inégalités de genre.

En 2019, le projet 100Elles*, mené par l’association L’Escouade et soutenu par le Service Agenda 21 de la Ville, a donc investi Genève, et cent figures féminines, sélectionnées selon les critères actuels de nomination des rues, ont désormais une plaque dans la ville. Grâce au travail biographique d’un collectif d’historien.ne.x.s de l’Université de Genève, ces femmes et leur histoire sont à découvrir sur le site 100Elles.ch ou à l’occasion d’une visite guidée. »

À la période charnière de la crise révolutionnaire, l’ouvrage questionne le rôle politique des femmes dans un moment propice à la transgression des normes. La Révolution a été considérée par la majorité des historiennes du Gender comme le tournant critique des rapports entre la République et les femmes. Les fonds d’archives provençales et comtadines et l’historiographie locale sont revisités en fonction du rôle des femmes dans l’espace public en situation de crise. Les pratiques politiques féminines sont d’abord étudiées dans la conflictualité d’Ancien Régime utilisée comme moyen d’expression politique. Malgré le refus des droits politiques, la période révolutionnaire voit des femmes patriotes s’affirmer comme membres du Souverain, en militant dans des clubs féminins ou mixtes, participant aux journées révolutionnaires et aux politiques de Terreur. D’autres Provençales et Comtadines se mobilisent pour résister au monde nouveau qui se crée et sont victimes de leur engagement. À côté des femmes agissantes que révèlent les archives, les sources montrent l’importance du rôle des représentations – des furies de guillotine aux victimes de la Révolution mises en valeur par le camp conservateur. On constate l’influence de ces représentations sur l’évolution des options collectives et leur enracinement géographique, ainsi que sur la place des femmes dans le champ du politique jusqu’à nos jours.

Martine Lapied,

Collection Penser le Genre, aux Presses Universitaires de Provence, 2019

Cet ouvrage collectif présente les travaux originaux d’historiens de l’Antiquité qui ont souhaité contribuer à une meilleure connaissance de la place des femmes dans les provinces orientales hellénophones de l’Empire romain, qu’il s’agisse de prêtresses (des cultes civiques, panhelléniques ou impérial) ou de chrétiennes, d’épouses de notables (citoyens romains ou non) ou d’esclaves. Tous les types de documents ont été mis à contribution : textes littéraires, inscriptions, sources archéologiques.

 

De la princesse idéale à la « reine scélérate », de la traîtresse étrangère à la figure martyre, de l’héroïne adolescente à la mère bigote, de la femme de culture à l’icône de mode, l’image de la reine Marie-Antoinette, tour à tour adorée ou honnie, n’a cessé d’évoluer au cours des siècles.
En suivant le fil de l’exposition qui se tiendra à la Conciergerie du 16 octobre 2019 au 26 janvier 2020, cet ouvrage, à travers 14 essais et 16 notices, commentera les multiples représentations de la reine et montrera comment le rapport à Marie-Antoinette a souvent été passionnel, déterminant des cultes, des hommages, ou au contraire de violentes attaques.
Si la France de son temps l’a peu comprise – aux portraits de cour et images pieuses répondent les caricatures –, les imaginaires s’en sont emparé par la suite, jusqu’à en faire une héroïne de cinéma interprétée par les plus grandes actrices (de Sarah Bernhardt à Diane Kruger), le personnage culte d’un manga japonais (La Rose de Versailles de Riyoko Ikeda) ou encore un produit de grande consommation.
La reine Marie-Antoinette connaît aujourd’hui un revival étonnant. Devenue une icône, un objet de pop culture, elle est la figure historique la plus internationalement commentée dans les livres ou les films, la plus dépeinte par les artistes contemporains ; elle incarne, tout simplement, une jeune femme de son/notre temps.
catalogue d’exposition dirigé par Antoine de Baecque, Editions du Patrimoine, 2019.

