À l’image des mouvements qui les ont produites, les affiches féministes sont hétéroclites, foisonnantes, utopiques. Et contrairement aux affiches communistes, socialistes ou fascistes, elles n’ont pas été fabriquées par des partis ou des organisations centralisées et structurées, mais par des groupes pluriels. Leur production laisse davantage place à l’artisanat. Leur objectif est de rendre visibles les femmes, les oppressions qu’elles subissent ou leurs combats. Il s’agit aussi de convaincre de la légitimité de la revendication de l’égalité entre les sexes, et d’influencer les mentalités en changeant les images disponibles, en revalorisant la femme et en proposant des rôles sexués alternatifs. Les affiches féministes sont ainsi en dialogue avec celles des partis politiques, mais également avec celles de la culture de masse, en particulier la publicité. Et comme il n’y a pas un féminisme, mais une multitude, cela conduit à une grande variété de styles et de messages. Pour autant, il est possible de repérer des continuités dans les thèmes abordés. Les auteures en ont retenu six : la vie politique ; le travail ; la maternité et la famille ; la colonisation et l’immigration ; la création artistique ; l’institutionnalisation du féminisme. Au-delà des évolutions chronologiques, ces questions traversent, comme autant de fils rouges, les luttes des femmes du XXe et du XXIe siècle.

http://www.myboox.fr/livre/femmes-en-lutte-2233365.html

femmes-en-lutte-collectif-bibia-pavard-michelle-zancarini-fournel-9782357660694Bibia Pavard & Michelle Zancarini-Fournel,
Éditions Les Échappés, 2013.

Quin-Bohuon

L’armée, l’école et le pouvoir politique sont connus pour avoir fait évoluer les usages de l’exercice corporel, cependant la part de la médecine et des sciences reste encore relativement inexplorée. En effet, si la participation des médecins dans la formulation d’une « éducation du physique » ne fait pas mystère, elle constitue un processus difficile à appréhender et les formes de l’engagement médical demeurent floues et méconnues.

Autour de quelques individus, de quelques institutions et de périodes charnières, cet ouvrage se propose de combler ce vide en analysant les dynamiques de la constitution de pratiques d’exercice corporel « médicales »

 

http://www.editions-glyphe.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=1502

inconnu.jpgGrégory Quin & Anaïs Bohuon, Paris, Éditions Glyphe, 2013.

 

Quentin Rochet est la lauréat du prix Mnémosyne 2010.

Les Filles de Saint Bruno

L’ouvrage se propose de dresser un tableau de l’évolution de la branche féminine des Chartreux, de son apparition jusqu’au XVe siècle. Il s’agit ensuite, sur la base de cette synthèse chronologique, de chercher à comprendre si les moniales cartusiennes, bien que peu nombreuses, constituent une branche pleinement intégrée à l’ordre des Chartreux ou s’il s’agit d’un phénomène secondaire, marginal par rapport à la branche masculine.
Une question qui s’applique aussi bien à leur mode de vie, qu’à la liturgie qu’elles mettent en oeuvre ou à la spiritualité qu’elles ont pu développer. Originalité du monachisme féminin médiéval, adaptation d’une règle érémitique à un publique féminin pourtant peu apte à ce mode de vie dans la vision médiévale, épiphénomène ou branche à part entière de l’ordre chartreux, les questions posées par l’expérience des moniales cartusiennes sont nombreuses.
C’est aussi la différenciation des sexes dans la société médiévale, à partir d’un idéal monastique commun, qui se dessine. C’est également l’occasion de montrer que l’on peut, par l’histoire du genre, faire avancer l’histoire religieuse, celle des moniales d’abord, mais également celles des Chartreux eux-mêmes puisque l’attitude qu’ils adoptent tout au long du Moyen Âge -et l’évolution de leurs postures- permet d’appréhender leur vision des femmes médiévales en général et celle des moniales en particulier.

 

 

Qu’on les appelle « amis des femmes », « champions des dames », « alliés », « pro-féministes »…, les hommes engagés pour l’égalité des sexes constituent une cohorte plus ancienne, nombreuse et active qu’on ne le croit généralement. On leur doit en effet, jusqu’à la Renaissance, la totalité des textes connus ayant défendu la thèse de l’égale dignité des deux sexes. On leur doit d’avoir soutenu avec acharnement la plus ancienne revendication des femmes, celle de l’accès à l’éducation, et souvent d’avoir travaillé à sa mise en œuvre. On leur doit d’avoir longtemps défendu les idées les plus radicales quant à leur accès à toutes les professions et à toutes les responsabilités temporelles ou spirituelles. On leur doit les batailles menées au sein des assemblées strictement masculines, à coup de votes, de discours et de manœuvres, qui finirent pas aboutir – presque partout – à des lois, à des droits, à des pouvoirs.
C’est à cette réalité aussi incontestable que mal connue qu’est consacré ce livre, l’une des premières tentatives de focalisation sur leur groupe, leurs démarches, leurs idéaux, leurs combats, leurs stratégies… Rassemblant les contributions des meilleurs spécialistes de plusieurs disciplines, il nous permet de parcourir huit siècles d’histoire et de dépasser largement les frontières européennes.
Contributions de : Olivier Blanc, Noël Burch, Claire Charlot, Ginevra Conti-Odorisio, Élise Devieilhe, Alban Jacquemart, Catherine Jacques, Florence Launay, Yannick Le Quentrec, Nicole Mosconi, Janine Mossuz-Lavau, Marie-Frédérique Pellegrin, Michel Prum, Hélène Quanquin, Yannick Ripa, Florence Rochefort Cristina Scheibe Wolff, & Éliane Viennot.

