Le jury du prix Mnémosyne s’est réuni vendredi 18 janvier 2019 et a débattu avec enthousiasme et grande efficacité. A la lumière des expertises et après de denses délibérations et un vote, le prix Mnémosyne 2018 a été attribué au master de

Lucie Jardot, Les sceaux des comtesses de Flandre et de Hainaut (XIII-XVe s.) de la représentation princière au pouvoir politique : le discours par l’image et en actes, sous la direction de Olivier Mattéoni (Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne) et Mme Marie-Adélaïde Nielen (Archives Nationales), juin 2017.

Une mention spéciale a également été décernée au mémoire de

Chloé d’Arcy, Marie Taglioni, Etoile de la danse. Constructions, évolutions et implications du vedettariat de la ballerine (1822-1870), sous la direction de Jean-François Sirinelli (Institut d’Études Politiques de Paris), septembre 2017.

Les résumés de tous les masters ayant candidaté au prix seront prochainement mis en ligne sur le site de Mnémosyne.

Camille Dejardin, Madame Blakey. Une femme entrepreneure au XVIIIe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, collection Mnémosyne, 2019, ISBN : 978-2-7535-7630-8

avec une préface d’Anne Conchon,

S’appuyant à la fois sur des sources économiques, des archives notariées et des correspondances, articulant histoire économique et problématiques de genre, ce livre propose à travers le cas de Madame Blakey une réflexion novatrice sur l’entrepreneuriat au féminin durant le siècle des Lumières. Mariée puis séparée des biens de son mari, Marguerite Élisabeth Aumerle dirige un commerce de biens de semi-luxe intégré dans des circuits internationaux. Accusée de banqueroute frauduleuse et incarcérée au Petit Châtelet en 1771 pendant plusieurs mois, elle réussit à relancer son activité économique, grâce à d’habiles stratégies que cet ouvrage s’applique à éclairer.

disponible aux PUR

 

Nous vous invitons à participer nombreux.ses. à l’Assemblée générale annuelle de notre association qui aura lieu le Samedi 19 janvier 2019 au matin, au Musée national de l’histoire de l’immigration (Palais de la Porte Dorée, Paris 12e) qui nous accueille pour l’occasion.

10h : Accueil, café de bienvenue
10h30-12h15 : Assemblée générale de l’association. Présentation des bilans moraux et financiers et des projets en cours (actions, publications, mobilisations). Election de nouveaux membres du Conseil d’administration.
12h15 : Remise du Prix Mnémosyne

et l’après midi notre Journée d’étude

migrantes, migrants relire les sources, réécrire l’histoire

JOURNÉE D’ÉTUDE
SAMEDI 19 JANVIER 2019
14h-18h
Musée national de l’histoire de l’immigration
ATELIER 4
293 avenue Daumesnil, Paris 12e (M° 8 station Porte dorée / bus 46 / tramway T3)

 

Suite à notre réponse aux nouveaux programmes, une interview de Cécile Beghin, vice-présidente de Mnémosyne paru dans le quotidien Le Monde, supplément Idées daté du 15 décembre 2018 :

Les femmes ne font-elles jamais l’histoire ?

Le Conseil supérieur des programmes renvoie les femmes aux oubliettes de l’histoire, déplore Cécile Beghin, historienne et membre du bureau de l’association Mnémosyne.

L’association Mnémosyne, qui œuvre au développement de l’histoire des femmes et du genre et dont vous êtes vice-présidente, observe un « recul de trente ans » dans les nouveaux programmes d’histoire au lycée. Pour quelles raisons ?

En dépit de notre demande, Mnémosyne n’a pas été consultée par le Conseil supérieur des programmes ­[CSP], ni aucune autre association travaillant sur l’égalité hommes-femmes. Nous n’avons observé, de la part du CSP, aucune volonté de nous faire participer à leur élaboration. Les programmes de lycée qui nous sont proposés marquent un retour au « roman national », centré sur la construction de la France et ses grandes évolutions politiques, c’est-à-dire une histoire stéréotypée, datée, et essentiellement masculine. Les femmes n’y occupent aucune place, à l’exception de quelques personnages « prétextes »…

 https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/14/les-femmes-ne-font-elles-jamais-l-histoire_5397304_3232.html

 

La réponse de Mnémosyne aux nouveaux programmes mise en ligne le 26 novembre dernier

L’association Mnémosyne pour le développement de l’histoire des femmes et du genre souhaite répondre publiquement à la consultation sur les nouveaux programmes d’histoire proposés par le ministère de l’éducation nationale et le CSP présidé par Mme Souad Ayada. Après une lecture attentive du préambule et des différents thèmes proposés dans les programmes de seconde et de première, l’association souhaite rappeler certains points.