Cette première édition du feuilleton Le Père Brafort (publié par le Siècle de novembre 1872 à février 1873) nous fait découvrir un roman de mœurs politique, socialiste et féministe, l’un des rares textes littéraires traitant de deux insurrections largement oubliées : celles de juin 1832 et juin 1848. Écrit dans une période de frémissement révolutionnaire, publié avec la volonté de porter un message d’espoir malgré l’écrasement de la Commune, ce récit continue aujourd’hui d’interpeller les lecteurs sur bien des enjeux actuels, en les invitant à « voir les choses autrement qu’avec l’œil de l’habitude ».

Texte établi, annoté et commenté par Alice Primi et Jean-Pierre Bonnet, PU Rennes, 2019.

Sous la direction éditoriale d’Annette Lykknes (Norwegian University of Science and Technology, Norway) et de Brigitte Van Tiggelen (Science History Institute, USA)

Aux éditions World Scientific Publishing Co.

 August 2019.

Ce livre offre un point de vue original sur l’histoire du Tableau Périodique des Eléments ou Table de Mendeleïev dont on célèbre le 150ème anniversaire: un volume collectif comprenant de courts articles illustrés sur les femmes et leur contribution à la construction et à la compréhension du tableau périodique et des éléments eux-mêmes. Le Tableau Périodique a évolué depuis la classification introduite par Mendeleïev mais le principe reste le même : les actuels 118 éléments sont classés par ordre croissant de numéro atomique en fonction de leur configuration électronique, donc de leurs propriétés chimiques.

Peu de textes existants traitent des contributions des femmes au tableau périodique. Ce livre sur le travail des femmes chimistes rassemble 28 biographies qui démontrent le caractère multiforme des travaux sur les éléments chimiques et leurs relations périodiques. Les rédacteurs estiment que ces récits permettront une meilleure compréhension de la nature de la science, et du travail collaboratif qu’elles ont fourni (par opposition à la représentation traditionnelle du génie solitaire).

Autour d’Annette Lykknes et Brigitte Van Tiggelen, l’équipe des auteurs est internationale : Gisela Boeck, Donald Opitz, John Hudson, Claire Murray, Jessica Wade, Jeffrey Allan Johnson, Mary Mark Ockerbloom, Marelene Rayner-Canham, Maria Rentetzi, Geoffrey Rayner-Canham, Patrice Bret, Keiko Kawashima, Xavier Roqué, Ian D. Rae, Louis-Pascal  Jacquemond, Krister Nordlund, Matt Shindell, Ignacio Suay-Matallana, ….

En ce qui concerne la sélection des femmes, les chapitres incluent des contributions aux tableaux pré-périodiques ainsi que les découvertes récentes, les histoires inconnues ainsi que les plus célèbres. L’accent a été mis sur les travaux menés à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle qui reflètent une grande variété de contextes.

D’Emilie du Chatelet à Dorothea Wallich et Marie-Anne Lavoisier, d’Ellen Swallow Richards à Marie Curie, Ellen Gleditsch et Harriet Brooks, d’Ida Noddak à Lise Meitner, Marguerite Pérey et Clara Immerwahr, de Stephanie Horovitz à Margaret Todd, Irène Joliot-Curie et May Sybil Leslie, d’Isabella Karl à Chien Shiung Wu et Ida Freund, de Cecilia Payne à Berta Karlik, Reatha King, et Alice Hamilton, de Gertrud Woker à Julia Lermontova et Barbara Bowen, de Sonja Smith-Meyer Hoel à Toshiko Mayeda et Yvette  Cauchois, ce sont plusieurs générations de femmes scientifiques venues de tous les continents qui sont ainsi mises en lumière.

La table des matières complète de Women in their Elements: Selected Women’s Contributions to the Periodic System se trouve à l’adresse suivante : https://www.worldscientific.com/worldscibooks/10.1142/11442#t=toc

et la contribution concernant Irène Curie, le chapitre 28, par Louis-Pascal Jacquemond : https://doi.org/10.1142/9789811206290_0028.