engt+hms+pr+égalité

Florence Rochefort & Éliane Viennot (dir.)
Saint-Etienne, Publications de l’Université,2013

 

 

 

Le 10 juillet 1915, le Parlement vote à l’unanimité une « Loi sur le salaire minimum des ouvrières à domicile dans l’industrie du vêtement ». Pour la première fois, l’État intervient dans la fixation des salaires et prépare les futures conventions collectives. La loi s’adresse à des ouvrières mal payées et qui travaillent dans de mauvaises conditions. Les nombreuses tentatives pour améliorer leur sort échouent. C’est devenu un problème social qui intéresse de nombreux groupes politiques, syndicats, intellectuels, religieux, entre 1880 et 1914.
Le travail des femmes à domicile a été peu étudié depuis d’un siècle. Pourquoi une loi spécifique ? En effet, les femmes sont au cœur de ce livre et de la loi de 1915. De la proto-industrie au sweating-system et au travail en atelier, où situer le travail à domicile ? Il perdure malgré le développement de la grande industrie.
Que font ces ouvrières, où sont-elles, combien sont-elles ? Pourquoi leur vie est-elle si sombre et comment travaillent-elles ?  Cette loi de 1915 demeure assez timide. Elle instaure des comités de salaires et d’expertise qui fixent les salaires à la pièce, non au temps, et a bien du mal à se mettre en place. Les patrons ne sont guère enthousiastes, les ouvrières n’osent pas se plaindre de sa mauvaise application.
Ce livre présente donc une loi dans son déroulement complet : causes et préparation, contenu et application pendant les 25 ans qui suivent son vote. Elle concerne une catégorie de travailleuses jusqu’ici oubliées du droit du travail.
A-t-elle été efficace pour augmenter les salaires de ces femmes ? Aujourd’hui encore, les quelques milliers d’ouvrières à domicile ne sont-elles pas toujours « celles qu’on oublie » ?

Avec une préface de Michelle Perrot.

 

 

http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=3148

Avrane-ouvrieres

Ouvrières à domicile
Le combat pour un salaire minimum sous la IIIe République
Colette Avrane
Rennes, PUR, 2013

 

 

 

« Alison Moore’s sparkling collection of essays offers a host of fascinating perspectives on gender in French politics from the European witch-craze through to the current head-scarf controversy. »

– Colin Jones, Professor of History, Queen Mary University of London

« Sexing Political Culture in the History of France gathers together several compelling essays that nuance older studies about how gender and sexual symbols stand in for the nation in its various incarnations from the Early Modern period to the present. By combining a long historical trajectory with detailed analyses of how the state or its opponents have used symbolic meaning to mobilize political action, clarify or criticize hierarchy, or simply make sense of social norms, these essays demonstrate the distinctive power of such symbolism and thus of this area of focus, which traverses intellectual, social, cultural history as well as the history of gender and sexuality. This is a cutting-edge collection that moves coherently from the early modern witch hunt to race in postcolonial France. »

– Carolyn J. Dean, John Hay Professor of International Studies, Brown University

« Sexing Political Culture in the History of France marks a genuinely new departure in European history of sexuality studies. Alison Moore has gathered together contributions which demonstrate the manifold ways in which the language of gendered and sexualized stereotypes, behaviors, and practices has been deployed in the service of patriotic propaganda and the othering energies of nationalism in the French context. Further, she urges a nuanced focus on the fact that scholars too have embraced the tendency to metaphorize national, religious and political situations using sexual and gendered symbols. As such, the book also stands as a meditation on the political and libidinal character of historiography itself. The essays collected together in the volume cover a broad historical span and treat a wide-ranging array of fascinating topics from sixteenth- and seventeenth-century witch-hunts to historically recent debates about French secularism, Islamophobia, and the wearing of the veil. This book is a must-read for all students and scholars of French and European studies, gender and sexuality studies, and the history of ideas. »

– Lisa Downing, Professor of French Discourses of Sexuality, University of Birmingham

 

http://www.cambriapress.com/cambriapress.cfm?template=4&bid=524

Moore-SexingPolitical

Sexing Political Culture in History of France
Alison M. Moore (eds.)
Amherst, New-York, Cambria Press, 2013

 

 

 

Quels étaient les critères chez les Anciens pour déterminer si un homme ou une femme était digne d’assumer une fonction ? Ce détour par l’Antiquité avec l’outil du genre met en perspective les discours et les pratiques du présent.