Depuis plus de vingt ans, des problématiques de recherche nouvelles en histoire des femmes et du genre se sont développées en France comme dans le reste du monde. Il s’agit pour de nombreux chercheurs et chercheuses de toutes nationalités qui souhaitent considérer les femmes comme des actrices à part entière de l’histoire, et dénoncer les mécanismes de domination et d’invisibilisation que les femmes subissent dans la plupart des disciplines des sciences sociales, d’appliquer au champ historique des questionnements nouveaux, d’interroger différemment les sources, d’ouvrir plus largement les champs de recherche balayés par les études historiques. Le travail de ces chercheurs et chercheuses a progressivement pris sa place au sein des universités, et l’histoire des femmes et du genre, à travers des enseignements ou dans les orientations de recherche proposées aux étudiants, rencontre un succès croissant. D’un côté des mémoires de master 1 ou 2, des thèses de doctorat s’inscrivent de plus en plus souvent dans ces problématiques et Mnémosyne récompense tous les ans d’un prix un mémoire de master d’histoire ayant adopté une problématique de genre. De l’autre, les concours de recrutement d’enseignants pour l’histoire-géographie (capes et agrégation) proposent de plus en plus de sujets d’écrits et d’oraux relatifs à la question des femmes et du genre.

Ce mouvement scientifique accompagne une évolution globale de la société qui aspire à une plus grande égalité entre les sexes, et si la discipline historique doit « aider à cerner l’évolution de la société », elle doit également y participer. Faire de l’histoire aujourd’hui, ce n’est plus étudier quelles furent les « actions et les décisions de leurs acteurs », c’est observer quels furent les rôles et les décisions de leurs acteurs et de leurs actrices. Et si les femmes n’ont pas toujours pu « être actrices » ou « prendre des décisions », il semble nécessaire d’en expliquer les raisons pour construire une société plus juste et plus égalitaire. S’il est important pour la recherche française de participer à une évolution épistémologique qui touche l’ensemble de la planète, il est indispensable de proposer à nos enfants une éducation qui leur permette de penser l’égalité des sexes, de comprendre qu’il ne s’agit pas là d’une évidence, d’un invariant historique, mais au contraire d’un combat dont ils sont eux-mêmes actrices et acteurs.

Dans le cadre de l’éducation nationale et des cours d’histoire, il est nécessaire que les programmes indiquent aux enseignants la route à suivre pour transmettre une histoire mixte. « Comprendre le monde actuel », « l’appréhender de façon distancée et réfléchie », devenir un citoyen éclairé dans un espace civique qui aspire à plus de tolérance et d’égalité, ce n’est pas seulement se familiariser à l’histoire politique et militaire de la France ; c’est avoir accès à des champs de recherche contemporains, à des questionnements renouvelés qui permettent à nos élèves, garçons et filles, de se reconnaître et de se projeter dans notre corps social mixte. L’enjeu est de taille.

Dans l’association Mnémosyne, nous travaillons en ce sens auprès des enseignants, des collégiens et des lycéens depuis des années et nous avons à plusieurs reprises participé à des rencontres avec les concepteurs de programme pour leurs communiquer nos recommandations. Associée à d’autres représentants soucieux de l’Égalité femmes-Hommes, notre association avait demandé à être entendue par le CSP en juillet 2018. Mais cette demande de Mnémosyne n’a reçu aucune réponse et les nouveaux programmes soumis à consultation nous font reculer de trente ans dans l’enseignement de l’histoire. Les femmes n’y occupent aucune place, à l’exception de quelques rares figures historiques égarées dans les « points de passages et d’ouverture ». Le choix de mettre à l’honneur une histoire politique et militaire dans les programmes de première, et d’accorder si peu de place à l’histoire sociale ou culturelle, renvoie les femmes aux oubliettes de l’histoire. Il s’agit d’une régression, qui ne correspond en aucun cas aux aspirations de la société actuelle, et a fortiori à celles de la jeunesse qui doit s’y « reconnaître ». Si éduquer, c’est « dépasser les évidences », il nous semble nécessaire de dépasser l’évidence d’une histoire de facto masculine par omission du féminin, qui ne permet à aucun jeune lycéen et à aucune jeune lycéenne, de se sentir concerné-e.

Réponse Mnémosyne Programmes Lycée

 

Plus d’une centaine d’universitaires, venus de toutes les disciplines, appellent à témoigner des violences sexistes ou sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche, grâce aux réseaux Tumblr SupToo et #SupToo. Loin d’être des lieux préservés, «nos établissements sont des espaces où les circonstances aggravantes, d’abus d’autorité et de dépendance, sont au cœur même des fonctionnements institutionnels».

– la tribune en accès libre sur médiapart : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/061218/violences-sexuelles-dans-l-enseignement-superieur-et-la-recherche-aussi-suptoo

 

– Les sites/pages crées pour recueillir des témoignages anonymes : Tumblr SupToo , Twitter , Facebook

 

 

 

 

 

« Près de deux mois après la mise en circulation de notre texte, nous revenons vers vous pour vous faire part de quelques outils que nous avons souhaité mettre en place pour prolonger les débats et faire remonter toutes les initiatives qui pourraient être utiles à nos revendications.

Nous avons ainsi le plaisir de vous annoncer la création d’un site internet « Les Faiseuses d’histoire 2018 » accessible à l’adresse suivante : https://lesfaiseusesdhistoire2018.wordpress.com/
Il s’agit d’un blog WordPress.com qui pour le moment contient :
– le texte de la tribune « Sortons du Blois »
– la liste des 520 signataires
– une rubrique « Ils et elles en ont parlé » qui recense tous les articles et interviews qui ont relayé la tribune. Si vous avez eu connaissance de réactions médiatiques ou autres que nous ne mentionnons pas n’hésitez pas à nous les transmettre.
– et une rubrique latérale intitulée « ressources » qui renvoie à quelques études statistiques et analyses chiffrées existantes sur le poids des femmes à l’université, en particulier en histoire et dans les sciences humaines.

Nous souhaiterions à l’avenir, et avec votre aide, recenser aussi sur ce site les actions de promotion à l’égalité femmes-hommes dans les universités et les établissements d’enseignement supérieur et nous vous invitons à nous faire connaître et à partager toutes les initiatives locales dont vous avez connaissance. N’hésitez pas à faire connaître le site autour de vous, auprès de tous les collègues, femmes et hommes.

Nous avons créé pour notre collectif un compte Twitter « Les Faiseuses d’histoire à l’adresse suivante  https://twitter.com/Faiseusesdhist1 auquel vous pouvez vous abonner.

Nous vous signalons l’existence d’un annuaire français qui recense toutes les femmes spécialistes d’un domaine d’expertise à l’adresse :  https://expertes.fr/. N’hésitez pas à vous y inscrire.

Enfin, nous avons le projet de rédiger un guide des bonnes pratiques pour rappeler la législation existante mais aussi donner des idées concrètes pour promouvoir l’égalité et la mixité dans l’enseignement supérieur et la recherche. Nous pourrons dans un premier temps mettre en ligne sur notre site. Là encore, nous avons besoin de vos idées et de celles de tous les collègues, hommes et femmes, qui veulent faire bouger les choses collectivement.
N’hésitez pas à nous écrire à l’adresse lesfaiseusesd’histoire@gmail.com pour enrichir et développer nos propositions.

Merci à toutes,

Les Faiseuses d’histoire »

La Plate-forme européenne des femmes scientifiques EPWS, dont Mnémosyne est membre, lance aujourd’hui une enquête générale au niveau européen à destination des femmes chercheuses pour laquelle nous nous permettons de solliciter votre coopération, pour y répondre si vous êtes concernée, et pour participer à sa large diffusion aux chercheuses de toute discipline de votre institution.

Cette enquête est destinée aux femmes chercheuses en activité dans les instituts de recherche ou les établissements européens de l’enseignement supérieur, publiques ou privés, membres du réseau EPWS ou non.

Comme vous le savez, EPWS a notamment pour mission de répondre à l’actuelle sous-représentation des femmes chercheuses en Europe. Nous nous proposons, à travers cette enquête, de dresser un état des lieux de leurs besoins et préoccupations en 2018.

Les objectifs de cette initiative sont donc les suivants :

– recenser les besoins actuels des femmes chercheuses à tous les stades et niveaux de leur carrière ;
– aider les femmes chercheuses à améliorer leurs conditions de travail et à développer leur carrière.
– évaluer l’apport des réseaux professionnels de femmes chercheuses et connaître les attentes de ces dernières par rapport à ces réseaux ;
– aider EPWS à définir les actions appropriées à entreprendre et les politiques à promouvoir et à soutenir

Elle est conçue conformément à la directive européenne GRPD relative aux données personnelles. Les résultats seront collectés anonymement tant pour la personne qui y répond que pour l’institution à laquelle elle appartient.