Magistrat, pater et mater familias, reine ou encore marchande de ruban, orateur, poète ou courtisane : nous connaissons avant tout les hommes et les femmes de l’Antiquité par la fonction qu’ils occupent dans les différentes pratiques sociales, économiques et politiques des sociétés grecques et romaines. Mais qu’en est-il des individus eux-mêmes ?
Recourir à la méthode du genre est une façon de mettre en perspective les critères antiques établissant la bonne concordance entre l’individu et sa fonction. Qu’est-ce qui fait qu’un chorège, un conseiller politique, une guerrière ou une prêtresse soit considéré à sa place et efficace ? À quel moment les caractéristiques considérées comme propres à l’individu (charisme, qualités morales et esthétiques, savoir et connaissances techniques) sont-elles perçues comme opposées à une fonction (de père ou de mère, d’amant ou d’aimer, de poète ou de marchand par exemple) ? Le terme de « fonction » intègre non seulement les domaines administratifs, institutionnels et religieux, mais également ceux que les sociétés contemporaines relient plus volontiers au champ du métier et de l’art d’une part, du personnel et/ou du familial d’autre part.
En historicisant les notions de sexe, d’individu, de pouvoir et d’autorité, ce livre établit la part que prend le genre parmi les critères de distinction potentielle des individus.

http://www.editions.ehess.fr/ouvrages/ouvrage/des-femmes-en-action

Métis-femmes-Boehringer

Des femmes en action L’individu et la fonction en Grèce antique
Sandra Boehringer & Violaine Sebillotte Cuchet (eds.)
Paris, Editions de l’EHESS, 2013

 

« Ils n’échangèrent pas un mot. Ils se regardaient, complices. Et brusquement, il la suivit, comme un toutou. » Monique Lerbier est heureuse : elle épousera bientôt l’homme qu’elle aime. Un soir, pourtant, elle le surprend en compagnie de sa maîtresse. Humiliée, elle se venge avec le premier venu, puis, au lieu de rentrer dans le rang comme ses parents le lui intiment, elle décide de prendre en main son destin et ses amours. Avec gourmandise, curieuse de tout, Monique va alors multiplier les expériences émancipatrices, avec des femmes comme avec les hommes qu’elle ravale au rang de simples reproducteurs ou de « belles machines à plaisir »… Si les femmes ont commencé à se couper les cheveux « à la garçonne », c’est grâce à ce roman de 1922 qui fut le plus grand best-seller des Années folles. L’énorme scandale qu’il déclencha valut également à Victor Margueritte (1866.1942) d’être radié de la Légion d’honneur.

http://www.payot-rivages.net/livre_La-garconne–Victor-Margueritte_ean13_9782228908450.html

 

La garçonne

La garçonne Victor Margueritte, Préface de Yannick Ripa, Paris, Petit bibliothèque Payot, 2013.

 

 

Frenchwomen-Rogers A Frenchwoman’s Imperial Story: Madame Luce in Nineteenth-Century Algeria,Rebecca Rogers, Stanford, Stanford University Press, 2013.

Description: Eugénie Luce was a French schoolteacher who fled her husband and abandoned her family, migrating to Algeria in the early 1830s. By the mid-1840s she had become a major figure in debates around educational policies, insisting that women were a critical dimension of the French effort to effect a fusion of the races. To aid this fusion, she founded the first French school for Muslim girls in Algiers in 1845, which thrived until authorities cut off her funding in 1861. At this point, she switched from teaching spelling, grammar, and sewing, to embroidery—an endeavor that attracted the attention of prominent British feminists and gave her school a celebrated reputation for generations.

Reviews:

« This book opens up an entire social universe detailing the vicissitudes of indigenous girls’ schooling in French Algeria and the shifting politics of colonial education that remained largely concealed until now. Rogers’ study stands out due to the originality of its approach, the freshness of its conceptualization, and the elegance and clarity of the prose. »—Julia Clancy-Smith, University of Arizona.

« This work is a stunning achievement. It presents a fascinating and important contribution to the history of women, empire, and historical biography. »—Whitney Walton, Purdue University.

http://www.sup.org/book.cgi?id=22026

 

 

L’auteure présente quelques figures de femmes du XVIIe au XXe siècle et invite à écouter les propos étrangement familiers et résolument actuels que nous adressent quelques-unes de ces singulières. Ce livre se fait l’écho de récits alertes et d’analyses lucides du fonctionnement d’une société patriarcale qui surveille les aspirations et les comportements jugés hors norme.

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=39181

 

Celibataire-Guilpain LES CÉLIBATAIRES, DES FEMMES SINGULIÈRES Le célibat féminin en France (XVIIe-XXIe siècle), Geneviève Guilpain Paris, L’Harmattan,2013.