L’enquête est rédigée en anglais.

Pour que l’enquête soit valide, il est essentiel de recueillir le plus grand nombre possible de réponses par pays.

Pour rappel, le sondage est disponible jusqu’au 31 décembre 2018 à partir du lien suivant :
https://epws.org/general-survey-on-women-scientists-2018/

Nous comptons sur votre collaboration active à cette action importante et vous en remercions par avance.

Clio, Femmes, Genre, Histoire, N° 47 2018

Le genre des émotions

Sous la direction de Damien Boquet et Didier Lett

Clio. Femmes, Genre, Histoire, revue française semestrielle (anciennement Clio. Histoire, Femmes et Sociétés), ouvre ses colonnes à celles et ceux qui mènent des recherches en histoire des femmes et du genre (toutes sociétés et toutes périodes). Organisée autour d’un thème (études de cas, actualité de la recherche, documents, témoignages et interviews, Clio a lu, Clio a reçu), elle est attentive à la dimension pluridisciplinaire et publie également des articles de Varia.

Les émotions sont souvent considérées comme un puissant marqueur de genre, jouant un rôle central dans les délimitations culturelles et sociales du masculin et du féminin, les hommes étant considérés comme plus rationnels et maîtrisant mieux leurs émotions que les femmes. Ce stéréotype mérite d’être dépassé en le confrontant à des représentations et à des pratiques bien plus complexes, en refusant d’opposer raison et émotion, en dénaturalisant les émotions et en déconstruisant les stéréotypes de genre. Nous menant de l’Antiquité gréco-romaine au Soudan contemporain en passant par le Moyen Âge, la Révolution française ou la Grande Guerre, ce numéro de Clio se propose donc de revisiter l’articulation entre émotion et différence des sexes en historicisant ces concepts, en identifiant socialement les acteurs, en étant très attentif au contexte documentaire, en prenant en compte l’ensemble des émotions et en interrogeant simultanément le masculin et le féminin. Il permet finalement d’observer ce que le genre fait aux émotions et ce que les émotions font au genre.

http://www.cnrs.fr/inshs/recherche/revues/clio.htm

 

 

Going beyond the issue of the persecution of homosexuals and the central role played by Nazi Germany between 1939 and 1945, this book is the first to examine the daily lives of homosexual men and women in wartime. By bringing together European specialists on the subject, it relates a different history, one which was indeed marked by repression but also by enlistment in armies at war and resistance groups, not to mention collaboration. Chapter by chapter, it enables us to better understand why the Second World War was a turning point for gays and lesbians in Europe and why our continent is a leader in the fight against discrimination.

For the Council of Europe, this book contributes to two separate programmes, the Passing on the Remembrance of the Holocaust and Prevention of Crimes against Humanity programme and the Promoting Human Rights and Equality for LGBT People programme, within the framework of Committee of Ministers Recommendation CM/Rec(2010)5 on combating discrimination on grounds of sexual orientation or gender identity programme. It also continues work towards acknowledging all of the victims of the Nazi regime.

 

Régis Schlagdenhauffen (dir), Conseil de l’Europe, 2018.

 

 

 

 

 

https://book.coe.int/eur/en/human-rights-and-democracy/7678-queer-in-europe-during-the-second-world-war.html

Alors que dans les universités du monde entier se développe l’histoire globale, la campagne présidentielle française de 2017 a remis en scène la discussion sur « le roman national » et sur les origines de la France. Parallèlement à la controverse sur quelle Histoire enseigner aux enfants, le débat s’est désormais noué autour des questions identitaires: rejet de la mondialisation et déclarations contre l’islam qui ciblent en fait les populations migrantes considérées comme irréductiblement étrangères.
En prenant appui sur les recherches menées, dans différents champs de l’Histoire, sur les groupes et les personnes exclus du « roman national », en plaçant la focale sur une « histoire d’en bas », on pourrait sans doute faire émerger un « récit commun » qui tienne compte de la spécificité des expériences françaises tout en les situant dans des temporalités et à des échelles mondiales. C’est cette hypothèse que ce livre entend défendre.

 

Michelle ZANCARINI-FOURNEL, P.U. Bordeaux, 2018.

 

 

 

 

 

http://www.pub-editions.fr/index.php/nouveautes/une-histoire-nationale-est-elle-encore-possible.html